Moteur-fusée - Définition

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Principe de fonctionnement

Le moteur-fusée est le type de moteur au principe de fonctionnement le plus simple : deux ergols brûlent dans une chambre de combustion, sont accélérés par une tuyère de Laval et sont éjectés à grande vitesse par une tuyère.

Plusieurs caractéristiques s'appliquent aux moteurs-fusée :

  • L'Impulsion spécifique, exprimée en seconde, mesure combien de secondes un kilogramme d'ergol fournit une poussée de un kilogramme-force, soit 9,80665 Newton. Plus elle est élevée, meilleur est le rendement massique du système, en termes de force exercée ; attention cependant, ce qui compte en réalité n'est pas cette force, mais la quantité de mouvement transmise au véhicule, de sorte que l'optimum énergétique ne s'obtient pas en maximisant l'impulsion spécifique.
Impulsion spécifique des différents types de moteurs. En vert: turboréacteur à double flux, en rouge: moteur-fusée; Isp sur l'axe vertical, Nombre de Mach sur l'horizontal.
  • Le débit massique, correspondant à la masse d'ergols consommée par unité de temps.
  • La vitesse d'éjection des gaz, dont dépend indirectement la vitesse atteinte par le véhicule.
V_e = \sqrt{\;\frac{T\;R}{M}\cdot\frac{2\;k}{k-1}\cdot\bigg[ 1-(P_e/P)^{(k-1)/k}\bigg]}
où:  
Ve =  vitesse de sortie du flux, m/s
T température absolue du flux, K
R =  Constante universelle des gaz parfaits = 8314.5 J/(kmol·K)
M =  masse moléculaire des ergols, kg/kmol   
k cp / cv = Capacité thermique massique
cp Capacité thermique massique du gaz à pression constante
cv =  Capacité thermique massique à volume constant
Pe =  pression de sortie en Pascal
P =  pression interne du flux en Pascal
  • La poussée, mesuré en Newton et calculée ainsi :
F_n = \dot{m}\;V_{e} = \dot{m}\;V_{e-act} + A_{e}(P_{e} - P_{amb})

où:

 \dot{m} = \, débit massique en kg/s
V_{e} =\, vitesse d'éjection effective en m/s
V_{e-act} =\, vitesse réelle de sortie en m/s
A_{e} =\, aire du flux à la sortie en m²
P_{e} =\, pression statique de sortie en Pascal
P_{amb} =\, pression ambiante en Pascal
  • Le rapport poids/poussée, qui représente le poids du moteur sur sa poussée. Plus le moteur est léger et plus sa poussée est importante et plus est avantageux est son rapport.

Moteurs-fusée nucléaires

La propulsion nucléaire spatiale applique la fission nucléaire aux moteurs-fusée, ils pourraient produire une poussée considérable et de longue durée. Aucun moteur de ce type n'a été utilisé.

Moteur à ergols liquides

Ces moteurs utilisent des ergols stockés dans des réservoirs séparés, qui sont injectés dans une chambre de combustion puis éjectés par la tuyère, générant la poussée. Beaucoup plus performants que les modèles à ergols solides, ils sont néanmoins complexes à concevoir, à fabriquer et à utiliser. A l'heure actuelle, pratiquement tout les moteurs de fusées et de vaisseaux habités sont de ce type. Un autre avantage des moteurs à ergols liquides est leur facilité de contrôle de la combustion, en effet, on peut régler la poussée et les éteindre et rallumer plusieurs fois de suite. Cette dernière caractéristique les rend très utiles pour les moteurs vernier.

Schéma de fonctionnement d'un moteur-fusée à ergols liquides classique.

Exemples : Soyouz, booster d'Energia.

Les principaux couples d'ergols sont :

  • acide nitrique-kérosène
  • hydrogène liquide-oxygène liquide (LOX)
  • LOX-kérosène
  • peroxyde d'hydrogène
  • oxygène-hydrazine
  • peroxyde d'azote-kérosène
  • peroxyde d'azote-hydrazine
  • peroxyde d'azote-1,1-diméthylhydrazine

Le refroidissement du moteur peut se faire de trois manières : soit par circulation d'un ergol (généralement le carburant) autour du moteur (premiers modèles), soit par pulvérisation interne du comburant sur la paroi (moteurs de dimensions réduites), soit en utilisant ces deux possibilités (moteurs principaux). Souvent, ces moteurs utilisent des ergols cryogéniques, liquides, stockés à très basses températures. Le seul couple d'ergols de ce type utilisé en situation réelle est Oxygène liquide (LOX)/ Hydrogène liquide (LH2).

Chambre de combustion

La chambre de combustion est la partie où les ergols sont injectés et brulés. C'est également là que le refroidissement interne est réalisé. Ses dimensions dépendent du couple d'ergols et du type d'injecteurs.

Tuyère de Laval

La tuyère de Laval est la partie située entre la chambre de combustion et la tuyère. Elle sert à accélérer les gaz jusqu'à la vitesse du son.

Tuyère

La tuyère est la partie où les gaz accélèrent et sortent du moteur. Sa forme caractéristique est due au besoin d'adapter la pression du flux de sortie à la pression ambiante, pour de raisons de stabilité de combustion et de poussée. Cependant, en gagnant de l'altitude, le diamètre de sortie devrait s'élargir, ce qui est difficile à faire avec une configuration classique. Pour contrer ce problème, un nouveau type de tuyère est développée : la tuyère à compensation d'altitude. Ce genre de tuyère à la particularité de laisser un large espace aux gaz, leur permettant de 'coller' aux changements de pression.

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Moteurs à ergols hypergoliques

Les ergols hypergoliques ont la particularité de s'embraser spontanément lorsqu'ils sont mis en contact, ce qui permet de simplifier une partie du moteur, car le dispositif d'allumage devient alors superflu.

Exemple : le moteur de remontée du module lunaire du programme Apollo, les moteurs de manœuvre de la navette spatiale.

Moteurs à lithergols (propulsion hybride)

Ces moteurs utilisent un ergol solide et un autre liquide, généralement un carburant solide et un comburant liquide. On peut citer dans cette catégorie le moteur du vaisseau SpaceShipOne.

moteur à lithergols
Schéma d'un moteur à lithergols

Moteurs à monergol

Les moteurs à monergol n'utilisent pour leur fonctionnement qu'un seul ergol, celui-ci à la particularité de s'auto-enflammer en présence d'un catalyseur ou d'une source de chaleur. Quelques moteurs fonctionnant principalement au Peroxyde d'hydrogène ont vu le jour aux débuts de l'ère spatiale, ils sont encore utilisés dans la construction amateur.

Moteurs à triergols

Ce type de moteur utilise non pas deux ergols mais trois afin d'optimiser le compromis entre la poussée et le volume des réservoirs, cette configuration n'est pas opérationnelle. On peut citer par exemple le RD-701 russe, fonctionnant au mélange LOX-LH2-kérosène, qui devait équiper l'avion spatial MAKS.

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