Neuroleptique - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Les neuroleptiques ou antipsychotiques sont des médicaments à effet neurobiologique, utilisés entre autres dans le traitement de certaines affections du système nerveux central — les psychoses telle que la schizophrénie et certains autres syndromes comportant des hallucinations, du délire et de l'agitation psychomotrice —, tout particulièrement au niveau de la transmission synaptique (notamment pour les neurotransmetteurs comme la dopamine) ; certains, comme les benzamides (l'amisulpride, par exemple) sont des inhibiteurs de la transmission dopaminergique dans le cerveau.

Les buts de la recherche induite par les médicaments dits « neuroleptiques » sont de diminuer leurs effets secondaires. Ils ont été développés pour leur efficacité sur les symptômes psychotiques, que l'on classe aujourd'hui en trois grandes catégories :

  • symptômes positifs ou productifs : hallucinations, délire, agitation, angoisse.
  • symptômes négatifs ou déficitaires : autisme (retrait du monde extérieur compensé par une prédominance de la vie intérieure), repli affectif, apragmatisme.
  • Dissociation : ambivalence , troubles du cours de la pensée , bizarrerie .

Ces trois catégories de symptômes peuvent être associées, dans les cas les plus complexes. En général, les symptômes positifs répondent mieux aux neuroleptiques que les symptômes négatifs.

Histoire

La découverte des neuroleptiques classiques

Le premier neuroleptique fut la chlorpromazine (molécule commercialisée sous le nom « Largactil »), utilisée dès les années 1950. Elle fut découverte en France par Henri Laborit qui travaillait sur l’anesthésie. Durant ses premiers travaux, il avait mis au point, avec Pierre Huguenard, un « cocktail lytique » qui, combinant trois composés aux effets narcotique (protoxyde d'azote), antalgique (péthidine) et sédative (prométhazine, un dérivé phénothiazinique), induisait un état d’« hibernation artificielle ». Huguenard et Laborit avaient déjà noté que la prométhazine présente dans le « cocktail lytique » qu’ils utilisaient pour l’anesthésie induisait un « état d'indifférence du malade pour son environnement » (ou « ataraxie »). Ainsi, lors d'une opération de la face qui ne pouvait donc être accompagnée par une inhalation de protoxyde d'azote, ils purent observer le puissant effet d'une combinaison de péthidine et d'hydrochloride de diéthazine (un dérivé phénothiazinique, proche de la prométhazine) ; la patiente décrivit ainsi l’intervention : « Je sentais les coups de marteau et les ciseaux couper, mais comme si cela arrivait au nez d’un autre : cela m’était indifférent »..

Chez Rhône-Poulenc, le chimiste Paul Charpentier travaillait sur les propriétés antihelmintiques des dérivés phénothiaziniques (pour combattre la malaria) et c'est en décembre 1950, qu’il synthétisa la chlorpromazine. Inspirés par les observations faites par Laborit sur les phénothiazines, les pharmacologues de Rhône-Poulenc (P. Koetschet, L. Julou et S. Courvoisier) notèrent une propriété remarquable de la chlorpromazine : chez l’animal, elle induisait un état de catalepsie sans pour autant le paralyser. Au cours des deux années qui suivirent, les effets chez l’humain de la chlorpromazine furent évalués par différents médecins français : Au Val-de-Grâce, Laborit fit tester la chlorpromazine par sa collègue psychiatre Cornelia Quarti qui lui rapporta ressentir une impression de détachement. À l’Hôpital Sainte-Anne, Jean Delay et Pierre Deniker qui avaient été alertés par les travaux Laborit sur les effets psychoactifs des antihistaminiques découvrirent qu’en plus de produire ce détachement psychologique, la chlorpromazine était aussi efficace sur les patients schizophrènes. Ces propriétés antipsychotiques firent l’objet de publications qui eurent un impact retentissant sur le traitement médical des psychoses. Confirmés par différentes équipes, les résultats de Delay, Deniker et Harl révolutionnèrent la thérapeutique psychiatrique en initiant ce que Deniker baptisa la psychopharmacologie.

Au cours des années qui suivirent, de nombreuses molécules neuroleptiques dérivées du noyau phénothiazine furent mises au point. Incidemment, c'est en voulant synthétiser un antihistaminique que les laboratoires suisses Geigy initièrent la deuxième révolution dans le domaine de la psychopharmacologie, avec l’imipramine en 1957. En effet, cette molécule faillit être abandonnée car ses effets antipsychotiques étaient relativement pauvres, jusqu'à ce que Roland Kuhn, l’ayant testé sur des malades dépressifs, constate son effet antidépresseur. Et l’imipramine devint le premier antidépresseur tricyclique.

L'apparition des neuroleptiques de deuxième génération

De nos jours, une « nouvelle génération » de neuroleptiques est mise sur le marché. Dits antipsychotiques atypiques, ils auraient des effets secondaires bien moins importants, mais peuvent être une atteinte à la santé (parmi ces neuroleptiques, on compte la clozapine). La prudence est de mise, le recul en la matière est réduit, certains antipsychotiques se révèlent par exemple négatifs pour la prise de poids. Il s'agit toujours de médicaments puissants dont il faut user avec discernement. Les antipsychotiques atypiques (aussi appelés antipsychotiques « de deuxième génération », ou simplement antipsychotiques) désignent une sous-classe pharmacologique des neuroleptiques utilisés dans le traitement médicamenteux de troubles psychiatriques. Ils sont en particulier utilisés dans le traitement de la schizophrénie, mais aussi pour d'autres types de psychoses. Le qualificatif « atypique » est utilisé pour distinguer ces médicaments des antipsychotiques « typiques ». En effet, les antipsychotiques atypiques sont réputés être plus spécifiques (moins d'effets indésirables), plus efficaces (notamment sur les schizophrénies dites « résistantes » ainsi que sur les symptômes négatifs de la schizophrénie).

Page générée en 0.081 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise