« L'idée de créé Mirrormask est apparue lorsque la production Jim Henson Company a voulu sortir un film en vidéo et DVD qui se vendrait aussi bien que Labyrinth et Dark Crystal. » explique le producteur exécutif Michael Polis. « Elle a d’abord voulu faire un film qui serait une sorte d’épisode précédant Dark Crystal et une suite de Labyrinth, mais elle a finalement décidé de faire quelque chose de nouveau, tout en gardant le même esprit que ces deux films.»
Après avoir visionné un court métrage de Dave McKean, Lisa Henson a contacté Neil Gaiman en 2001 pour parler du projet. Elle demanda alors à McKean s’il était intéressé par la réalisation et à Gaiman s’il voulait bien écrire l’histoire. Les deux hommes acceptèrent la collaboration.
On accorda à la production du film un budget de 4 millions de dollars, et la réalisation de ce film dura dix-sept mois.
Selon Dave McKean, l’intrigue devait initialement avoir lieu à Londres mais il a finalement choisi de la placer à Brighton, un milieu de saltimbanques qui correspondait mieux à l'univers du cirque. Il appréciait également l’aspect et la structure des grands immeubles là-bas, imposants, labyrinthiques et délabré, avec leur forme en spirale et leur couleur blanche, symbolisant un peu l'état émotionnel de l'héroïne.
Dave McKeane et Neil Gaiman ont travaillé ensemble sur l’histoire et le concept du film pendant environ deux semaines en février 2002 à la Henson’s family home.
Gaiman a expliqué qu’à la base, il voulait écrire une histoire un peu comme « Le Prince et le Pauvre », l'histoire d'une adolescente divisée en deux filles radicalement opposés, et qui, à la fin, n'en feraient plus qu'une. Il a donc eu l’idée d’une jeune fille – Helena - qui voyagerait avec une troupe de théâtre et dont la mère tomberait malade, ce qui les obligerait à interrompre leur tournée. Mais McKeane pencha plutôt vers l’univers du cirque, visuellement plus intéressant que celui du théâtre.
Dave McKeane a également voulu mettre en avant la dualité de la personne, surtout à travers le personnage de la mère, qui devient dans le monde imaginaire d'Helena, à la fois la reine Blanche, bienveillante et fragile, et la Reine des Ombres, possessive et autoritaire.
Pour ce projet, il s'est inspiré de Labyrint : on y retrouve le même personnage un peu décalé, mal intégré, qui fuit dans un monde imaginaire. Cette histoire, en plus de raconter une quête fantastique, représente aussi, de manière moins explicite, la relation conflictuelle entre une fille et sa mère.
Au départ, Michael Polis avait sollicité l'aide de Brian Froud, l'artiste responsable de la conception de Labyrinth et Dark Crystal, pour s'occuper du design... Mais au final, il dû admettre qu'il était plus logique que ce soit McKeane lui-même qui s'en occupe.
Celui-ci se mit donc au travail, en tenant compte – quand même – du budget restreint accordé au film. Il inventa donc des créatures plutôt simples mais qui restaient originales, avec un assemblage d'objets et d'images de toutes sortes. Il confie à des jeunes professionnels des séquences entières de film plutôt que des petites parties, leur donnant ainsi l'occasion de mettre en œuvre toute leur créativité. Il travailla avec eux dans une seule pièce de studio, et témoignera plus tard de l'esprit d'équipe et de la bonne ambiance qui animait leur travail. « Ils sortaient tous directement d'une école d'art et presque tous venaient de Bournemouth, explique-t-il. On a pris la moitié de la classe, ils se connaissaient tous. »
Stephanie Leonidas, qui interprète le rôle d'Helena, s'attendait à ce que le tournage soit difficile, car la grande majorité des scènes ont été tourné avec la technique du « blue screen » : les acteurs, seuls devant un écran bleu (ou vert), devaient jouer en imaginant un décor et des personnages inexistants, qui seraient ajoutés au montage. « Pas facile... » témoigne Stephanie, « Mais dès que j'ai commencé à jouer, tout a pris vie. »
La musique du film a été composé par Iain Ballamy, un ami de Dave McKeane que celui-ci décrit comme l'un des meilleurs saxophonistes d’Europe et un compositeur incroyable.
McKean voulait une musique intemporelle, qu'on ne puisse situer ni dans le temps, ni dans l'espace. Il a aussi découvert que Ballamy avait déjà composé de la musique de cirque et qu’il était apparemment doué dans ce domaine.
Malheureusement, il n’était pas possible d’avoir un orchestre complet pour l’enregistrement à cause des restrictions budgétaires. McKean a eu recours à l'enregistrement digital, avec l'aide d'Ashley Slater, mais la plupart des instruments étaient vrais, Ballamy ayant contacté quelques-uns de ses amis pour participer à l'enregistrement.
La chanteuse norvégienne Josephine Cronholm a prêté sa voix pour les chansons de la bande originale du film. Celle-ci comprend trente morceaux de musique d’ambiance et de chants, et a été diffusé par la Land Records en 2005.
L'orchestre du cirque, au début du film, a été interprété par les musiciens du Farmers Market.
Le film a d’abord était projeté dans un collège et a reçu un accueil très positif. MirrorMask a également reçu de bonnes critiques lorsqu’il a été projeté au Sundance Film Festival. Le film ne devait être diffusé qu'en DVD mais finalement, il a été projeté sur une durée limitée à partir du 30 septembre 2005 aux États-Unis.
Le DVD nord américain est sortis le 14 février 2006. Ce DVD contient des bonus tels que des commentaires audio, des interviews, des clips « Making of » et une galerie d’images du film. Le DVD est arrivé en position 31 dans le top des ventes DVD du magazine Billboard le 11 mars 2006.