Moïse Maïmonide - Définition

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Introduction

Moïse Maïmonide
Philosophie cordouan
Philosophie médiévale
Moïse Maïmonide (selon une représentation artistique fréquente)
Moïse Maïmonide (selon une représentation artistique fréquente)

Naissance 30 mars 1138 (Cordoue, Espagne)
Décès 13 décembre 1204 (Fostat, Égypte)
École/tradition Philosophie juive, péripatétisme
Principaux intérêts Métaphysique, éthique, théologie
Idées remarquables Accord entre la loi et la raison
Œuvres principales Le Guide des égarés
Influencé par Talmud, Aristote, Al-Farabi, Avicenne, Al-Ghazâlî, Averroès
A influencé Thomas d'Aquin, Maître Eckhart, Pic de la Mirandole, Bodin, Spinoza, Mendelssohn, Lumières juives, Hermann Cohen, Léo Strauss
Signature de Maïmonide.

Moïse Maïmonide (hébreu: הרב משה בן מימון HaRav Moshé ben Maïmon, acronyme ה)רמב"ם) (Ha)Rambam ; arabe: أبو عمران موسى بن ميمون بن عبد الله القرطبي اليهودي Abou Omrane Moussa ibn Maimoun ibn Abdallah al-Kourtoubi al-Yahoudi « Moïse fils de Maïmoun fils d'Abdallah le cordouan juif » ; grec: Μωυσής Μαϊμονίδης Moyses Maïmonides) est un rabbin andalou du XIIe siècle (Cordoue, 30 mars 1138 - Fostat, 13 décembre 1204 à Fostat), considéré comme l'une des figures les plus importantes du judaïsme, toutes époques et tendances confondues, au point d'être comparé, dans son épitaphe, à Moïse : « Mi Moshe ad Moshe lo kam ké Moshe » (De Moïse à Moïse, il ne s'en leva aucun comme Moïse).

Médecin, philosophe juif, commentateur de la Mishna, jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte, il excelle dans tous ces domaines, et influence également le monde non-juif, notamment Thomas d'Aquin, qui le surnomme « l'Aigle de la Synagogue. »

Éléments biographiques

Statue de Maimonide dans le quartier de la Juderia de Cordoue.

Jeunes années

Moïse ben Maïmoun naît à Cordoue, où ses ancêtres exercent la fonction de juge rabbinique depuis son aïeul à la septième génération, Ovadia (Abdallah) HaDayan. Certains font remonter son ascendance à Juda Hanassi, le compilateur de la Mishna, lui-même réputé descendre du roi David. Il perd sa mère en jeune âge.

Vers l'âge de 13 ans, il fut contraint à l'exil lors de la prise de Cordoue par les Almohades. Ceux-ci contraignaient effectivement à la conversion ou l'exil. La famille Maïmon émigra vers le Maghreb oriental almohade (actuel Maroc), où le jeune Moïse s'instruisit en sciences juives et profanes. Il lut Aristote, Hippocrate et bien d'autres et prit connaissance des écrits d'Averroès à la fin de sa vie. La légende veut qu'il se soit brouillé avec son père, désespéré par son désintérêt affiché pour les études religieuses, avant de reparaître, voilé par son talith, faisant un magistral sermon lors du Shabbat avant de se réconcilier avec son père, vaincu par l'émotion et la maestria dont faisait preuve son fils. S'il s'agit bien d'une légende, inspirée de la biographie de Rabbi Akiva rapportée dans le Talmud, il est probable que son intérêt pour les sciences philosophiques en soit à l'origine. Cependant, le Talmud lui-même ne rapporte-t-il pas : "La croyance des nations (idolâtres), ne la crois pas, la sagesse des nations, crois-la" ?

Cependant, Fès devint rapidement elle aussi le théâtre de disputes sur fond d'intolérance religieuse, et la famille Maïmon dut émigrer en Terre d'Israël. C'est là que mourut le Rav Maïmon en 1170, après avoir encouragé sa famille à descendre en Égypte, où Maïmonide fut prié par toutes les communautés de devenir leur rabbin. Il n'avait que quarante-deux ans, mais le karaïsme dominait en Égypte, et seul un homme de sa stature serait capable d'y faire face.

À la mort dans un naufrage de son frère David, dont le commerce de perles assurait leur subsistance, il refusa de « se faire une couronne de la Torah », et exerça la médecine pour subvenir à ses besoins. Son cabinet était ouvert à tous, juif, chrétien, musulman, riche ou indigent. Il parvenait encore à donner de magistrales leçons de philosophies, suivies de tous, et des cours d'études sacrées. Il devint rapidement médecin attitré du secrétaire de Saladin, ce qui lui valut autant d'inimitiés des médecins égyptiens que de membres de la communauté juive qui le soupçonnaient de vivre comme un converso.

Cette assertion, fausse, provient de ses rivaux, mais aussi de son disciple préféré, Joseph ibn Aqnin, auquel Maïmonide destina le Guide des égarés. Joseph avait transitoirement feint d'embrasser l'islam, avant de fuir, et de se rendre en Égypte, où il trouverait refuge auprès d'un érudit réputé nommé Moussa bin Maimun. Bien qu'il n'y ait pas eu de mauvaise intention de sa part, il est fort probable qu'il porta une grande créance à cette hypothèse, y donnant par là même beaucoup plus de crédit.

Par ailleurs, dans son Épître aux Juifs du Yémen, Maïmonide écrit effectivement qu'il n'y a ni honte ni disgrâce à se convertir sous la contrainte, et que mieux vaut un Juif converti mais vivant, pour autant qu'il continue à pratiquer sa religion en secret, qu'un Juif mort. Quant à Maïmonide lui-même, sa personnalité était trop forte, et son prestige trop grand pour qu'il dût y recourir : le Roi Richard lui-même souhaita l'attacher à sa cour, offre que Maïmonide déclina.

Il mourut à Fostat, mais fut enterré à Tibériade, aux côtés de son père.

Sa première grande œuvre fut le Commentaire sur la Mishna. En théologie, il est notamment l'auteur du Mishné Torah, ouvrage monumental rédigé en hébreu, et non en arabe ou en araméen comme il était d'usage, et destiné à remédier à la dispersion millénaire des règles de la pratique juive (Mishna). Son œuvre dans ce domaine constitue encore le socle de la loi rabbinique.

Comme philosophe, il introduisit la logique aristotélicienne dans la pensée juive et ouvrit des pistes dans les domaines de la psychologie et de l'éthique. Mais son apport essentiel consiste en une conciliation de la science et de la religion qu'il expose dans son Guide des égarés écrit cette fois en arabe. Maïmonide estime que la recherche sans préjugés de la « vérité scientifique », loin d'exclure Dieu, amène à mieux connaître sa perfection - pensée que l'on retrouve d'une certaine manière chez un autre Cordouan musulman, Averroès.

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