Monuments de Séville - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Patrimoine militaire

L’enceinte fortifiée entourait une surface de 300 hectares, sur un périmètre de 6 kilomètres, ce qui en faisait une des plus étendues d’Europe. Hérissés de 150 tours et ponctués de douze portes, les remparts servaient à se protéger des agresseurs, mais aussi des crues du fleuve. Ils furent élevés en 1023 par le roi Abud-Qasim-Musammad ben Abbad, après que l’ancienne muraille eut été détruite par le calife Abd al-Rahman III au Xe siècle. Renforcés au XIIIe siècle par les Almohades puis par les chrétiens, ils furent démolis en 1861. Il ne subsiste plus guère que quelques traces de ces installations militaires, les plus importants étant :

La tour de l'Or
Plan des remparts au XVIIe siècle
La muraille longeant la Macarena
  • Muraille de la Macarena : au nord du centre historique, le long du quartier de la Macarena. Partant de la porte éponyme, ce tronçon se prolonge sur quelques centaines de mètres et conserve plusieurs tours et portes, dont la Puerta de Córdoba ;
  • la Torre del Oro : cette tour de plan dodécagonal, implantée au bord du fleuve, fut bâtie en 1221, et rattachée à la muraille de la ville. Elle abrite aujourd’hui un musée naval. C'est avec la Giralda un des symboles de la ville.
  • la Torre de la Plata : appartenant à la muraille, cette tour octogonale fut construite au XIIIe siècle, par les almohades.
  • Par ailleurs, d’autres tours et pans de rempart ont été conservés, et se sont fondus dans les constructions postérieures. Ainsi, l’on peut aisément suivre le tracé de la muraille entre l’Alcázar et la tour de l’Or, où sont visibles des restes de fortifications dans les rues, entre les bâtiments d’habitation, ou derrière la Torre de la Plata. Des vestiges significatifs ont d'autre part été mis au jour le long de l'Université, lors des travaux de construction d'une station de métro.

Patrimoine civil

De par son importance économique et politique, Séville a joué un rôle de premier ordre dans l’histoire du pays. La monarchie, les institutions locales, l’Église, mais aussi les grandes familles aristocratiques et les notables locaux l’ont marqué de leur empreinte, en faisant bâtir d’innombrables maisons nobles et palais qui ont contribué à l’embellissement de la cité.

Les palais

Parmi les plus spectaculaires édifices civils de la ville se distinguent plusieurs palais :

Cour des Demoiselles de l'Alcázar
Façade du Palais de San Telmo
Patio principal de la Casa de Pilatos
  • les Reales Alcázares : aujourd’hui propriété de la ville, cet ensemble palatin figurent toujours au rang des demeures royales. Les différents palais qui le composent furent bâtis par les rois Alphonse X, Alphonse XI, Pierre Ier et Charles Quint, puis embellis et aménagés sous leurs successeurs. Implantés à l’emplacement de l’ancien palais des gouverneurs musulmans de la ville, dont ils conservent quelques vestiges (les murailles notamment), ils constituent un véritable panorama de l’architecture espagnole du Moyen Âge et du XVIe siècle : constructions gothiques, mudéjares, renaissance se mêlent harmonieusement, aux côtés de jardins réputés pour leur beauté. Ce monument a été classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1987.
  • Casa de Pilatos : bâtie au XVIe siècle, cette demeure seigneuriale est considérée comme le plus parfait témoignage du genre à Séville, et comme le prototype du palais andalou. Sa construction fut décidée par don Pedro Martínez, Adelantado Mayor de Andalucía (le plus haut représentant de la Couronne en Andalousie), et sa femme, Catalina de Ribera, puis menée à bien par leur fils, don Fadrique. Organisée autour de patios et jardins, la demeure se distingue par sa très riche décoration, son architecture hybride mêlant les styles gothique, mudéjar et renaissance, et ses collections archéologiques romaines, en provenance d’Itálica.
  • Palais archiépiscopal : il s’agit de la résidence officielle des archevêques de Séville, et de leur administration. Construit au XVIIIe siècle à l’emplacement d’un palais médiéval, il constitue un des beaux témoignages de l’architecture baroque locale. Les pièces maîtresses en sont la façade, ornée d’un portail sculpté de grande qualité, et l’escalier monumental.
  • Palais de San Telmo : la construction de ce vaste palais commença en 1682, afin d’accueillir l’École de Marine, placée sous la protection de Saint Elme, patron des navigateurs. Réaménagé au XVIIIe siècle, il passe en 1844 à la famille des Ducs de Montpensier. C’est l’un des fleurons de l’art baroque sévillan, doté d’immenses jardins. Il est aujourd’hui le siège de la Présidence du Gouvernement andalou.
  • Palacio de las Dueñas : résidence de la famille des Ducs d’Albe, ce grand palais seigneurial est un ensemble de constructions de styles gothique, mudéjares et renaissance, datant des XVe et XVIe siècles, puis réaménagés par la suite. Il s’ordonne autour de jardins et de patios, et renferme d’importantes collections d’œuvres d’art.
  • Palacio de la Condesa de Lebrija : il s’agit d’une demeure seigneuriale construite aux XVe et surtout XVIe siècles, pour la famille de la comtesse de Lebrija, laquelle n'est plus propriétaire du palais. Y est conservée une des plus belles collections de pièces archéologiques romaines d’Andalousie (mosaïques, marbres,…). Comme la plupart des palais sévillans, l’architecture et la décoration mêlent des éléments mudéjars, gothiques, renaissance et baroques.

Autres monuments remarquables

D’autres monuments remarquables par leur architecture, leur décoration ou leurs dimensions sont également répartis à travers la ville :

Arènes de Séville
Caños de Carmona, vestiges de l'antique aqueduc
  • la Mairie de Séville : c’est un bel édifice plateresque, entamé au XVIe siècle, sur les fondations du monastère de San Francisco. Cette réalisation de la renaissance ne fut jamais achevée. À la fin du XIXe siècle, au moment de l’aménagement de la Plaza Nueva, il fut décidé de construire un nouveau bâtiment néo-classique, qui fut adossé à l’ancienne façade du XVIe siècle, donnant sur la place San Francisco.
  • Archivo General de Indias : face au développement du commerce avec les Indes, Philippe II décide de fonder en 1572 une bourse de commerce : la Casa Lonja de Mercaderes. Dessiné par Juan de Herrera, l’édifice sobre de style renaissance commença à être utilisé dès 1598 ; les travaux se prolongèrent néanmoins jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Sur décision de Charles III, il abrite depuis 1785 les archives des Indes, à savoir la documentation de la Couronne en relation avec la conquête de l’Amérique, et l'exploitation du Nouveau Monde sous l’Empire espagnol.
  • Caños de Carmona et temple romain : seuls vestiges visibles de l’Hispalis romaine. Il s’agit respectivement des restes d’un aqueduc romain (restauré sous les Almohades, puis détruit en 1912), et de trois colonnes d’un ancien temple romain de l’époque d’Hadrien vraisemblablement dédié à Hercule. Deux autres colonnes de cet ensemble ont été transportées sur l’allée d’Hercule (Alameda de Hércules).
  • Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla : les arènes de Séville, appartenant à un ancien ordre de chevalerie (la Real Maestranza de Caballería), sont les plus anciennes d’Espagne, après celles de Ronda. Elles furent élevées à compter du XVIIIe siècle, mais des difficultés de financement prolongèrent longtemps les travaux. Elles sont de style baroque sévillan.
  • Real Fábrica de Tábacos : l’édifice abrite aujourd’hui le rectorat et les facultés littéraires et de droit de l’université de Séville. Construit au XVIIIe siècle (entre 1728 et 1763), cet immense monument (le plus vaste d’Espagne, après l’Escorial) mêlant les styles baroque et classique, fut conçu à l’origine pour accueillir la fabrique royale de tabac, activité qui se poursuivit dans ces murs jusqu’au lendemain de l’Exposition ibéro-américaine de 1929.
  • Hospital de las Cinco Llagas : Catalina de Ribera fonde au XVIe siècle un hospice pour les nécessiteux. Après sa mort est entamée la construction d’un gigantesque hôpital, disposé autour de patios et d’une chapelle centrale. Cette œuvre de la Renaissance andalouse a conservé sa fonction hospitalière jusqu’au XXe siècle, puis fut fermé en raison de son état de délabrement. Restauré, il abrite aujourd’hui le Parlement régional andalou.
  • Hôtel Alfonso XIII : construit dans les années 1920 à l'occasion de l'Exposition ibéro-américaine, il est un splendide exemple d'architecture régionaliste, très influencée par l'art mudéjar. Il représente le fleuron de l'hôtellerie andalouse.
  • Théâtre Lope de Vega : construit à l'occasion de l'Exposition ibéro-américaine, il présente une belle architecture néo-baroque. Il est aujourd'hui un des hauts lieux de la vie culturelle locale.
  • Théâtre de la Maestranza : édifié à l'occasion de l'Expo 92, il constitue une des toutes premières scènes d'opéra en Espagne. Son architecture, résolument moderne, intègre des éléments des anciens arsenaux de la ville.
Page générée en 0.133 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise