Alunissage du LEM d'Apollo 15 : le copilote annonce la hauteur en pieds et de temps en temps le pourcentage de fuel restant. La poussière soulevée à compter de 20 mètres ne permet pas au pilote de voir qu'il se pose sur le bord d'un petit cratère ; il en résultera une gite de près de 10°. |
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Le coût du Lem en valeur courante et actualisée (test, système de guidage/navigation non compris) |
En septembre 1970 le programme Apollo subit des coupes budgétaires drastiques traduisant les nouvelles priorités du gouvernement Nixon : Apollo 11 a réussi à capter le prestige dont bénéficait jusqu'à présent le programme spatial russe et la guerre du Vietnam draine désormais les ressources budgétaires des États-Unis. La NASA est obligée d'annuler les deux dernières missions Apollo planifiées. Le dernier module lunaire atterrit le 11 décembre 1972 sur la Lune dans le cadre de la mission Apollo 17 qui comprenait pour la première fois un scientifique : le géologue Harrison Schmitt. Les trois LEM en cours de construction dans les locaux de la société Grumman restèrent inachevés.
Le coût final du module lunaire Apollo dépassera toutes les prévisions et se monte fin 1970, lorsque le projet est achevé, à 2,2 milliards de dollars de l'époque (14,3 milliards de dollars 2008) soit 13 % du coût total du projet Apollo. À titre de comparaison cette somme est à peu près l'équivalent de trois années du budget de l'Agence spatiale européenne 2006. Ce chiffre ne comprend pas le développement du système de guidage et de navigation partagé avec le module de commande (3,8 milliards de dollars 2008), les coûts d'intégration et de test qui représentent sans doute le même montant, etc.
Plusieurs variantes du LEM prévues pour une phase ultérieure de l'exploration lunaire ne verront pas le jour :
En janvier 2004, le président des États-Unis, George W. Bush, lance le programme Constellation dont l'objectif est de ramener des hommes sur la Lune vers 2020. Le projet prévoit la construction d'un module lunaire baptisé Altair lointain descendant du LEM. Altair reprend de nombreuses caractéristiques de son prédécesseur : c'est un vaisseau conçu uniquement pour descendre sur la Lune, y séjourner et remonter en orbite. L'équipage revient ensuite à Terre à bord d'un vaisseau resté en orbite lunaire : l'Orion. Il est composé d'un étage de descente (qui reste sur le sol lunaire) et d'un étage de remontée qui se pose verticalement sur un train d'atterrissage analogue à celui du LEM. Il comporte deux ouvertures dont une utilisée pour accéder au sol lunaire. Mais certains aspects du programme Constellation sont très différents du programme Apollo : Altair est envoyé dans l'espace par une fusée dédiée et est assemblé avec l'Orion en orbite terrestre. Trois fois plus lourd que le LEM, il est propulsé par des moteurs cryogéniques (descendants de ceux utilisés par la fusée Saturn). Il doit embarquer l'ensemble de l'équipage de la mission (quatre astronautes). La cabine pressurisée comprend un sas et un coin toilette.
Aujourd'hui plusieurs exemplaires du module lunaire sont conservés dans différents musées : ce sont des exemplaires n'ayant jamais volé, des modèles utilisés pour les tests de résistance ou des modèles utilisés pour les entrainements.