Médecine médiévale - Définition

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Introduction

La médecine médiévale s'entend dans le contexte propre à l'Occident chrétien. Elle persiste jusqu’à la fin de l'Ancien Régime.

Pour la pratique de la médecine dans d’autres pays et pendant la même période historique, voir les articles suivants :
Anatomie humaine, enluminure des Très Riches Heures du duc de Berry (début XVe siècle).l’Astrologie a joué un rôle important dans la médecine médiévale; les médecins les plus savants connaissaient au moins les rudiments d'astrologie nécessaires à leur pratique.

La médecine médiévale en Europe occidentale était issue d’un mélange d'idées héritées de l'antiquité, d’influences spirituelles diverses et, de ce que Claude Lévi-Strauss a délimité comme le champ du chamanisme ainsi que d’un consensus social. A l’époque, il n'y avait pas de tradition de médecine scientifique et les points de vue ont évolué en fonction de diverses influences spirituelles. Il faudra attendre le siècle des Lumières pour voir éclore une rigueur scientifique faite de rationalisme teinté de pragmatisme empirique.

Au début du Moyen Âge, à la suite de la chute de l'Empire romain, les connaissances médicales reconnues se fondaient principalement sur les textes médicaux de l’Antiquité grecque et romaine ayant échappé à la destruction et conservés dans les monastères ou diverses bibliothèques. Les idées sur l'origine des maladies et leur traitement n'étaient toutefois pas purement d’ordre séculier, mais étaient également basées sur une vision du monde, dans laquelle des facteurs tels que le Destin, le Péché et les influences astrales jouaient un rôle aussi important que les causes physiques. L'efficacité des traitements était également liée aux croyances du patient et du médecin, davantage fondées sur des données empiriques que sur des faits rationnels, de sorte que l’utilisation des Remedia physicalia (remèdes physiques) était souvent subordonnée à une intervention spirituelle.

Influences

Dans la première période du Moyen Age, il n'y avait pas de réseau organisé de médecine. A défaut de structure adaptée, quelqu'un qui était victime d’une blessure ou d’une maladie pouvait se tourner vers la médecine traditionnelle, la prière, l’astrologie, la magie , le mysticisme ou vers un médecin, s'il y en avait un de disponible. Les frontières entre chaque profession étaient imprécises et mouvantes. Les textes médicaux classiques comme, par exemple, ceux de Galien, étaient largement fondés sur le principe d'autorité plutôt que sur une confirmation expérimentale.

Lorsque l'influence du christianisme a augmenté, une tension est apparue entre l'Église et la médecine populaire, du fait qu’une grande partie de la médecine populaire était fondée sur la magie ou le mysticisme et puisait son origine à des sources qui n'étaient pas compatibles avec la foi chrétienne. La magie et les incantations étaient utilisées en association avec les herbes et les remèdes. Ces formules magiques et ces sortilèges ont dû être distingués des remèdes physiques ou remplacés par des prières ou des dévotions chrétiennes. De même, cette dépendance à l'égard du pouvoir des herbes ou des pierres précieuses trouve une explication à travers le christianisme.

L'Eglise enseigne que Dieu envoie parfois la maladie comme punition et que, dans ces cas, le repentir pourrait amener à la guérison. Cette croyance a conduit à recourir à des pratiques comme la pénitence et le pèlerinage, comme étant des moyens de guérir d’une maladie. Au Moyen Âge, certaines personnes ne considéraient pas la médecine comme une profession convenable pour les chrétiens, du fait qu’ils croyaient que la maladie était souvent une punition du ciel. Dieu était considéré comme le médecin divin qui envoyait la maladie ou la guérison selon sa volonté. Toutefois, de nombreux ordres monastiques, en particulier les bénédictins, considéraient les soins aux malades comme une oeuvre de miséricorde.

La médecine médiévale européenne s’est davantage développée au cours de la Renaissance du XIIe siècle, lorsque de nombreux textes médicaux en arabe provenant à la fois de la médecine grecque et de la médecine arabo-musulmane ont été traduits au cours du 12ème siècle. Parmi ces textes, celui qui a eu le plus d’influence a été le Canon de la médecine d’Avicenne, une encyclopédie médicale écrite vers 1030 qui fait la synthèse entre la médecine grecque, la médecine de l’Inde ancienne et la pratique des médecins musulmans jusqu'au moment de sa rédaction. Le Canon est devenu un texte faisant autorité pour l'enseignement de la médecine en Europe jusqu'à l’époque moderne. D'autres textes médicaux importants ont été traduits à la même époque dont le Corpus hippocratique attribué à Hippocrate, le De Gradibus d’Al-Kindi, le Liber pantegni d’Haly Abbas et Isaac Israeli ben Salomon, le Al-Tasrif d’Abulcasis, ainsi que les écrits de Galien.

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