Mytiloida - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Moules
 Moules sauvages
Classification
Règne Animalia
Embranchement Mollusca
Classe Bivalvia
Sous-classe Pteriomorphia
Ordre
Mytiloida
Férussac, 1822

Les mytiloïdes plus communément appelées moules sont des mollusques bivalves.

Ces espèces sont équivalves et très inéquilatérales, leurs formes allant du triangulaire au flabelliforme, dépourvues de dents de charnière. Les crochets se trouvent à l'extrémité antérieure. Le ligament est développé mais les muscles adducteurs sont vestigiaux.

Deux espèces sont principalement exploitées en mytiliculture et consommées : Mytilus edulis sur les côtes bretonnes, dans tout le nord de l'Europe, ainsi qu'au Canada, et Mytilus galloprovincialis sur les côtes méditerranéennes, espagnoles, portugaises et atlantiques. Les bancs de moules, qu'ils soient naturels ou exploités, sont nommés « moulières ».

Présentation générale

Coquille.

La moule comme tous les lamellibranches est caractérisée par :

  • Une coquille bivalve permettant la sauvegarde de la muqueuse
  • Un manteau (épiderme + derme) très développé qui est formé de 2 lames palléales enveloppant la totalité du corps
  • Une cavité palléale délimitée par le manteau
  • Deux muscles adducteurs permettant la fermeture de la coquille
  • Des branchies baignant dans la cavité palléale
  • Un byssus (faisceau de filaments) pour se fixer à un support ou encore bien appelée « filaments de Byssus »

Anatomie et physiologie

Protection

Cliquer pour agrandir

La moule possède une coquille bivalve. Les deux valves se correspondent, et on observe des stries d'accroissement, ce qui montre que la coquille est sécrétée par le manteau. La coquille est capable de croissance régulière. La coquille est produite par un épiderme unistratifié associé à une structure fibreuse appelé derme.

  • Les bords du manteau vont sécréter le periostracum, et la couche des prismes et des cellules de l'épiderme vont sécréter les deux couches sous-jacentes. Le mollusque n'est pas entièrement enfermé dans sa coquille.
  • La fermeture de la coquille est active par contraction de deux muscles attachés aux deux valves :
    • un petit muscle qui est le muscle adducteur antérieur
    • un grand muscle qui le muscle adducteur postérieur
  • L'ouverture est possible grâce à une charnière en position antérieure avec un ligament élastique dorsal.
  • La coquille a un rôle d'exosquelette
  • La couleur naturelle peut varier mais en l'absence d'érosion — source de blanchiment — et d'organismes fixés comme les balanes, les moules adultes présentent une couleur bleu noir, on l'appelle d'ailleurs la moule bleue dans certaines provinces du Canada.

Vulnérabilité

Colonie naturelle morte, probablement tuée par un biocide ou un pathogène (Cliquer pour agrandir)
Les moules doivent parfois faire face à la concurrence d'autres organismes fixés (Cliquer pour agrandir)

Les moules sont des organismes normalement très résistants, solidement fixés et bien protégés par leur coquille.

Hormis l'huîtrier pie, rares sont les prédateurs qui peuvent les consommer facilement.

Elles sont cependant vulnérables à certains microbes et parasites ou aux toxiques qu'elles concentrent en les filtrant. Les mortalités collectives sont cependant rarement observées (photo de gauche).
En tant qu'animaux filtreur, elles sont susceptible de bioaccumuler des toxines émises par certaines espèces planctoniques dont elles se nourrissent.
Elles absorbent et bioaccumulent aussi certains polluants (toxiques, écotoxiques et perturbateurs endocriniens).

Elles doivent aussi affronter une compétition pour l'espace disponible sur la zone intertidale (photo de droite).

Remarques :

  • Dans le système de refroidissement des centrales nucléaires qui utilisent l'eau de mer, on traite l'eau avec un biocide (chlore en général) pour tuer les larves de coquillages afin qu'ils ne bouchent pas les installations et tuyauteries. Un impact significatif de réduction du plancton, nourriture des moules peut être observé assez loin en aval de ces centrales. Les moules peuvent y être utilisées pour repérer d'anciennes pollutions qu'elles ont pu en quelques sorte enregistrer et stocker dans leur chair ou dans leur coquille.
  • Parmi les questions émergentes posées par la Commission OSPAR et HELCOM, face au manque de données concernant l'importance quantitative et qualitative des dépôts immergés d'explosifs et munitions anciennes sur les littoraux et en mer en Europe et dans le monde, se pose la question des impacts sur les moules et les huitres de toxiques issus de munition immergée commençant à fuir.

Sensibilité

  • Chez la moule, on va trouver une bouche, mais on ne va pas trouver de regroupement d'organes sensoriels. Cette absence de tête et une cérébralisation réduite ne sont qu'un caractère secondaire lié à la vie fixée.
  • Les moules possèdent quand même des chémorécepteurs sur l'épiderme. Elle se ferme d'ailleurs rapidement et hermétiquement en présence de nombreux toxiques, ce qui a permis de l'utiliser dans un système d'alarme pour la qualité de l'eau (dans un bac où l'on fait passer de l'eau de mer, elle déclenche une alarme en connectant 2 contacts lorsqu'elle se ferme en présence de certains polluants).
  • La moule ne possède pas d'yeux, contrairement à la coquille Saint-Jacques, ce qui n'exclut pas qu'elle soit sensible à la lumière.
  • La bouche de la moule est entourée par des palpes qui vont permettre d'amener les aliments vers la bouche.

Locomotion

Si sa larve planctonique est mobile, la moule adulte est un animal fixé à son support par le byssus, et donc ne se déplace presque pas. Elle peut se déplacer, mais très lentement, grâce à son pied. Le pied va sécréter un liquide (le byssus), une sorte de colle biologique qui se polymérise rapidement avec l'eau formant des filaments très résistants la reliant au support sur lequel elle vit.

Digestion

  • La bouche se poursuit par un œsophage très court arrivant à un estomac globuleux pourvu d'un cæcum postérieur long, dans lequel se trouve une tige cristalline qui tourne sur elle même grâce à des cils ; elle a pour rôle de dissociation physique des aliments et la digestion enzymatique.
  • L'intestin est contourné, il se poursuit par un rectum rectiligne qui passe dans le péricarde et le ventricule cardiaque.
  • L'anus est situé au-dessus du muscle adducteur postérieur à proximité du siphon exhalant.

Appareil circulatoire

  • Le cœur, entouré du péricarde, est formé de deux oreillettes et d'un ventricule cardiaque. Le ventricule propulse le sang dans l'aorte antérieure et une aorte postérieure. Ces aortes débouchent dans des lacunes.
  • Le sang est collecté dans un sinus ventral et filtré par les reins puis gagne les branchies par les veines afférentes et en ressort par les veines efférentes qui le conduisent au cœur.
  • Il existe deux paires de branchies. Chaque branchie en lamelles possède un feuillet direct et un feuillet réfléchi reliés entre eux par des septa branchiaux transverses : on parle de lamellibranches filibranches.

Reproduction

La maturité sexuelle est acquise au bout d'un an. Les gonades, au nombre de deux, sont situées dans la « bosse de Polichinelle ». Chez la moule il y a gonochorisme : les gonades sont blanchâtres chez les mâles et jaune orangé chez les femelles. Les gonoductes s'ouvrent de part et d'autre de la masse viscérale entre le pied et les lamelles branchiales. La période de reproduction est définie de février à juillet. Les moules mâtures étant incapables de se déplacer, elle ne peuvent s'accoupler. La fécondation est externe et la réussite de la reproduction dépend de la rencontre dans l'eau des gamètes mâles et femelles. La larve, de type véligère, est zooplanctonique, puis se fixe pour donner l'individu adulte qui, dans la nature, restera fixé jusqu'à sa mort.

Élevage des moules

Des bouchots en démonstration au Salon de l'agriculture, à Paris. (Cliquer pour agrandir)
Débarquement de moules cultivées en suspension dans l'eau (Bretagne-Sud, France) (Cliquer pour agrandir)
Bateau à fonds plat des mytiliculteurs (Bretagne-Sud, France) (Cliquer pour agrandir)

L'élevage de moules est appelé mytiliculture.

Plus de 700 000 t de moules sont produites en Europe par an, avec une baisse régulière de production depuis 1999.

Outre la pêche à pied dont les impacts ne doivent pas être sous-estimés (surexploitation, exposition au risque d'intoxication alimentaire…), les moules proviennent des élevages, qui exploitent diverses techniques dont :

  • Les bouchots  : des poteaux verticaux enfoncés dans une zone côtière, couvert de cordes enroulées, portant les moules, et un filet qui empêche les moules de se décrocher. (photo de gauche). Cette technique nécessite un fort intervalle entre les marées basse et haute, car les poteaux doivent être couverts à marée haute et découverts à marée basse.
  • Une autre technique consiste à suspendre les moules à des structures métalliques, en eau plus profonde et plus propre, ces structures étant ancrées et maintenues à flot par des flotteurs ou posées au sol (photos de droite). Les moules n'étant pas fermées durant le temps de la marée basse, elles grandissent plus rapidement, même si l'eau est un peu plus pauvre en plancton.
  • Cette technique est utilisée dans l'étang de Thau : c'est la technique des tables d'élevage.
  • Toutes ces techniques évoquent le concept de récif artificiel.
Page générée en 0.147 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise