Mouton - Définition

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Alimentation

Ensemble gastrique d'un mouton

Les moutons sont des mammifères exclusivement herbivores. Comme tous les ruminants, les moutons ont un système digestif complexe composé de quatre compartiments, qui leur permettent de décomposer la cellulose des tiges, feuilles, graines et coques ingérées en acides gras volatils (acide propionique, butyrique, acétique...) et en glucides simples. Lorsque les moutons paissent, la végétation est mâchée pour former une masse appelée bol, qui, une fois avalé, passe ensuite dans la première chambre: le rumen. Le rumen a une capacité de 19 à 38 l; c'est là où fermente le bol par le biais d'une relation de symbiose avec les bactéries, les protozoaires et les levures de la flore intestinale. Le bolus est périodiquement régurgité dans la bouche pour être à nouveau mastiqué et imprégné de salive. Cette régurgitation est une adaptation permettant de faire paître les ruminants plus rapidement dans la matinée, puis de finir de mâcher et digérer leurs aliments plus tard dans la journée. Cela est bénéfique pour les moutons qui doivent paître tête baissée et sont à ce moment-là plus vulnérables aux prédateurs.

Au cours de la fermentation, le rumen produit des gaz (méthane, gaz carbonique) qui doivent être expulsés; des perturbations, telles que des changements brusques dans le régime alimentaire, peuvent provoquer des pathologies potentiellement mortelles comme le ballonnement. Après la fermentation dans le rumen, l'alimentation passe dans le bonnet et le feuillet. Des aliments spéciaux tels que les céréales peuvent contourner purement et simplement le rumen. Après les trois premières chambres, la nourriture se déplace dans la caillette finir sa digestion gastrique avant de passer dans l'intestin. La caillette est la seule chambre analogue à l'estomac de l'homme.

Les moutons ont une activité diurne, s'alimentant de l'aube au coucher du Soleil, s'arrêtant sporadiquement de brouter pour mâcher leur bol alimentaire. Les meilleures pâtures pour les moutons ne sont pas des prairies de graminées mais des mélanges de graminées et d'autres plantes herbacées de type dicotylédones. Les types de pâtures où les moutons sont élevés varient fortement, de pâturages semés intentionnellement à leur intention à des zones naturelles parfois très pauvres. Les plantes toxiques les plus communes pour les moutons sont présentes dans la plupart du monde et comprennent (sans s'y limiter) les glands de chêne, les tomates, l'if, la rhubarbe, les pommes de terre et les rhododendrons.

Armoise.

Les moutons sont des herbivores qui se nourrissent essentiellement d'herbe broutée au ras du sol, contrairement à d'autres ruminants apparentés comme les chèvres et les chevreuils qui se nourrissent plutôt de feuilles. Avec une face beaucoup plus fine que les vaches, les moutons coupent l'herbe plus près du sol et épuisent plus rapidement les pâturages que les bovins. Pour cette raison, de nombreux bergers utilisent le système de pâtures tournantes où un troupeau occupe successivement les prairies, ce qui donne le temps aux plantes de récupérer. Paradoxalement, les moutons peuvent à la fois être la cause de la propagation ou de la disparition d'espèces végétales envahissantes. En piétinant et coupant la végétation naturelle des pâturages, les moutons et autres animaux d'élevage favorisent l'apparition de plantes envahissantes. Toutefois, les moutons préfèrent souvent manger les espèces envahissantes telles, pour les États-Unis, les bromes, l'euphorbe âcre, les puéraires et les centaurées maculées qui remplacent des espèces naturelles telles que les armoises, et dans ce cas le pâturage des moutons un moyen efficace de restauration de la végétation naturelle.

En dehors des fourrages, l'autre aliment de base pour les ovins est le foin, surtout pendant les mois d'hiver. Tous les moutons peuvent survivre en pâture l'hiver mais pour des questions de rentabilité, il est plus facile de les rentrer et de les nourrir d'herbes séchées. La plupart des régimes alimentaires des moutons comprend un apport de minéraux, soit incorporés dans le reste de l'alimentation soit en pierres à lécher.

Évidemment, les moutons ont besoin d'une source permanente d'eau potable à leur disposition. La quantité d'eau nécessaire pour les moutons varie avec la saison et le type et la qualité des aliments consommés. Lorsque les moutons se nourrissent de grandes quantités d'herbes fraîches et en saison humide (notamment avec la rosée matinale, les moutons se nourrissant beaucoup dès l'aube), ils ont moins besoin d'eau. Lorsque les moutons sont parqués ou mangent de grandes quantités de foin sec, ils ont besoin de plus d'eau. Les moutons ont besoin d'eau propre, et peuvent refuser de boire de l'eau qui est couverte d'écumes ou d'algues.

Le mouton est un des rares animaux élevés pour la viande qui n'aient jamais été élevés en stabulation. Bien qu'il y ait un mouvement croissant préconisant un abandon de ce style d'agriculture, un grand pourcentage de bovins de boucherie, de porcs et de volailles est encore élevé dans de telles conditions. En revanche, seules quelques races bien spécifiques d'ovins sont régulièrement nourries toute l'année avec des aliments préparés, et encore moins souvent, sont gardés enfermés. Là où il n'existe pas suffisamment de pâturages disponibles ou là où les pâturages ne sont pas assez nourrissants, les producteurs peuvent engraisser les agneaux avant l'abattage (procédé appelé "finition"), parfois dans des parcs d'engraissement. De nombreux éleveurs supplémentent l'alimentation des brebis et béliers avec du grain au cours de la période de reproduction pour augmenter la fécondité. Les brebis sont également supplémentées pendant la grossesse pour augmenter le poids des agneaux à la naissance, 70% du poids de naissance d'un agneau se prenant dans les cinq à six dernières semaines de gestation. Sinon, seules les brebis allaitantes, et surtout les brebis âgées ou handicapées sont nourries avec une alimentation complémentaire. Les aliments pour ovins doivent être spécialement formulés, comme pour la plupart des autres animaux domestiques: bovins, volaille, porc, et il faut savoir que certains aliments préparés pour les chèvres peuvent avoir des teneurs en cuivre mortelles pour les moutons. Le même danger s'applique avec les suppléments minéraux comme les pierres à lécher.

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