Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski - Définition

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Introduction

Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski

Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski (en russe : Никола́й Миха́йлович Пржева́льский), aussi orthographié Przewalski, Przhevalsky ou Prjevalsky, né le 31 mars/12 avril 1839[?] à Kimborovo près de Smolensk, décédé le 20 octobre/1er novembre 1888 à Karakol, était un officier de l'armée russe, un géographe, un naturaliste et un explorateur de l'Asie centrale. Il a donné son nom au cheval de Przewalski.

Jeunesse

Nikolai Prjevalski naît le 12 avril 1839 (calendrier grégorien) dans la région de Smolensk. Son père, un militaire peu fortuné, descend d'un cosaque zaporogue établi en Pologne au XVIe siècle, et anobli alors par le roi. Il mourra en 1846. Sa mère est issue d'une famille de propriétaires terriens du voisinage. Nikolai n'apprécie pas l'école, mais il s'y découvre une mémoire photographique. Il n'est heureux qu'en été, à la maison, où il s'adonne à la chasse avec son oncle. En 1855, il décide de s'engager, et il entame une vie de garnison d'infanterie sans intérêt. Rêvant de devenir explorateur, il demande son transfert vers la région de l'Amour, tout juste concédée sous la contrainte à la Russie par la Chine (voir : convention de Pékin). Demande refusée. Il est néanmoins admis sur concours dans une académie militaire de Saint-Pétersbourg en 1861. Il y passe deux ans à étudier très consciencieusement les sciences naturelles et militaires (géographie, topographie, navigation), et rédige une dissertation intitulée « Étude militaire et statistique de la région de l'Amour ». Le texte connait un succès qui dépasse les murs de l'Académie, et qui lui vaut son admission à la Société impériale de géographie.

En 1865-1866, il enseigne l'histoire et la géographie dans un collège militaire de Varsovie, où il apprécie la compagnie de ses jeunes élèves. En novembre 1866, on lui permet de partir vers Irkoutsk, et rapidement on lui confie une première mission.

En Mongolie et chez les Tangoutes (1871-1873)

L'expédition se prépare à Irkoutsk et Kiakhta, sur la frontière mongole, fin 1871. Elle se met en route vers Pékin via Ourga (aujourd'hui Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie) et Kalgan (Zhangjiakou), sur l'itinéraire traditionnel des caravanes commerciales. Prjevalski manifestera toute sa vie un profond dédain pour les populations locales, et traitera de l'ethnologie par des formules lapidaires, telles que : « La religion bouddhiste s'allie parfaitement avec le caractère paresseux du nomade », ou bien « L'homme chinois est un juif, doublé d'un pickpocket moscovite, les deux élevés au carré ». Son seul biographe occidental (Donald Rayfield, 1976) justifie cette attitude en proposant que les explorateurs de l'époque fuyaient leur propre société, et étaient donc enclins à voir le pire de chaque société plutôt que le meilleur.

Prjevalski décide de consacrer le printemps à l'exploration et à la chasse dans la région du lac Dalai (达里湖), à 400 kilomètres au nord de Pékin, qui regorge d'oiseaux migrateurs. L'expédition commence réellement en mai 1871, en direction du Fleuve Jaune, via Kuku Khoto (Hohhot) et la ville de garnison chinoise de Baotou, où elle traverse le fleuve, vers le plateau des Ordos. Après avoir exploré le petit massif des monts Ala Shan, dans l'actuelle province du Ningxia, Prjevalski constate qu'il n'a pas de fonds suffisants pour continuer, et rentre fin octobre par une route plus septentrionale, vers Pékin qu'il atteint à la fin de l'année. La route est difficile et se solde par la perte de 12 chameaux et 11 chevaux.

En mars 1872, l'expédition reprend le départ de Kalgan pour les 1 000 kilomètres qui conduisent à l'Ala Shan, via la route qu'ils connaissent. Là, ils ont la chance de trouver une caravane de marchands et de pèlerins tangoutes qui se dirige vers le Kokonor. Les marches de nuit dans un « horrible désert » sont éprouvantes. Partout, la rébellion doungane a laissé des lamaseries en ruines et des cadavres en décomposition.

Dans le système montagneux des Nan Shan, qui s'étend au nord du lac Kokonor, l'air devient enfin plus frais et humide. Près de la rivière Datong (大通河), au nord de la ville de Xining (西宁), l'expédition trouve à la fois refuge et camps de base aux lamaseries de Chörtentang et de Choibseng. En quelques semaines dans les montagnes, 324 espèces de plantes à fleurs et 124 espèces d'oiseaux sont identifiées. En octobre, Prjevalski atteint enfin la rive du Kokonor, le grand lac sacré des Tibétains. « Le rêve de ma vie est réalisé », écrit-t-il. Entre deux sorties de chasse et d'exploration de faune et de flore, Prjevalski rencontre l'ambassadeur de Lhassa à Pékin, Kambe Nantu, qui avait quitté Lhassa en 1862, et qui y retournait, en attendant la fin de la rébellion doungane. L'ambassadeur lui propose de visiter le dalaï-lama à Lhassa, mais il n'a pas les moyens de s'y rendre immédiatement. L'expédition se rend vers l'ouest au Tsaidam, la dépression d'altitude peuplée de tribus mongoles et située au pied de la partie nord-est du plateau tibétain.

Avec un vieux guide mongol, Chutungdzamba, il veut aller reconnaître le cours supérieur du Fleuve Bleu, qui porte là le nom de Mur Usu. C'est une ancienne route caravanière, et les conditions sont rendues terribles par l'altitude et le vent ; mais Prjevalski trouve son bonheur dans la chasse au yak sauvage, dont il tire 32 spécimens en deux mois. L'expédition atteint finalement son but, distant de Lhassa de 27 étapes seulement. Mais les bêtes sont épuisées ou mortes, il n'y a plus d'argent, et Prjevalski décide de faire demi-tour. Fin février, il est de retour au Tsaidam, et un mois plus tard sur la rive du Kokonor, encore gelé. Le trajet de retour est entrecoupé de longues parties de chasse, dans ses régions favorites des Nan Shan et de l'Ala Shan. Fin juillet 1873, il repart vers le nord, dans les grandes chaleurs du désert de Gobi, sur une piste qui conduit en ligne droite vers Ourga.

Le bilan de l'expédition est un succès total. Pour la somme de 18 000 roubles, et au prix de la perte de 24 chevaux, de 55 chameaux et du chien Faust, l'expédition a atteint des régions inconnues, et a rapporté une manne botanique et zoologique. Prjevalski passe Noël en famille, puis se rend à Saint-Pétersbourg où il reçoit tous les honneurs et est promu au grade de lieutenant-colonel. Il prévoit la publication en 3 volumes de « Mongolie et Pays des Tangoutes » dont un volume d'ornithologie et un de botanique. Le premier volume est prêt en novembre 1874, et le travail sur le volume 2 dure pendant toute l'année 1875.

Un plan grandiose est élaboré pour l'expédition suivante : des steppes kazakhes au Tian Shan ; le Lop Nor, Lhassa, la descente du Brahmapoutre jusqu'en Inde ; retour au Tibet et en Mongolie, puis Tibet à nouveau, descente de l'Irrawaddy ou de la Salween vers la Birmanie. Le plan est rapidement réduit à deux ans, sans passer par l'Inde ou la Birmanie.

Un escalator sous l'océan
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