Carl von Linné (1707-1778) a introduit la nomenclature dite binaire, puis binominale. Même si on ne lui en attribue pas la paternité, il a formalisé un ensemble de règles qui a favorisé son adoption par les communautés scientifiques.
L'honneur à un premier ouvrage français d'avoir utilisé cette nomenclature binominale revient à un catalogue des espèces cultivées au jardin botanique de Montpellier, l'Hortus regius monspeliensis du botaniste Antoine Gouan (1733-1821).
Les règles de nomenclature sont modulées en fonction des disciplines ; celles s'appliquant aux taxons du règne végétal et du règne fongique sont édictées par le Code international de nomenclature botanique (CINB) ; celles du règne animal par la Commission internationale de nomenclature zoologique (CINZ). Ces règles ne restent pas immuables. Elles font l'objet de réajustements périodiques lors des congrès internationaux (tous les six ans).
Chaque fois que la rigueur devient nécessaire, on doit faire suivre le binôme de la citation d'auteurs et de la date de publication (l'année suffit) de la description originale, éventuellement complétée de sa référence bibliographique.
Par exemple, toujours pour le guépard :
Il existe quatre catégories d'auteurs :
Lorsque le taxon est publié pour la première fois, la citation est toujours simple : le nom est suivi du nom de l'auteur qui le publie. Ce nom de personne peut être donné au long, mais on utilise très souvent une abréviation plus ou moins acceptée par l'usage. L'auteur peut se substituer à un collectif d'auteurs (l'ensemble des auteurs publiant conjointement le nom et qui en assument la responsabilité).
Lorsqu'un systématicien estime que le genre choisi n'est pas le meilleur pour cette espèce, notamment suite à la création d'un nouveau genre, il peut décider de transférer l'espèce dans un autre genre. Dans ce cas, le nom de l'auteur de la combinaison princeps demeure, mais il est placé entre parenthèses.
Chaque fois qu'une espèce est transférée dans un autre genre, on doit obligatoirement mentionner à la suite de la parenthèse fermante, le nom de celui qui, le premier, a publié cette nouvelle combinaison (abrégée comb. nov.).
Autrement dit, chaque fois que le taxon auquel le nom (supposé publié de manière valide) s'applique initialement a été changé de genre et que l'épithète est conservée (ce qui n'est pas toujours possible), on procède comme suit :
La règle s'applique même si au lieu d'un seul auteur, le transfert est le fait de plusieurs auteurs conjointement dans la même publication (publications signées par plusieurs auteurs).
Cette date situe l'année de publication effective du livre ou de la revue dans lequel l'espèce a été décrite la première fois sous ce binôme. Cette date est indispensable pour retrouver, notamment quand on consulte des ouvrages anciens (plus de cinq ans suffisent dans certaines disciplines), une espèce citée même si elle a changé de genre. La mention de l'année est cependant facultative, de même que la citation bibliographique complète.