Négation de la responsabilité du VIH dans le sida - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Depuis 1984, différents « mouvements pour la réévaluation du SIDA » (« AIDS reappraisal movement ») ou « mouvements dissidents du SIDA » (« AIDS dissident movement »), également appelés de façon péjorative « mouvements négationnistes », proposent des hypothèses alternatives sur la responsabilité du VIH dans le sida.

Ce mouvement réunit de façon informelle des activistes, des journalistes, des scientifiques et des personnes séropositives au VIH qui refusent le consensus scientifique selon lequel le virus de l'immunodéficience humaine (ou VIH) est la cause du syndrome d'immunodéficience acquise (ou SIDA). Ces dissidents soutiennent que ce consensus a provoqué des diagnostics inexacts, une terreur dans les esprits, des traitements toxiques et un gaspillage des fonds publics, en même temps qu'un mésusage sans précédent des normes et méthodes scientifiques.

Certains scientifiques sceptiques (parmi lesquels Kary Mullis, Prix Nobel de Chimie en 1993, Peter Duesberg et le Groupe de Perth) affirment qu'il n'existe pas de preuve formelle du lien entre le VIH et le sida.

Avant l'avènement de la trithérapie, le mouvement de réévaluation avait beau jeu de critiquer le modèle accepté officiellement, au vu des résultats très mitigés obtenus avec les premiers traitements thérapeutiques (monothérapie à l'AZT, essentiellement) et dans l'élaboration de vaccins. Depuis 1996, grâce à la mise en place des traitements par trithérapie, la majorité de la communauté scientifique considère que le rôle causal du VIH est une chose prouvée et que les arguments des dissidents sont pour la plupart erronés et dépassés, et susceptibles de mettre en danger la santé publique en dissuadant les gens d'utiliser des traitements à l'efficacité vérifiée.

Historique

  • 1981 : Le Dr Michael Gottlieb fait le premier rapport sur cinq malades homosexuels à Los Angeles, il s'oriente vers une maladie contagieuse.
  • 1983 : un groupe de chercheurs et de médecins à l'Institut Pasteur, dirigé par Luc Montagnier, découvre un nouveau virus chez un patient présentant les signes et les symptômes qui précèdent souvent le sida. Ils appellent leur découverte virus associé à la lymphadénopathie ou LAV, et ils envoient des échantillons à l'équipe de Robert Gallo aux États-Unis.
  • 1984 : le 23 avril, dans une conférence de presse tenue à Washington deux semaines avant la publication des articles, Margaret Heckler, alors Secrétaire aux Services de Santé, annonce que Gallo et ses collègues ont découvert un virus qui est la cause « probable » du sida. Celui-ci, dénommé HTLV-III, est probablement un virus de la classe des HTLV (Human T-Lymphotropic Virus). Il publie son travail le 4 mai 1984 dans le Science magazine.
  • 1984 : Casper Schmidt répond à la publication des papiers de Gallo en écrivant « The Group-Fantasy Origins of AIDS », qui est publié par le Journal of Psychohistory. Il avance que le sida est un exemple « d'hystérie épidémique » dans laquelle les populations reproduisent de façon inconsciente des conflits sociaux et il compare la situation à des cas documentés d'hystérie épidémique dans le passé qui ont fait croire à tort qu'il s'agissait d'épidémies.
  • 1986 : ayant été reconnus comme génétiquement indifférenciables, les virus découverts par Montagnier et Gallo sont rebaptisés VIH.
  • 1987 : Peter Duesberg met en question pour la première fois la théorie qui place le VIH à l'origine du sida dans son article « Les rétrovirus en tant que substances cancérigènes et pathogènes : attentes et réalité », publié dans le journal Cancer Research. Cette publication coïncide avec le début d'importantes campagnes de santé publique et de la promotion de l'AZT comme traitement. Il réitère ses propos le 29 juillet 1988 dans une lettre publiée par le journal Science.
  • 1988 : Le groupe de Perth, conduit par Eleni Papadopulos-Eleopulos, publie son premier article mettant en question certains aspects des idées dominantes sur le VIH et le sida. La conclusion est qu'il n'existe « aucune raison qui force à préférer l'hypothèse virale du sida à une autre fondée sur l'activité d'agents oxydants. »
  • 1990 : Robert Root-Bernstein publie son premier article relu par des pairs et y expose en détail ses objections contre la conception prédominante sur le sida et le VIH ; le titre en est : « Connaissons-nous la cause/les causes du sida ? ». Et il met en question aussi bien la théorie prédominante que la théorie dissidente en les jugeant toutes deux inexactes.
  • 1991 : le Group for the Scientific Reappraisal of the HIV-AIDS Hypothesis (Groupe pour la Réévaluation Scientifique de l'hypothèse du sida lié au VIH), comprenant douze chercheurs, médecins et activistes, soumet une lettre courte à différents journaux. Une autre lettre semblable devait être publiée 4 ans plus tard dans le journal Science.
  • 1994, le 28 octobre : Robert Willner, un médecin interdit d'exercice pour avoir, entre autres, traité un patient de sida avec une thérapie à l'ozone, pique publiquement son doigt avec du sang dont il affirme qu'il vient d'un malade infecté par le VIH. Willner meurt d'une crise cardiaque l'année suivante..
  • 1995 : le groupe dissident Continuum place une publicité dans The Pink Paper offrant une récompense de £1,000 « à la première personne qui découvrira un article scientifique établissant qu'on a pu réellement isoler le VIH » (selon l'ensemble spécifique de règles établi par le groupe lui-même).
  • 1996 : divers chercheurs, parmi lesquels Duesberg, relèvent le défi de Continuum, en affirmant que le VIH existe indubitablement.
  • 2000 : alors que se tient à Durban la conférence internationale sur le VIH/sida de l'International Aids Society, organisée pour la première fois dans un pays émergent, le Président d'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, invite plusieurs dissidents à rejoindre son Groupe consultatif présidentiel sur le sida. La communauté scientifique répond par la déclaration de Durban, un document où elle affirme que le VIH est la cause du sida et que signent plus de 5 000 chercheurs et médecins.
  • 2006 : Celia Farber, journaliste et dissidente parmi les plus connues sur la question du sida, publie dans l'édition de mars de Harper un essai intitulé « Out of Control: AIDS and the Corruption of Medical Science », dans laquelle elle résume un certain nombre d'arguments en faveur de la réévaluation du sida et accuse d'incompétence, de conspiration et de fraude la communauté médicale dominante.
  • 2007 : l'avocat sud-africain Anthony Brink présente un dossier d'accusation à la Cour Pénale internationale contre Zackie Achmat et la Campagne d'Action pour le Traitement (TAC), en affirmant que leurs efforts pour développer l'approche de la médication antirétrovirale en Afrique du Sud constitue « un génocide » et en suggérant qu'Achmat soit enfermé dans « une petite cage blanche d'acier et de béton » et « éradiqué ». Le TAC répond en décrivant l'accusation comme « absolument démentielle ».
  • 2008 : Peter Duesberg et Celia Farber reçoivent le prix Semmelweis mains propres.
  • 2008 : Kevin De Cock, directeur de l'ONUSIDA admet qu'il n'existe plus de menace de pandémie du sida chez les hétérosexuels. Le rapport de l'ONUSIDA indique que la maladie tue plus que toutes les guerres et les conflits pris ensemble.
  • 2010 : le Pr d'anatomo-pathologie émérite belge Étienne de Harven et le journaliste scientifique français Jean-Claude Roussez soutiennent qu'aucune preuve de l'origine (rétro)virale des cas de sida, ou en tout cas des cas de patients à « charge virale élevée », n'a été apportée à ce jour.
Page générée en 0.020 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise