Les coordinations se renforcent et l'UNL participe aux appels à manifester. Le 10 février, 100 000 lycéens défilent à travers la France. Après cette journée de fortes manifestations des lycéens, François Fillon assure sur France 3 qu'il « ne ferait pas une réforme du bac » tant que les craintes n'auront pas été dissipées à ce sujet. Les organisations de lycéens maintiennent néanmoins leur manifestation du 15 février, qui selon les organisateurs réunit 150 000 participants. Après quoi la FIDL, satisfaite, quitte la coordination et cesse d'appeler à manifester.
Parallèlement, le Premier ministre décide une procédure d'urgence sur le projet de loi, modifié comme annoncé par F. Fillon.
Des manifestations moins importantes, à l'appel des coordinations et de l'UNL rassemblent plusieurs dizaines de milliers de lycéens, toujours selon les organisateurs. Le 5 mars, une coordination nationale est organisée dont les votes élargissent les revendications : en plus du retrait du plan Fillon, sont demandées, entre autres, la gratuité des trousseaux professionnels, la « restitution » de 90 000 postes dans l'éducation, etc. Le 8 mars : 200 000 lycéens auraient défilé, 165 000 selon la police.
Cette manifestation du 8 mars marque un tournant : les violences que commettent des "jeunes", selon la terminologie utilisée, contre des manifestants, déplacent le débat et perturbe l'état d'esprit des participants (Cf. infra). Le mouvement était a son apogée, et commence à décliner.
L'UNL cesse alors d'appeler à manifester. Le 10 mars est, selon les organisateurs, un succès, puisque l'atmosphère de grève lancée par le mouvement lycéen et l'appel à la grève interprofessionnelle lancé par les principaux syndicats de salariés pour le pouvoir d'achat entrainent des manifestations dans toute la France, avec un million de salariés. Les manifestations diminuent ensuite progressivement.
Le volet sur le baccalauréat avait été rapidement retiré alors que le mouvement était encore en phase ascendante. Le reste du texte fut adopté le 23 avril 2005. Le mouvement connaît ses derniers soubresauts à Toulouse. Le dernier appel à manifester contre la loi Fillon qui suit concerne la grève de l'Éducation nationale, le 12 mai. Les anciens ministres de l'éducation nationale Luc Ferry et Jack Lang utilisent la même métaphore pour caractériser les mouvements de lycéens : « Les lycéens, c'est comme le dentifrice : quand ils sont sortis du tube, on ne peut plus les faire rentrer. »
À Paris, des manifestants sont agressés et détroussés (habits de marque, argent, portables, etc.), voire « lynchés ». Les agresseurs (surnommés « casseurs » dans les médias) sont au départ peu nombreux, mais finissent par être entre 700 et 1 000 dont 300 très actifs selon la police. Avec un effectif de 200 policiers en civil et 2 000 en tenue mobilisés, elle procède à 32 arrestations. Des lycéens affirment que la police les a empêchés de fuir la manifestation, afin de « casser » le mouvement. La police justifiera plus tard son attitude par le risque d'un « effet de panique », qui aurait entraîné selon elle de plus graves conséquences. SOS Racisme, qui assurait une partie de service d'ordre de la manifestation, avec certains syndicats étudiants, ira jusqu'à estimer que même les « agressés peuvent réagir contre la police ». La FSU et l'UNSA estimeront aussi que les agresseurs ne sont pas reconnaissables, une fois entrés dans le cortège.
La coordination lycéenne qui suit accuse la police de passivité et affirme qu'il ne faut pas stigmatiser les casseurs. Selon elle, leur comportement est dû au fait qu'ils sont souvent pauvres et victimes de racisme. Il s'agirait, plus ou moins consciemment de vengeance sociale. Un article du journaliste Luc Bronner paru dans le quotidien français Le Monde a provoqué une controverse médiatico-politique en France quant à la labellisation « anti-Blancs » de ces violences. Dans cet article, un agresseur affirmait « se venger des Blancs ». À la suite de cet article, sept personnalités réputées « proches » de la gauche ont lancé, le 25 mars 2005, un « Appel contre les "ratonnades anti-Blancs" », appel soutenu et relayé par le mouvement sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr et la radio communautaire juive Radio Shalom. Une commission d'enquête sénatoriale a été proposée, destinée à trouver des explications sur le nombre, la violence et le racisme supposé des casseurs, ainsi que sur le rôle de la police. La résolution n'a néanmoins pas été adoptée.