Narcolepsie - Définition

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Prévalence de la narcolepsie

La prévalence de la narcolepsie est estimée à entre 2 ou 3 pour 10 000 habitants en France. Cette prévalence varie suivant les pays, sans doute à cause des critères retenus pour définir la maladie. Cependant, cette fréquence semble sous-évaluée. Cette maladie est aussi sous-diagnostiquée et le suivi est insuffisant pour deux raisons essentielles :

  1. le manque de formation des médecins sur le sommeil et ses pathologies, (entre 2 et 3 heures seulement pour la totalité du cursus de formation universitaire, en 2007)
  2. le nombre de cas légers de malades qui s'ignorent… ou qui sous-estiment leurs symptômes et ne consultent dès lors pas.

Il est ainsi estimé qu'environ 20 % seulement des narcoleptiques sont diagnostiqués. La dernière étude (Harmony) menée par l'université de Montpellier, montre que la narcolepsie est dépistée de plus en plus jeune et de plus en plus rapidement.

La cataplexie, qui est une perte brusque du tonus musculaire sans altération de la conscience, n'est pas un symptôme présent chez tous les narcoleptiques. La prévalence de la cataplexie se situe entre 75 et 80 % des narcoleptiques.

La narcolepsie touche un peu plus d'hommes que de femmes. Il existe deux pics principaux d'apparition de la pathologie, soit à l'adolescence, soit vers la quarantaine.

On retrouve dans près de la moitié des cas un événement stressant précédant la première crise.

Diagnostic

La maladie est parfois très tardivement diagnostiquée, parfois après plusieurs années d'évolution, au point d'être malheureusement confondue par les généralistes avec une maladie neuropsychiatrique (dépression nerveuse, épilepsie, schizophrénie, hystérie), etc. voire avec purement et simplement de la paresse. En effet la « bizarrerie » des symptômes, souvent atypiques, déroute parfois les médecins généralistes, ainsi que l'entourage du malade. Sans compter que le malade lui-même hésite parfois très longtemps avant de consulter en raison de la nature mentale de ces symptômes.

Conséquences

Les hypersomnolences et les accès de cataplexie peuvent être très handicapants, peuvent réduire voire empêcher toute activité professionnelle ainsi que de nombreuses autres activités. Les malades sont parfois amenés à un isolement social de plus en plus important. Il n'est pas rare que la narcolepsie soit une cause de dépression nerveuse subséquente.

Par ailleurs ces hypersomnolences et ces accès de cataplexie font que, dans certains pays dont la France, la narcolepsie est inscrite sur la liste des maladies interdisant la conduite automobile. En Suisse, en revanche, la conduite peut être autorisée par le médecin traitant si le niveau d'attention obtenu grâce à la médication est jugé satisfaisant. La capacité de gestion anticipée de ces troubles par le patient est également un facteur prépondérant dans la décision médicale d'autorisation à conduire.

Causes de la narcolepsie

Le contrôle neuronal des états du sommeil normal et les relations avec la narcolepsie ne sont que partiellement compris. Chez l'être humain, le sommeil narcoleptique est caractérisé par une tendance à s'endormir très abruptement à partir de l'état d'éveil, et ce à de nombreux moments de la journée et de façon irrépressible.

Origines génétiques ?

La narcolepsie est parfois familiale ; cette constatation conduisit à émettre l'hypothèse de désordres génétiques héréditaires. Par ailleurs il est devenu courant de dire que la narcolepsie, qui peut rester sous-jacente les premières années, apparaît soudain à un certain âge à l'occasion de contextes environnementaux particulièrement stressants, un événement lié à une forte émotion (dépression, deuil ou au contraire grande joie, naissance d'un enfant) pouvant devenir le déclencheur qui éveille la phase pathologique de la maladie.

En 2008, un gène lié à la narcolepsie a été trouvé, avec l'espoir de nouveaux traitements. La comparaison de l'ADN de sujets normaux et narcoleptiques , pour le polymorphisme de 500 000 nucléotides simples (SNP, pour Single Nucleotide Polymorphism, variation de nucléotide entre les membres d'une espèce) a montré un fragment muté du chromosome 22 qui rend son porteur 1,8 fois plus vulnérable à la narcolepsie, via un dysfonctionnement du gène CPT1B que l'on sait impliqué dans le sommeil.

  • Un modèle canin existe (pour deux formes ; sporadique et héréditaire). Il évoque une mutation du récepteur à l'hypocrétine.

Mécanismes biologiques

  • Les changements dans le système locomoteur et le système proprioceptif impliqueraient l'acétylcholine.
  • L'hypocrétine est une protéine du cerveau, découverte en 1998 simultanément par deux équipes, l'une japonaise et l'autre américaine. Cette protéine est aussi nommée orexine. Le nom d'hypocrétine vient de la combinaison de hypothalamus, lieu de sa synthèse et secrétine, molécule proche dans sa structure. La présence de cette protéine créée dans l'hypothalamus est fortement diminuée chez un grand nombre de patients narcoleptiques au point de devenir indétectable dans les analyses biologiques du liquide céphalo-rachidien de certains d'entre eux. Ce taux bas est parfois retrouvé dans d'autres maladies comme lors du syndrome de Guillain-Barré. Ce dosage n'est cependant pas utile pour le diagnostic en cas de présentation typique de la maladie.
  • On retrouve aussi chez environ 80 % des narcoleptiques deux formes d'haplotypes du système HLA.
    La fréquence de ces formes varie suivant le type ethnique (DR2 - DQw1 chez les Européens) et n'impliquent nullement une narcolepsie. De même, il existe des narcoleptiques non porteurs de ces formes. L'hypothèse forte d'une pathologie auto-immune pour la narcolepsie se pose cependant et c'est le but de certaines recherches actuelles.
  • La narcolepsie peut être associée avec une amygdale cérébrale endommagée.
  • Des recherches sont actuellement en cours sur une possible origine de la narcolepsie et des hypersomnies liée à un défaut de production d'histamine.

Liens avec l'immunité ?

Suite à six cas chez des adolescents de 12 à 16 ans, qui lui ont été signalés par des médecins, l'Agence suédoise des produits médicaux conduit en 2010 une enquête sur l'éventuelle capacité d'un vaccin anti-grippe A/H1N1, (le Pandemrix) à provoquer ou exacerber une narcolepsie.

L'Institut finlandais pour la santé (THL) étudie aussi cette possibilité suite à une augmentation de cas de narcolepsie au printemps 2010, également chez les enfants.

L'EMEA signale à ce jour vingt-deux cas de narcolepsie avec cataplexie pour l'ensemble de l'Europe, dont six en France.

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