Une mutilation est la perte partielle ou totale d'un membre, d'un organe ou la destruction partielle ou dégradation d'une partie du corps. Le terme mutilation désigne également l'action de mutiler, c'est-à-dire, amputer avec violence, détruire partiellement une partie du corps ou la dégrader. Les mutilations physiques peuvent être volontaires ou involontaires ; les mutilations font notamment partie des nombreuses séquelles laissées par les guerres.
En France, il existait un statut particulier de mutilé de guerre (ou d'invalide de guerre) et la Loi du 2 Janvier 1918 a institué un Office National des Mutilés et Réformés de guerre, notamment destiné à subventionner des écoles de rééducation après l'armistice de 1918. La Loi du 26 Avril 1924 a obligé les employeurs à embaucher tout ancien militaire percevant une pension d’invalidité ; c'était la première fois en France qu'une loi de discrimination positive obligeait des entreprises privées à employer une certaine catégorie de travailleurs. Après la Seconde Guerre mondiale, la Loi du 2 Août 1949 a généralisé l’aide à la réinsertion à tous les grands infirmes en créant une Allocation de Compensation aux Grands Infirmes Travailleurs et en ouvrant la formation professionnelle à tous les grands infirmes.
Lors de plusieurs conflits, la mutilation des soldats vaincus visait à retirer définitivement à l'ennemi un potentiel de combattants qualifiés, qu'il lui faudrait du temps pour reconstituer :
La mutilation a été (et est) pratiquée par diverses sociétés humaines en réponse à certains crimes. Alternative à la peine capitale, ce châtiment corporel revêt le plus souvent, par delà les conséquences irréversibles pour le condamné, un caractère symbolique. Il vise à frapper l'imagination des justiciables et s'appuie souvent sur la loi du talion (ou un principe moral similaire). C'est donc une pratique qui a surtout valeur d'exemple, et se développe en principe dans les états où l'autorité judiciaire est, paradoxalement, faible ou peu efficace, et qui pour cette raison s'appuie sur la terreur.
La mutilation est généralement en rapport direct avec le crime commis, ce qui lui confère un aspect symbolique :
La mutilation marque le condamné, ce qui est aussi une forme d'humiliation : cet objectif est la principale raison conduisant à marquer au fer rouge certains criminels, comme les prostituées à l'époque moderne.
La faible organisation des pouvoirs judiciaires favorisait le développement de ce type de peine dans les colonies. Ainsi, plusieurs juridictions de l’Amérique coloniale y eurent recours, même pour des crimes relativement mineurs : le voleur de bétail était condamné à avoir l'oreille clouée au pilori, voire tranchée ; un faux-monnayeur était marqué au fer rouge (ce crime était considéré par les monarchies comme un crime de lèse-majesté). Même après l'Indépendance, dans les nouveaux territoires, les juges continuèrent de faire des exemples : ainsi en 1793, le juge John McNairy, en application du Cumberland Compact de 1780, condamna le premier voleur de chevaux arrêté à Nashville, John McKain Jr., à recevoir 39 coups de fouet, à avoir les oreilles tranchées et les deux joues marquées au fer rouge avec les lettres H et T (horse thief).
Hors du monde occidental, Nebahne Yohannès, usurpateur du titre de Negus, fut condamnéà avoir les oreilles et le nez tranchés, mais fut libéré. On retrouve cette forme de mutilation contre les usurpateurs dans tout le Moyen-Orient depuis des millénaires, ainsi que dans le cas de l'antipape Jean Philagathos. Pour être roi, il fallait incarner la perfection : le fait de pâtir de défauts physiques voyants suffisait à disqualifier le prétendant. Aussi le condamné était-il le plus souvent libéré ensuite :
L'acte peut être volontaire pour diverses raisons :