La constante d'Apéry
(dont on sait qu'elle est irrationnelle)
Tous les nombres de Liouville sont transcendants, néanmoins les nombres transcendants ne sont pas tous des nombres de Liouville. Toutnombre de Liouville doit avoir des termes non bornés dans son développement en fraction continue, donc en utilisant un argument de dénombrement, on peut montrer qu'il existe des nombres transcendants qui ne sont pas des nombres de Liouville. En utilisant le développement explicite en fraction continue de e, on peut montrer que e n'est pas un nombre de Liouville. Kurt Mahler montra en 1953 que
n'est pas non plus un nombre de Liouville. Il a été conjecturé que toutes les fractions continues à termes bornés qui ne sont pas périodiques à partir d'un certain rang sont transcendantes (les fractions continues périodiques à partir d'un certain rang correspondent aux irrationnels quadratiques).
La généralisation du septième problème de Hilbert qui serait de caractériser les transcendants parmi tous les nombres
lorsque
et
est algébrique, reste non résolue[réf. souhaitée]. On sait que si
est rationnel alors
est algébrique, et (d'après le théorème de Gelfond-Schneider mentionné plus haut) que si
est algébrique irrationnel alors
est transcendant, mais qu'en est-il si
est transcendant ? (Il peut arriver que
soit algébrique, comme dans l'exemple
,
.)
Quelques nombres transcendants connus
Par le théorème d'Hermite-Lindemann,
le nombre e (base des logarithmes néperiens), et plus généralement
les nombres ea pour tout nombre a algébrique non nul ;
le nombre sin(1), et plus généralement
les nombres cos(a) et sin(a), pour tout nombre a algébrique non nul.
Par la contraposée de ce même théorème,
Le nombre
(voir l'article pi),
les nombres log(a) si a est un réel algébrique strictement positif et différent de 1.
le nombre réel
(racine carrée de l'inverse du précédent),
plus généralement les nombres ab où a est un nombre algébrique différent de 0 et de 1 et où b est algébrique mais non rationnel.
Par la contraposée de ce même théorème,
des nombres tels que log(3)/log(2).
Des nombres tels que xlog(2)+ylog(3)+zlog(5) avec x, y, z algébriques non tous nuls (voir le théorème de Baker).
,
et
, où Γ est la fonction gamma d'Euler.
Le nombre de Champernowne 0,12345678910111213… obtenu en écrivant à la suite les entiers naturels en base dix (théorème de Mahler, 1961)
où
est la partie entière de
. Par exemple, si
, ce nombre est 0,11010001000000010000000000000001000…
, constante de Chaitin, et plus généralement : chaque nombre non-calculable est transcendant (puisque tous les nombres algébriques sont calculables).
constante de Prouhet-Thue-Morse
Toute fonction algébrique non constante à une variable donne une valeur transcendante lorsqu'on lui applique une valeur transcendante. Donc, par exemple, en sachant que
est transcendant, nous pouvons immédiatement déduire que
,
,
et
sont aussi transcendants.
Néanmoins, une fonction algébrique à plusieurs variables peut donner un nombre algébrique lorsqu'elle est appliquée aux nombres transcendants si ces nombres ne sont pas algébriquement indépendants. Par exemple,
et
sont tous les deux transcendants, mais
ne l'est évidemment pas. On ignore si
, par exemple est transcendant, mais au moins l'un des deux nombres
et
doit être transcendant. Plus généralement, pour deux nombres transcendants a et b, au moins l'un de a+b et ab doit être transcendant. Pour voir cela, considérons le polynôme ; si (a+b) et ab étaient tous deux algébriques, alors ce polynôme serait à coefficients algébriques. Comme les nombres algébriques forment un corps algébriquement clos, ceci impliquerait que les racines du polynôme, a et b soient algébriques. Mais ceci est une contradiction et ainsi, au moins un des deux coefficients est transcendant.