Naxos - Définition

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Économie

Emploi

Au recensement de 2001, la population active de l'île est d'un peu moins de 5 500 personnes : (4 007 dans le dème de Náxos et 1 439 dans le dème de Drymalía). Seules trois personnes travaillent à domicile. Presque toutes travaillent dans leur dème de résidence. Cependant, pour le dème de Náxos, 83 personnes travaillent dans le dème de Drymalía, 56 dans le dème d'Ermoúpoli, la capitale des Cyclades, sur Syros, 31 sur Ios, île très touristique, et 161 n'ont pas de lieu fixe de travail. Pour le dème de Drymalía, 166 travaillent dans le dème voisin de Náxos, 153 dans le dème d'Ermoúpoli, 10 sur Amorgos, île assez proche au sud-est, et 37 n'ont pas de lieu fixe de travail.

Agriculture

Une exploitation agricole et ses champs en terrasse.

Naxos est, dans une très large mesure, autosuffisante du point de vue agricole principalement grâce à ses plaines côtières.

D'un point de vue agricole, l'île de Naxos peut être divisée en trois zones principales : la plaine côtière à l'ouest (150 km2), les collines occidentales (31 km2) et la zone de montagne (237 km2). Élevage, cultures et zones non cultivées se partagent ces trois espaces. La plaine côtière consacre 42 % de sa surface à l'élevage et 38 % aux cultures. Dans les collines, l'élevage occupe 87 % du sol et les cultures 11 %. Dans les montagnes, l'élevage prend 78 % de la superficie et les cultures 10 % ; on y trouve aussi 4 % de forêt.

L'élevage est dominé par les caprins, mais ovins et bovins sont présents. En ce qui concerne les cultures proprement dites, on compte cinq terroirs : la zone côtière, principalement autour de Náxos (Chóra) et Aghios Arsénios, qui produit avant tout des pommes de terre ; les collines occidentales (autour de Sangrí surtout) qui produisent des pommes de terre et des céréales ; la petite plaine côtière du nord-ouest (autour d'Engarés et Galínis) qui produit citrons, céréales, olives, vin et pommes de terre ; le plateau central de Traghéa (Chalkí et Damariónas) avec ses oliveraies et ses citronniers et la zone montagneuse (le reste, surtout autour de Mélanes, Korónos, Apiráthos et Filotí) avec des vignes en terrasse et des légumes et céréales dans les fonds de vallée.

Mines : l'émeri et le marbre

Les mines d'émeri.

Les gisements d'émeri se trouvent au nord-est de l'île, autour des villages de Korónos et Apiráthos. Ils sont connus et exploités depuis la préhistoire. Ils ont fait une partie de la fortune antique de Naxos et n'ont jamais vraiment cessé d'être exploités. Durant les périodes byzantines et ottomanes, ils appartenaient à l'ensemble de la communauté naxiote à laquelle ils apportaient un revenu permettant de payer les impôts. En 1852, les mines sont devenues propriétés de l'État grec qui délégua le monopole d'exploitation aux villages de Korónos, Apiráthos et Skadós. En 1913-1914, un millier d'ouvriers y travaillaient, dont près de la moitié sous terre, dans des galeries descendant de 50 à 250 mètres de profondeur pour une production annuelle située entre 8 000 et 12 000 tonnes. Cependant, l'émeri de Naxos est en constant déclin depuis la fin du XIXe siècle : d'abord à cause de la concurrence de l'émeri d'Asie mineure puis des carbures de silicium et de tungstène, ensuite à cause du coût croissant d'extraction. L'exploitation continue de nos jours, mais très lentement.

Le marbre est encore exploité sur l'île, même s'il est considéré comme de qualité inférieure à celui de sa voisine Paros.

Transports

Transport maritime

Le ferry Blue Star Naxos qui dessert l'île (ici au Pirée).

Le port de Naxos n'est pas un port de commerce international. En 1997 et 1998, aucune des marchandises débarquées sur l'île ne provenait d'un pays extérieur à la Grèce. C'est cependant un port très actif, recevant des navires de fort tonnage, transportant de grandes quantités de marchandises. Son trafic de passagers est, par contre, inférieur à celui des îles voisines (Santorin exceptée, mais c'est une île où le transport aérien est très développé), en raison de son développement touristique moindre.

Naxos est reliée quotidiennement par ferry au Pirée (6 heures) et aux autres principales Cyclades (Paros 1 heure, Ios 1 heure, Santorin 1 h 40). Les autres destinations sont desservies une à deux fois par semaine l'hiver et, plus fréquemment, l'été : les petites Cyclades (Koufonissia 1 h 45, Donoussa 2 h 30) ; les autres Cyclades (Mykonos 1 h 30, Tinos 2 h 10, Amorgos 2 h 45, Andros 3 heures, Syros 3 h 30) ; Samos (5 heures) ; la Crète avec La Canée (6 heures) ; Karpathos (15 heures) ; Rhodes (23 heures).

Naxos Paros Mykonos Santorin
Nombre de navires 2003 3 268 12 133 3 839 1 681
Nombre de navires 2004 4 956 13 440 5 288 2 727
Nombre de navires 2005 4 439 9 254 4 787 3 203
Nombre de navires 2006 4 643 13 682 5 148 3 090
Tonnage 2003 6 483 565 8 841 949 7 950 879 3 324 101
Tonnage 2004 11 943 121 13 766 540 12 390 939 6 344 720
Tonnage 2005 10 721 683 13 578 397 10 955 743 6 962 322
Tonnage 2006 10 878 493 12 920 371 9 443 387 6 435 768
Nombre de passagers débarqués 2003 191 000 333 000 329 000 116 000
Nombre de passagers débarqués 2004 363 000 525 000 477 000 140 000
Nombre de passagers débarqués 2005 417 000 562 000 549 000 140 000
Nombre de passagers embarqués 2003 192 000 319 000 319 000 10 000
Nombre de passagers embarqués 2004 363 000 516 000 470 000 19 000
Nombre de passagers embarqués 2005 370 000 543 000 547 000 18 000
Source : Office national grec de la Statistique

Transport aérien

L'aéroport de Naxos est un des plus petits de Grèce, assez peu fréquenté. Il n'est qu'un aéroport de passagers et ne fait pas de fret. Sa fréquentation est même en baisse, en nombre de vols, même si le nombre de passagers reste stable.

Naxos Paros Mykonos Santorin
Nombre de vols (atterrissages et décollages) 2004 926 1 680 6 136 6 971
Nombre de vols (atterrissages et décollages) 2006 886 1 641 6 466 8 344
Nombre de départs (2004) 15 000 15 000 168 000 283 000
Nombre de départs (2006) 15 000 16 000 199 000 352 000
Nombre d'arrivées (2004) 13 000 18 000 166 000 265 000
Nombre d'arrivées (2006) 13 000 21 000 198 000 326 000
Source : Office national grec de la Statistique

Transport routier

La plupart des villages de l'île sont reliés plusieurs fois par jour à Chóra par un réseau de bus (KTEL). Cependant, le relief favorise plutôt les localités à l'ouest de la chaîne de montagnes. Apóllonas est ainsi à deux heures de Chóra alors qu'elle n'en est distante que de 60 km.

Tourisme

Fréquentation touristique

La pression touristique sur Naxos est relativement faible. En 2006, l'île disposait de 108 hôtels et de 4 239 lits (pas de 5 étoiles, trois avec 4 étoiles pour 283 lits, huit avec 3 étoiles pour 1 024 lits, 66 avec 2 étoiles pour 2 166 lits, 31 à une étoile pour 766 lits) soit trois établissements de plus (un de quatre étoiles et deux de deux étoiles) qu'en 2005 pour 128 lits de plus.

Comparaison du poids du tourisme dans diverses îles des Cyclades

Amorgos Naxos Paros Mykonos Santorin
Nombre de lits (2006) 298 4 239 6 616 9 274 9 789
Lits/km² (1997) 11,2 17,9 81,8 154,2 253,4
Lits/habitants (1997) 0,71 0,43 1,25 1,36 1,6
Nuitées/habitants (1997) 2,9 8,5 47,2 127,2 20,6
Nuitées/superficie (1997) 41,5 351,9 3 102,8 14 374,3 3 264,3
Source : Ioannis Spilianis, Tourisme et développement durable en Méditerranée. La Grèce.

Le musée archéologique de Chóra a accueilli 17 800 visiteurs en 2005 et 19 600 en 2006. En 2005, les entrées ont rapporté 44 326 €. Inexistantes en janvier et février, elles augmentent doucement à partir de mars (308 €), dépassant les 1 400 € en avril, puis les 5 000 € en mai et juin. Les mois de juillet et août sont ceux de la fréquentation maximale (autour de 10 000 €, un peu plus élevé en août). Puis les entrées déclinent doucement : 8 000 € en septembre, 3 000 € en octobre, puis 200 € en novembre et 90 € en décembre. Ces entrées constituent un bon indicateur de la structure de la fréquentation touristique de l'île, avec une véritable saison touristique allant du printemps au début de l'automne et avec un apogée l'été.

Principales attractions touristiques

Naxos dispose de nombreux musées et de sites archéologiques, ainsi que de plages.

Sites et musées de Chóra
Le kastro vu depuis l'îlot de Palatia

Náxos (Chóra), le port principal, est célèbre pour sa « porte » qui se dresse sur l'îlot, relié à l'île par une jetée, de Palatia, au nord-est de la ville. Cette porte monumentale, qui domine les ruines d'un stylobate et de quelques colonnes abattues, serait celle d'un temple à Apollon, remontant à 530 avant notre ère, à l'époque du tyran Lygdamis. Le temple resta inachevé, mais son plan (édifice ionique à trois nefs) est encore discernable. Le quai et le kastro de Chóra seraient dus à Marco Sanudo, le premier duc de Naxos lorsqu'il décida, au début du XIIIe siècle, de faire redescendre la capitale de l'île de la plaine de Traghéa à la côte. Les murs extérieurs sont constitués de l'arrière des maisons des nobles vénitiens. Celles-ci ont souvent conservé leur blason. On n'entre dans le kastro que par deux portes : la porte principale au sud (Paraporti) et au nord par la porte Trani (une poterne à côté des tours Crispi et Barozzi). Cette dernière, qui fut longtemps le consulat vénitien, est aussi la demeure de la famille della Rocca-Barozzi qui y a installé un musée d'histoire vénitienne basé sur les possessions familiales, ouvert en 1999. Des douze tours principales de la forteresse, il n'en reste plus que deux, la tour Barozzi et la tour Crispi, dite « Glézos » dans laquelle est installée le musée byzantin. Sur la place principal du kastro, au sommet de la colline, à côté du donjon des Sanudi en ruines, se trouvent la cathédrale catholique remontant au XIIIe siècle pavée des pierres tombales des nobles vénitiens, l'école commerciale fondée par les Jésuites en 1627 (Níkos Kazantzákis y fut élève) et le couvent des Ursulines, fondé en 1739. Ces deux derniers sont aujourd'hui le musée archéologique principal de l'île.

Une partie de la collection cycladique du musée de Naxos

Le musée archéologique de Naxos abrite sur deux niveaux une importante collection préhistorique (civilisations cycladique et mycénienne) mais aussi quelques objets des périodes classique, romaine et franque. La collection cycladique (IIIe millénaire avant notre ère) regroupe des idoles, des pyxides et vases de marbre, mais aussi des « poêles à frire » en marbre et terre cuite provenant du site de Grotta et de divers autres sites de l'île ainsi que de l'îlot de Kéros. La collection mycénienne provient du site au nord-ouest de Chóra, au pied du kastro, mais aussi des habitats de Grotta et Aplomata. Elle consiste en quelques objets en or, en amphores et hydries décorées de motifs de pieuvre. Les peintures des céramiques remontant à 1200 à 1050 avant notre ère sont dites du « style des armateurs de Naxos » et sont très proches de celles du « style du palais d'Agamemnon de Mycènes », car aucun palais mycénien n'a été retrouvé sur l'île.

Au nord-ouest de la ville, au pied même du kastro se trouvent les ruines de l'habitat mycénien (qui avait été d'abord recouvert par l'agora antique), au pied de la cathédrale orthodoxe. Un musée recouvrant et exposant les murs anciens a été installé sur place. Un peu plus au nord-ouest, le « faubourg » de Grotta recouvre l'habitat préhistorique. La métropole orthodoxe, dédiée à Saint Nicodème l'Aghiorite et Saint Nectaire, fut élevée entre 1780 et 1788 à la place d'une petite église dédiée à la Zoodochos Pigis. Ses colonnes monolithiques de granit viendraient de Délos et son Évangile le plus précieux aurait été offert par Catherine II de Russie.

Sites et musées du reste de l'île
Le kouros de Mélanes

À Mélanes, un kouros, long de 6,40 m, du VIIe siècle ou du début du VIe siècle av. J.-C., inachevé, a été laissé dans la carrière. Il est surnommé « Hellinas », le « Grec », par la population locale. Diverses hypothèses sont avancées concernant son abandon : problème technique, mort du client ou intervention politique de Lygdamis. Il est aujourd'hui sur le terrain de la famille Kondylis qui en contrôle les visites. Avant d'entrer sur le plateau de Traghéa, au pied d'un col, se trouve Aghios Mamas, datant du IXe siècle, qui fut longtemps la cathédrale orthodoxe de l'île. Au sud du village de Sangrí, le site d'Yria, situé près d'une chapelle saint-Jean de Gyroulas, d'où l'autre nom, abrite un temple de Démeter et Koré, restauré, ainsi que la basilique paléochrétienne qui fut ensuite installée au-dessus du temple. Cet édifice carré, intégralement en marbre, avec cinq colonnes ioniques simplifiées en façade, remonte aux alentours de 530 avant notre ère. Il fut construit, par Lygdamis, sur un sanctuaire en plein air dédié aux deux déesses datant du VIIIe siècle av. J.-C.. Une colonnade intérieure entourait une salle où auraient été célébrés des mystères semblables à ceux d'Éleusis. Le village de Sangrí est aussi entouré de très nombreuses églises byzantines. Tout prêt de Gyroulas, à environ un kilomètre, se trouve la « Tour Bazaios », ancien monastère de « Timios Stavros » du XVIIe siècle. Depuis 2001, après une première phase de restauration, elle fonctionne en tant que lieu culturel, avec des expositions et l'été un festival (le « Festival de Naxos »).

Le plateau de Traghéa, autour de Chalkí est réputé pour ses églises byzantines, ses tours vénitiennes et les ruines d'Epanokastro, la forteresse attribuée à Marco II Sanudo. Chalkí même abrite l'église de Protóthronos qui serait la première cathédrale byzantine de l'île, d'où son nom. Au nord, près de Moní, l'église de la Panaghia Drosiani conserve des fresques de la période pré-iconoclaste. Le village de montagne Apiráthos dispose de son propre musée archéologique, d'un musée géologique, d'un musée d'art folklorique et de deux bibliothèques, liées aux deux grandes familles Glézos et Protopapadakis. Le musée archéologique a été surtout constitué à partir des découvertes faites par les paysans dans leurs champs et regroupe donc principalement des objets de la partie orientale de l'île. En plus des idoles cycladiques, on y trouve des « plaques martelées » du IIIe millénaire avant notre ère, dites de Korfi t'Aronio, provenant d'un petit sanctuaire sur la côte est. Elles représentent des scènes de la vie quotidienne : chasse, navigation, commerce. La plus célèbre est celle représentant une « scène de danse ». Au sud-est du village, l'église d'Aghia Kyriaki est décorée de fresques aniconiques parmi les plus anciennes de Grèce (IXe siècle).

Le kouros d'Apóllonas

Tout au nord de l'île, la baie d'Apóllonas est une station balnéaire très touristique dont la principale attraction, outre sa longue plage de sable et ses cafés, est un kouros inachevé d'une dizaine de mètres de long, abandonné lui aussi dans sa carrière.

Plages
Plage d'Aghios Prokópios

Seule la côte ouest de l'île, constituée d'une longue plaine côtière, a le relief lui permettant de disposer de plages. Au sud de Chóra, la plage aménagée d'Aghios Georgios, pratiquement intégrée à l'agglomération, bordée de cafés, tavernes et hôtels, attire les familles, d'autant plus que l'eau est très peu profonde. Au sud de la plage, dans sa partie la moins abritée, se sont installés les clubs de voile, wind-surf et kite-surf. Plus au sud, mais reliées l'été par des bus toutes les heures, se trouvent les plages d'Aghios Prokópios, à l'abri du vent du nord et aux rochers de formes étranges, et d'Aghia Anna. Les grands hôtels « all inclusive » s'y sont aussi installés. Les plages suivantes, plus au sud, Plaka, Orkos, Vigla, sont de plus en plus désertes à mesure qu'on s'éloigne du centre.

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