Mousson - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Carte des climats mondiaux

La mousson est le nom d'un système de vents périodiques des régions tropicales, actif particulièrement dans l'océan Indien et l'Asie du Sud. Le mot mousson provient (par le portugais) de l'arabe mawsim qui signifie saison et désigne notamment la saison favorable à la navigation vers l'Inde dans l'océan Indien.

Le mot est également employé pour indiquer la saison durant laquelle ce vent souffle dans le sud-ouest de l'Inde et les régions adjacentes et qui est caractérisée par des précipitations très fortes, et aussi pour nommer les précipitations qui sont associées à ce vent. Il est aussi finalement appliqué aux inversions saisonnières de direction du vent le long des rivages de l'océan Indien, particulièrement dans la mer d'Oman et le golfe du Bengale, qui souffle du sud-ouest pendant six mois et du nord-est pendant l'autre semestre.

Causes et conséquences

Mousson au Cambodge en juillet 2004.

Les moussons sont causées par le fait que la terre s'échauffe et se rafraîchit plus vite que la mer. Au printemps, les températures terrestres s'élèvent progressivement et la terre atteint une température plus élevée que la mer. L'air chaud de la terre tend à s'élever, créant une zone de basse pression locale au niveau du sol. Cela crée un appel d'air et un vent extrêmement constant souffle alors de la mer vers la terre car sous les Tropiques la circulation subit peu de perturbations, contrairement aux latitudes plus élevées. Cette circulation peut durer des semaines ou même des mois, le temps que la température de surface de la mer devienne aussi chaude que la température maximale quotidienne des terres et que la boucle thermique ne puisse plus se former.

En fait, la mousson estivale produit un déplacement de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) vers des régions montagneuses. Le mouvement vertical dans cette zone crée déjà des conditions favorables à de fortes précipitations orageuses mais les pluies sont rehaussées par l'air humide de la mer qui remonte la pente des montagnes et qui doit condenser par refroidissement des parcelles d’air. Elles peuvent également en partie provenir de complexes convectifs de méso-échelle imbriqués dans la masse nuageuse.

En hiver, la terre se rafraîchit plus vite, et la mer garde la chaleur plus longtemps. L'air chaud au-dessus de la mer s'élève, créant une zone de basse pression et du même coup un vent de la terre vers la mer. La différence de température entre la mer et la terre étant moindre qu'en été, le vent de la mousson d'hiver n'est pas aussi constant que celui de la mousson d'été.

Élargissement du concept

Depuis que le système des moussons est mieux compris, sa définition a été élargie pour inclure presque tous les phénomènes liés au cycle annuel du climat dans les régions tropicales et subtropicales de l'Asie, de l'Australie, de l'Afrique et dans les mers et les océans régionaux. Toutes ces régions connaissent les cycles climatiques les plus vigoureux et les plus spectaculaires de notre planète, la Terre, et c'est surtout la mousson estivale qui domine ces régions. La mousson du sud de la Chine et du sud-est asiatique s'inscrit dans le même cycle que celle de l'Inde. Elle se produit un peu différemment dans les autres régions et on ne peut en général parler de mousson d'hiver sauf pour l'Inde. Enfin, les phénomènes de mousson restent marginaux en Amérique tropicale et subtropicale mais le terme est utilisé assez fréquemment par le National Weather Service pour désigner la saison pluvieuse dans les déserts de l'Ouest américain.

Mousson africaine

Le cas le plus marquant en la matière est celui de l'Afrique subsaharienne. Dans le sud-ouest de cette région d'Afrique, il existe une mousson qui est reliée au déplacement semi-annuel de la Zone de convergence intertropicale (ZCIT) et à la différence de réchauffement entre le Sahara et la côte atlantique équatorial dans le golfe de Guinée. Les alizés secs du nord-est, et particulièrement leur forme plus intense l'harmattan, sont coupés par le mouvement vers le nord en été de la ZCIT où les vents sont légers. La ceinture pluvieuse des côtes africaines s'élargit, sans toutefois s'enfoncer profondément à l'intérieur du continent, à la différence de ce qui se produit en Inde ou en Chine.

La mousson ouest africaine diffère donc en beaucoup d’aspects de la mousson asiatique. Le phénomène est très symétrique d'ouest en est à grande échelle, alors qu’au-dessus de l’Inde le flux est plus complexe. Une autre différence importante, parmi beaucoup d’autres, réside dans le fait que la mousson indienne semble plus constante en termes de précipitations que la mousson africaine. L’Inde n’a jamais connu plus de deux années consécutives de sécheresse au cours du XXe siècle alors que la région sahélienne a souffert de sécheresse depuis le début des années 1990.

La mousson africaine reste un sujet d'étude. En effet, elle varie jusqu'à 40% d'une année à l'autre, alors que la mousson indienne fluctue d'à peine 10%. Les régions semi-arides du Sahel et du Soudan voient ainsi une période de pluie très aléatoire dans une circulation du sud dont dépend la survie de la population.

Mousson d'Asie du sud et d'Océanie

En Asie du sud, la mousson se produit de décembre à mars avec des vents qui proviennent du nord-est. La température sur le centre de l'Asie est moins de 25 °C car on est en hiver ce qui crée un anticyclone sur la région. Le courant-jet dans cette région se divise en une branche subtropicale et un branche polaire. La première souffle le plus souvent du nord-est, apportant de l'air sec sur l'Inde et le sud de l'Asie. Au même moment, une système dépressionnaire se développe sur le sud-est asiatique et l'Australasie dont les vents sont dirigés vers l'Australie, formant un creux barométrique où converge l'humidité.

Mousson sud-américaine

La plupart du Brésil subit l'influence d'une mousson estivale et Rio de Janeiro est fameuse pour ses inondations durant celle-ci.

Mousson nord-américaine

En Amérique du Nord, la différence de températures entre les grands déserts de l'Ouest américain et du Mexique et le golfe du Mexique sert de moteur à une mousson qui s'étend de la fin juin à la fin juillet. Elle commence le long de la côte et s'étend jusqu'aux déserts durant cette période. Elle affecte au Mexique la Sierra Madre Occidentale et aux États-Unis les États de l'Arizona, du Nouveau-Mexique, du Nevada, de l'Utah, du Colorado, du Texas et même de la partie sud-est de la Californie dans les Peninsular et Transverse Ranges. Elle atteint rarement la côte du Pacifique.

Cette mousson est associée à des épisodes orageux brefs mais torrentiels, et non à des pluies continuelles. En effet, elle amène de grandes quantités d'humidité depuis le golfe du Mexique dans de l'air chaud et instable. Cette humidité n'est cependant pas largement répartie et les orages éclatent seulement lorsque des déclencheurs supplémentaires sont présents. En général, les orages vont se déclencher et causer des crues subites des ruisseaux à sec de ces régions si la hauteur d'eau « précipitable » dépasse 34 millimètres.

Jusqu'à soixante-dix pour cent du total annuel de précipitations dans ces régions tombent durant la mousson. Les plantes sont adaptées à cet apport et ces régions désertiques, le Sonora et le Mojave, sont considérées comme des déserts « humides ». Ces pluies jouent également un rôle dans le contrôle des feux de brousse.

Orages vus de El Cajon en Californie. Ils vont rarement plus loin que les montagnes en arrière-plan, les Peninsular Ranges
Page générée en 0.103 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise