Mortalité animale due aux véhicules - Définition

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Introduction

La mortalité animale sur les routes est la conséquence de collisions de la faune avec des véhicules et concerne de nombreuses espèces souvent, grands et petits mammifères, oiseaux, batraciens, insectes, etc. Ils sont souvent tués alors qu'ils étaient en train de manger, ou en cours de dispersion.

Les grands carnivores (loups, lynx et grizzly) ainsi que les animaux lents (ex : tortues et salamandres) sont particulièrement victimes de la mortalité routière
Les amphibiens comptent parmi les espèces qui sont les plus touchées par le mortalité routière (jusqu'à plus d'une centaine d'individus par nuit et par point de passage là où leurs itinéraires de migration printanière entre les zones d'hivernage et les zones de ponte croisent nos voies de circulation). Les écoducs destinés à leur permettre de traverser à moindre risque sont dits batrachoducs ou crapauducs
Les crapauds sont protégés de la plupart des prédateurs par la toxicité de leur mucus, aussi ne craignent-ils pas les espaces découverts, dont les routes où face aux voitures. Ils sont, de plus, desservis par leur lenteur. Sur leurs axes de migrations, les crapauds meurent par dizaines à centaines, ainsi écrasés (ici Bufo valliceps, d'Amérique centrale)

Elle est en augmentation dans la plupart des régions du monde, en raison de l’augmentation conjointe de l'extension du réseau routier, du nombre de véhicules motorisés, de la vitesse moyenne des véhicules, du kilométrage parcouru par chaque conducteur.

Ce phénomène est l'une des conséquences de la fragmentation des habitats naturel par les réseaux de transport. C'est une des principales causes de disparition de certaines espèces.

Impacts économiques et sur la sécurité routière

Les accidents de véhicules avec la faune ont des conséquences sur la biodiversité mais aussi sur l’économie et la sécurité routière. Dans les pays pauvres, où les bovins, ovins et équidés, ainsi que de nombreux chiens et chats se déplacent le long de routes parfois très encombrées, nombre de ces animaux domestiques sont aussi blessés ou tués par des véhicules. Des accidents peuvent arriver à n’importe quel conducteur, même expérimenté et prudent. Au Canada par exemple, les collisions avec la faune représentent environ 1,6 % du total des collisions (cette proportion étant considérablement plus élevée sur certaines routes à trafic élevé et traversant des zones boisées, comme c’est le cas dans certains parcs et réserves naturelles). Le réseau routier rural a connu dans la plupart des pays depuis les années 1970 de notables améliorations. Il permet de circuler avec une sécurité accrue et parfois plus vite. Paradoxalement, ce progrès accroît le risque de collisions avec les grands animaux. L’obstacle qu’ils représentent surgissant d’une façon imprévue, la vitesse moyenne plus élevée rend leur évitement difficile et le choc plus dommageable.
Les panneaux signalant le risque de traversée d'animaux existent, mais ne sont pas toujours dissuasifs.

Les causes

Les causes de la mortalité routière des animaux sont encore mal connues et elles sont nombreuses et complexes. La distribution temporelle et spatiale des accidents avec la faune n’est pas aléatoire. Elle est influencée par plusieurs facteurs aggravants. On peut citer notamment :

  • la richesse biologique du milieu environnant la route et la mobilité des espèces présentes ;
  • la structure écopaysagère et principalement de la structure des lisières et écotones ;
  • la fonction écologique des abords (présence ou proximité de corridor biologique) ;
  • les répartitions (temporelle et spatiale) des espèces et des véhicules ;
  • répartition saisonnière des activités des animaux et leur comportement dans l'espace et le temps, selon leur âge et le contexte (battues, coupes rases, jachères, changement dans l'occupation des sols, etc.).

Pour les mammifères, on a observé en Amérique du nord deux « pics » de collisions ; au printemps et en automne. Au printemps, ce pic peut-être attribué en partie aux déplacements accrus au moment de la migration de jeunes (inexpérimentés) de l’année précédente et avant la mise bas. Dans certaines régions, la faune peut également être attirée sur le bord des routes pendant cette période par la jeune végétation qui pousse (notamment dans les milieux où la nourriture est rare) ou encore par la présence de mares salées créées par le lessivage du sel de déneigement (plus particulièrement en zone circumpolaire ou en altitude).
À l’automne, les déplacements accrus des mammifères avant la période hivernale les exposent davantage aux collisions routières.
Les activités de chasse (battues en particulier) peuvent accroître les déplacements des animaux pendant cette période et provoquer un pic des collisions.
De plus le printemps et l’automne sont les deux grandes saisons de migrations de la plupart des espèces migratrices.
Les collisions dépendent aussi de l’activité journalière des animaux. Les périodes les plus risquées pour les animaux se situent entre le coucher et le lever du soleil, et plus particulièrement au crépuscule et à l’aurore. Cela peut s’expliquer par une activité accrue des animaux pendant ces périodes, mais également par une intensification de la circulation routière et une visibilité réduite.

  • l'état de santé des animaux ; Les animaux blessés (à la chasse, par un prédateur, ou lors d'une collision précédente), malades, affaiblis par une fuite, ou intoxiqués (par des pesticides par exemple) ont probablement plus de risques d’être victimes d’une collision. Les centres de soins trouvent souvent des traces de blessures de chasse, voire des plombs frais dans la chair des animaux victimes de collision (oiseaux en particulier). C'est pour cela que dans la plupart des pays, il est interdit d'emporter et de consommer la viande d'animaux tués par collision ;
  • les caractéristiques de la route ; Elles jouent certainement un rôle dans le phénomène de mortalité routière. La sinuosité, le nombre de voies, l'importance de la circulation et la vitesse des véhicules ont une influence sur la fréquence des accidents. Cet aspect est cependant peu documenté.
  • la vitesse moyenne des véhicules (la vitesse implique une énergie cinétique et une distance de freinage accrues, mais aussi une moindre capacité de l'animal à anticiper ou éviter la collision) ;
  • le volume du trafic et son degré d'irrégularité ; Le volume et la vitesse du trafic sont deux facteurs réputés accentuer le risque de collision, mais diverses études ont montré qu'oiseaux et mammifères meurent plus nombreux sur les axes « intermédiaires » du point de vue de leur trafic (routes moyennes). Cela pourrait s’expliquer par le fait que, comme les autoroutes ou grandes rocades sont plus larges, plus dégagées, conducteurs et animaux se voient mutuellement mieux. Mais également, on peut penser que les grands axes font plus peur aux animaux ou que ces derniers sont moins nombreux à leurs abords. Si les animaux meurent moins par collision sur les grandes infrastructures, néanmoins à long terme, c’est alors le caractère morcelant de ces routes qui menace non seulement des individus, mais des espèces ;
  • Certains phénomènes socio-économiques, dont l'augmentation de la mobilité et des distances domicile-travail ; Le développement des résidences en zone périurbaine, voire fort éloignées du lieu de travail ainsi que la précarité de l'emploi sont des évolutions sociologiques qui contribuent à une augmentation supplémentaire de cet aléa. Les trajets domicile-travail, et retour, se font le matin et le soir, moments où les grands animaux se déplacent le plus.
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