Naegleria fowleri | |||||||||
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Classification | |||||||||
Domaine | Eukaryota | ||||||||
Règne | Excavata | ||||||||
Embranchement | Percolozoa | ||||||||
Classe | Heterolobosidea | ||||||||
Ordre | Schizopyrenida | ||||||||
Genre | Naegleria | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Naegleria fowleri Carter, 1970 | |||||||||
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L'espèce Naegleria fowleri est une amibe libre (non parasite) vivant dans les lacs, marais, piscines mal entretenues et la terre humide (elle se nourrit de bactéries dans les eaux douces stagnantes). Elle s'y trouve en petite quantité (pas plus de 10 / L) tandis qu'aux points de températures élevées (N. fowleri se cultive bien entre 35 et 40 °C), sa propagation est nettement plus importante comme dans les eaux de refroidissement de centrales thermiques (où sa concentration peut atteindre 100 / L voire plus).
La contamination des eaux stagnantes par N. fowleri se fait par transport de gouttelettes d'eau par le vent. Grâce à cela, N. fowleri peut se déplacer vers d'autres sites où sa présence n'est normalement pas observée tels les égouts, les piscines mal entretenues, les établissements thermaux...
Sa répartition est cosmopolite.
Si, au cours d'un bain en eau douce (piscines, étangs...), les formes végétatives de Naegleria fowleri sont amenées au contact des muqueuses nasales, elles s'installent d'abord - période d'invasion - dans une symptomatologie rhino-pharyngée : fièvre à 39-40 °C, nausées, céphalées et douleurs oculaires. Puis, à travers la plaque criblée de l'ethmoïde (os impair et médian de la tête, qui forme la partie supérieure du squelette du nez et dont la lame criblée, située à la base du crâne, est traversée par les nerfs olfactifs), elles gagnent activement les espaces méningés et c'est la période d'état avec son tableau de méningite ou de méningo-encéphalite puriforme aseptique. Très vite le malade est sub-comateux et la mort survient, sauf exception, en 5 à 10 jours.
Naegleria fowleri est responsable d'une gravissime pathologie fort heureusement extrêmement rare (75 cas décelés en 1980) : la méningo-encéphalite amibienne primitive (MEAP). Les traitements sont l'amphotéricine B, en association avec la rifampicine administrée par voie orale; l'application topique de propamidine iséthionate est efficace; d'autres médicaments sont efficaces, notamment le clotrimazole, le miconazole et la pimaricine(1).
Neagleria fowleri est un agent classé en P3 (pathogène de groupe 3), il ne peut être manipulé que dans des laboratoires de sûreté biologique de niveau 3 et supérieur.
Dans la nature, Naegleria fowleri vit, en se nourrissant de bactéries, dans les eaux douces stagnantes (lacs, marais, piscines mal entretenues, ...) et la terre humide. Quand le milieu devient défavorable, elle s'enkyste, donnant un kyste à paroi épaisse, à un seul noyau, qui, dès que les conditions redeviennent favorables (température, pH, flore bactérienne), laisse sortir la jeune forme végétative, bouclant le cycle très simple.
Le genre Naegleria est celui des amibes flagellées, mais il arrive cependant que certaines souches de N. fowleri ne produisent pas de flagelles, même en milieu nutritionnel pauvre, ce qui rend le test de flagellation non fiable à 100%. De plus, les amibes flagellées ne sont pas sous une forme constante.
On distingue trois formes chez Naegleria fowleri :
- La forme végétative ou trophozoïte : 8 à 30 µm, les flagelles n'apparaissent pas. Le corps cellulaire est déformable (pas de rigidité de la membrane) et on observe une formation abondante de pseudopodes à son pôle antérieur arrondi : la cellule est dite en "bouillonnement".
- La forme flagellée représentant la forme transitoire : 7 à 18 µm, les flagelles apparaissent sous la forme de deux flagelles polaires. La cellule garde plus ou moins une forme ovale et peu déformante.
- La forme kystique représentant la forme de résistance aux stress : 8 à 20 µm, les flagelles n'apparaissent pas. Le cellule est ronde et entourée de sa paroi kystique.