Le mont Erebus est situé en Antarctique, dans le centre-ouest de l'île de Ross située elle-même dans l'ouest de la mer de Ross, à proximité des côtes du continent dont elle est séparée à l'ouest par le détroit de McMurdo. La montagne est entourée par le mont Bird au nord, le mont Terra Nova et le mont Terror à l'est, la station de McMurdo et la base de Scott à l'extrémité de la péninsule de Hut Point au sud et le détroit de McMurdo à l'ouest dont la baie Erebus et la langue terminale du glacier Erebus au sud-ouest. Le mont Erebus se trouve dans l'ouest de la dépendance de Ross, la revendication néo-zélandaise sur l'Antarctique gelée par le traité sur l'Antarctique signé le 1er décembre 1959 et entré en vigueur le 23 juin 1961. Du fait de sa position et de sa géologie, le mont Erebus est le volcan actif le plus méridional de la Terre.
Le mont Erebus est le point culminant de l'île de Ross. Il culmine à 3 794 mètres d'altitude et se présente sous la forme d'une montagne massive. La pente générale du relief varie avec l'altitude : elle est assez douce en partie basse et se redresse aux alentours de 30° entre 2 000 mètres à 3 200 mètres d'altitude environ jusqu'au rebord de la caldeira qui couronne le sommet. Dans la partie sud de cette caldeira circulaire se trouvent trois cratères : le Main Crater, en français « Cratère principal », le plus grand, dont le rebord sud-est constitue le point culminant du mont Erebus et qui contient le puits abritant le lac de lave, le Western Crater, en français « Cratère occidental », le plus petit, et le Side Crater, en français « Cratère latéral »), accolé au sud-ouest du Main Crater.
Soumis à un climat polaire, la moyenne des températures est de -50 °C en hiver et de -20 °C en été. En raison de l'altitude élevée, de la faible densité de l'atmosphère et de la transparence exceptionnelle de l'air, le mont Erebus bénéficie d'un ensoleillement sensiblement identique à celui reçu à l'équateur.
En raison des conditions climatiques extrêmes, toute forme de vie avancée est impossible à cette latitude. Pourtant, le mont Erebus est l'un des trois sites d'altitude connus en Antarctique, avec le mont Melbourne et le mont Rittman, à présenter des fumerolles abritant des formes de vie simples. Les lithosols autour de ces fumerolles, du fait des réactions acides qui s'y produisent et de l'humidité constante formée par la condensation de la vapeur et de la température, fournissent un habitat restreint. L'unique espèce de mousse trouvée, Campylopus pyriformis, offre une curiosité étonnante du fait qu'elle reste au stade de protonema. Diverses formes de microalgues sont également présentes. La végétation qui s'est développée sur les sols autour de ces fumerolles diffère significativement de celle découverte dans le reste de l'Antarctique. Une variété inhabituelle de cyanobactéries thermophiles est particulièrement remarquable car elle est dérivée de Mastigocladus laminosus, habituellement présentes autour des cheminées hydrothermales. La température joue un rôle prédominant dans la répartition des formes de vie : les sols les plus chauds, entre 35 et 60 °C, sont colonisés par des feutrages sombres dans les tons bleu-vert ou rouge-brun de cyanobactéries, tandis que les sols plus froids, entre 10 et 30 °C présentent des encroûtements de couleur verte formées de la mousse et de cinq espèces différentes de chlorophytes coccoïdes. Aucune présence d'invertébré n'est certifiée.
Sur la côte au pied du mont Erebus, dans les zones rocheuses non recouvertes de glace du cap Royds, se trouve la colonie de reproduction de manchots Adélie la plus près du pôle Sud, qui compte entre 2 500 et 4 500 couples. Des labbes antarctiques nichent aussi à proximité : on dénombre quelques centaines de couples le long de la côte ouest de l'île de Ross. Des manchots empereurs fréquentent également le secteur mais leur site de rassemblement hivernal le plus proche se trouve à l'autre extrémité de l'île de Ross, au cap Crozier, à environ 80 kilomètres plus à l'est. En été, on peut observer diverses autres espèces d'oiseaux comme l'albatros fuligineux à dos clair, le plus austral des albatros, des pétrels antarctiques, des sternes couronnées mais aucune de ces espèces ne niche aux alentours. Des phoques de Weddell sont également présents le long de la côte.
Le mont Erebus est un stratovolcan actif depuis environ 1,3 million d'années. L'étude des roches montre une composition géochimique s'étendant des basanites aux trachytes et phonolites. La bipolarisation prononcée de la pétrologie serait due à la fusion partielle à basse température et la progression lente du panache mantellique. Avant l'Holocène, l'activité éruptive du mont Erebus était caractérisée par de grands épanchements de coulées de lave entrecoupés de périodes explosives comme en attestent les couches de cendres volcaniques retrouvées piégées dans l'inlandsis de l'Antarctique parfois à des dizaines de kilomètres de distance, au-delà de la chaîne Transantarctique. Depuis le début de l'Holocène, ses éruptions sont majoritairement effusives, de type hawaiien avec la présence d'un lac de lave ainsi que la production de coulées de lave confinées à l'intérieur du cratère, ponctuées d'épisodes plus explosifs, de type strombolien avec l'émission de téphras allant des cendres aux bombes volcaniques.
Sa dernière éruption, débutée en 1972, est encore en cours et fait de lui le volcan le plus actif d'Antarctique. Cette éruption est caractérisée par la présence d'un lac de lave dans le puits du Main Crater, dans la caldeira au sommet du volcan, un des rares au monde à exister en continu pendant des dizaines d'années. En outre, des épanchements temporaires de lave se produisent dans le fond du cratère et des épisodes stromboliens projettent des téphras de la taille des cendres jusqu'aux bombes volcaniques.
La lave émise au cours de cette éruption et qui compose donc le lac de lave est une phonolite contenant des phénocristaux d'anorthoclase feldspathoïdes de taille centimétrique. Le dégazage du lac de lave se fait habituellement sans effusions mais des explosions stromboliennes surviennent régulièrement et jusqu'à 900 fois par jour, provoquées soit par la remontée de bulles de gaz volcaniques, soit par la chute de glace provenant de l'intérieur du cratère.
L'autre particularité de ce volcan est la présence, dans ses laves, d'une teneur en or supérieure à la normale. Cet or est projeté dans l'atmosphère sous forme de fines particules métalliques, d'une taille comprise entre 0,1 et 20 microns dans les gaz échappés du volcan et de 60 microns dans la neige aux alentours de la montagne. La quantité émise par le volcan est estimée à 80 grammes par jour. Cette particularité est rendue possible par la présence d'un lac de lave au fond du cratère, où l'or a le temps de cristalliser à la surface du magma en fusion avant d'être expulsé par les panaches de gaz, contrairement aux volcans plus classiques dont les explosions sont généralement violentes.
Le volcanisme ayant donné naissance aux différents volcans de l'île de Ross, dont principalement le mont Erebus, a pour origine le point chaud Erebus. L'ascension du panache de matière mantellique dans l'asthénosphère progresse à une vitesse estimée à six centimètres par an et s'accompagne d'une fusion partielle libérant un magma qui perce un passage au travers de la croûte terrestre au niveau de la mer de Ross, permettant la formation de terrains volcaniques par dessus les sédiments du bassin de la terre Victoria. C'est l'analyse des roches volcaniques prélevées sur les flancs et au sommet du mont Erebus qui a permis la reconstitution des phases successives de sa formation. Ces analyses reposaient à l'origine sur la méthode traditionnelle du quotient K / Ar qui compare le taux de potassium par rapport à celui d'argon mais une campagne menée à partir de 1993 et reposant sur la méthode de datation radiométrique plus fiable du rapport 40Ar / 39Ar des isotopes de l'argon, contredit le scénario d'un mont Erebus âgé de plusieurs millions d'années.