Médecine en Grèce antique - Définition

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Introduction

Probablement inspirée par la médecine égyptienne, la médecine en Grèce antique est censée remonter à l'époque homérique. Elle ne prend toutefois son véritable essor qu'au Ve siècle av. J.-C. avec Hippocrate.

Médecin traitant un patient, aryballe à figures rouges du Peintre de la Clinique, v. 480-470 av. J.-C., musée du Louvre

Médecine et épopée

Achille pansant Patrocle, kylix à figures rouges du Peintre de Sosias, v. 500 av. J.-C., Altes Museum (F 2278)

L'Iliade cite pour médecins les guerriers achéens Machaon et Podalire, deux fils d'Asclépios, dieu de la médecine, ainsi que le dieu Péan, médecin des dieux. Le premier est chargé notamment de soigner Ménélas, atteint d'une flèche. Il commence par examiner (ἰδεῖν / ideĩn, littéralement « voir ») le malade puis retire la flèche, déshabille le blessé, suce le sang de la plaie et applique des médicaments (φάρμακα / phármaka) sur lesquels nous n'avons pas de précision, si ce n'est qu'ils ont été offerts par le centaure Chiron à Asclépios, lequel les a transmis à Machaon.

La médecine est déjà reconnue comme un art à part entière : « Un médecin, à lui tout seul, vaut beaucoup d'hommes », déclare Idoménée à propos de Machaon — formule qui deviendra proverbiale. L'Iliade accordant davantage d’importance à Machaon qu'à Podalire, les commentateurs anciens ont suggéré qu'Homère voyait en Machaon un chirurgien, son frère étant simple médecin : son nom viendrait de μάχαιρα / mákhaira, « couteau ». Péan soigne de même Hadès, atteint d'une flèche lancée par Héraclès : il répand sur la plaie des médicaments (pharmaka) dont on précise cette fois qu'ils sont analgésiques.

L'Odyssée connaît des médecins de profession : le porcher Eumée cite le médecin (ἰατήρ / iatếr, littéralement « celui qui soigne ») comme faisant partie des « artisans qui rendent service à tous », à l'instar du couvreur ou de l'aède, mais aussi du devin. Ailleurs, le poète rend hommage à la science médicinale des Égyptiens, qu'il qualifie de « fils de Péan ».

Médecine scientifique

La première école de médecine grecque a ouvert ses portes à Cnide en 700 av. JC. Alcméon de Crotone, auteur du premier traité d'anatomie, a travaillé dans cette école, et c'est ici que la pratique de l'observation des patients trouve son origine. Hippocrate a établi sa propre école de médecine à Cos. En dépit de leur respect bien connus pour la médecine égyptienne, les tentatives pour discerner une quelconque influence de l’Egypte sur la pratique grecque à ce stade précoce de l’histoire n'ont pas abouti de façon probante en raison du manque de sources et de la difficulté de comprendre l’ancienne terminologie médicale. Il est clair, toutefois, que les Grecs ont emprunté aux égyptiens les substances de leur pharmacopée, et l'influence devient plus prononcée après la mise en place d'une école de médecine grecque à Alexandrie.

La médecine grecque, bien que pragmatique et fondée sur l’observation n’échappait pas aux présupposés idéologiques des doctrines de l’époque et notamment à la théorie aritotélicienne des quatre éléments qui inspirera la théorie hippocratique des humeurs qui constituera le cadre doctrinaire de son école.

Aristote

Frontispice d’une version de 1644 de l’édition étendue et illustrée de l’Historia plantarum (vers. 1200), qui a été écrite aux environs de 200 avant JC

Aristote,le philosophe de la Grèce antique a été le penseur le plus influent du monde européen depuis l’Antiquité classique jusqu’à la fin du Moyen Âge. Bien que le point de départ de son travail sur la philosophie naturelle soit purement spéculatif, les derniers écrits d’Aristote sur la biologie montraient un grand intérêt pour l’empirisme, le lien de causalité en biologie et la diversité de la vie. Aristote n'a cependant pas réalisé d’expérimentation, estimant que les faits observés montraient leur véritable nature dans leur environnement naturel, plutôt que dans une reconstitution artificielle. Alors que dans le domaine de la physique et de la chimie, cette hypothèse est devenue largement obsolète, ce n’est pas le cas en zoologie et en éthologie, où les travaux d’Aristote conservent un intérêt réel. Il a formulé d'innombrables observations sur la nature, en particulier les habitudes et les caractéristiques des plantes et des animaux vivant autour de lui, il a consacré une attention considérable à leur classement. Au total, Aristote à classé 540 espèces animales et en a disséquées au moins 50.

Aristote croyait qu’un grand dessein, guidait tous les processus naturels. Cette vue téléologique a donné à la cause d’Aristote des raisons pour interpréter les données observées comme l'expression d'une conception formelle, par exemple en suggérant que dans la nature il n’existait aucun animal qui portait à la fois des cornes et des défenses, car cela n’aurait eu aucune utilité, et que la nature donnait généralement à ses créatures des facultés limitées à ce qui était strictement nécessaire. De la même façon, Aristote croyait que les créatures étaient organisées selon une échelle de perfection croissante partant des plantes pour atteindre son maximum avec l'homme : la scala Naturae ou la grande chaîne du vivant. .

Il jugeait que le niveau de perfection d'une créature se traduisait dans son apparence, mais n’était pas prédéterminé par cette apparence. Pourtant, un autre aspect de sa biologie divise les âmes en trois groupes : une âme végétative, responsable de la reproduction et de la croissance, une âme sensible, responsable de la mobilité et de la sensation, et une âme raisonnable, capable de pensée et de réflexion. Il a attribué la première seulement aux plantes, les deux premières aux animaux et toutes les trois à l'homme.Aristote, contrairement aux philosophes précédents, comme les Égyptiens, a placé l'âme rationnelle dans le cœur, plutôt que dans le cerveau. A noter la distinction faite par Aristote entre la sensation et la pensée, qui allait généralement contre les idées des philosophes antérieurs, à l'exception d’Alcméon de Crotone. Théophraste, le successeur d’Aristote au Lycée, a écrit une série de livres sur la botanique la –Historia plantarum - qui demeurent, même au Moyen Âge,la contribution à la botanique la plus importante de l'antiquité. Beaucoup de noms inventés par Théophraste sont encore utilisés dans les temps modernes, tels que carpos pour les fruits et pericarpion pour l’enveloppe des graines. Plutôt que de se concentrer sur les causes formelles, comme Aristote l'avait fait, Théophraste a proposé un système mécaniste, établissant des analogies entre les processus naturels et artificiels et s'appuyant sur le concept d’Aristote de la cause efficiente. Théophraste a également reconnu le rôle du sexe dans la reproduction de certaines plantes supérieures, bien que cette dernière découverte ait été perdue dans les époques postérieures.Les concepts biologiques ou téléologiques, d'Aristote et Théophraste, ainsi que l’accent mis par eux sur une série d’axiomes plutôt que sur l'observation empirique, ont eu un impact qu’on ne peut ignorer sur la médecine hippocratique puis la médecine occidentale.

L'apport hippocratique

Hippocrate

Le développement scientifique de la médecine grecque est traditionnellement attribué à Hippocrate de Cos, médecin du Ve siècle av. J.-C. On lui rattache un ensemble de traités, le Corpus hippocratique, bien qu’il n'ait vraisemblablement écrit aucun d'entre eux. Portant sur des sujets variés comme la gynécologie ou la chirurgie, ils s'étalent en effet de la fin du Ve siècle jusqu'à l'époque hellénistique : on estime généralement qu'il s'agit d'une bibliothèque d'école de médecine.

Le Corpus hippocratique contient les principaux textes médicaux de cette école. Bien qu’on ait cru initialement qu’il avait été écrit par Hippocrate lui-même, aujourd'hui, de nombreux chercheurs pensent que ces textes ont été écrits par une série d'auteurs sur plusieurs décennies. Comme il est impossible de déterminer quels sont les textes qui ont été écrit par Hippocrate lui-même, il est difficile de savoir quelles sont les doctrines dont Hippocrate a été à l'origine.

L'existence du Serment d'Hippocrate implique que cette médecine Hippocratique a été pratiquée par un groupe de médecins professionnel lié (au moins entre eux) par un strict code éthique. Les étudiants payaient normalement une taxe pour leur formation (des exceptions étaient prévues pour la fixation du montant) et entrait dans une relation quasi familiale avec son professeur. Cette formation comprenait quelques cours théoriques et sans doute une expérience pratique comme assistant du professeur, depuis que le serment à posé le principe que l'étudiant sera en relation avec les patients. Le serment impose aussi des limites à ce que le médecin peut ou ne peut pas faire (même si on me le demande, je ne prescrirai pas un médicament mortel) et donne un aperçu étonnant de l'existence d'une autre catégorie de professionnels spécialistes, peut-être des chirurgiens (Je laisserai effectuer cette opération par des praticiens, spécialistes de cet art ).

L'enseignement qui ressort du Corpus hippocratique apporte trois innovations qui marqueront durablement la médecine occidentale.

Observation et raisonnement

Hippocrate accueillant avec un habitant de Cos le dieu Asclépios, mosaïque du IIe ou du IIIe siècle, musée de Cos

Premièrement, Hippocrate écarte les considérations religieuses. Ainsi, l'auteur de Sur la maladie sacrée entreprend de montrer que l'épilepsie, appelée alors « maladie sacrée », n'est pas « plus divine ou plus sacrée que n'importe quelle autre maladie. » Sa preuve est simple : la maladie ne s'en prend qu'aux « flegmatiques » (cf. ci-dessous la théorie des humeurs) or, si la maladie était véritablement une visitation divine, tous devraient pouvoir en être atteints. « Toutes les maladies sont divines et toutes sont humaines », conclut l'auteur. Si le traité Du régime reconnaît l'importance des rêves, c'est pour les considérer — en partie — comme des symptômes liés à l'état physiologique du patient : si ce dernier fait des cauchemars à répétition, cela peut témoigner d'un désordre mental. Toutefois, le corpus hippocratique n'est pas totalement exempt de considérations irrationnelles : dans le même traité, l'auteur considère que le rêve est la manifestation symbolique d'un diagnostic que l'âme, pendant le sommeil, pose sur le corps qu'elle habite. Ainsi fait-il se rejoindre oniromancie et médecine.

La médecine hippocratique est donc fondée, de manière générale, sur l'observation et le raisonnement. Les Épidémiques comprennent ainsi des séries d'observations quotidiennes effectuées par le médecin sur son patient : il commence par décrire précisément les symptômes puis observe jour après jour l'état général (calme, agitation) en veille et pendant le sommeil. Son examen porte aussi sur l'état de la langue, l'urine et les selles. Un effort de rationalisation est fait : on distingue fièvre continue, fièvre quotidienne, fièvre tierce ou quarte suivant le rythme observé dans les poussées de fièvre.

Un cadre théorique

Deuxièmement, l'enseignement hippocratique tente de se donner un cadre théorique. Le plus connu est la théorie des humeurs (bile jaune, bile noire ou atrabile, phlegme ou lymphe et sang), dont le déséquilibre cause maladie physique mais aussi trouble psychique. Œuvre de Polybe, gendre et disciple d'Hippocrate, cette théorie sera répandue ensuite par Galien. On sait que d'autres attribuent la cause des maladies aux déséquilibres entre le chaud et le froid, le sec et l'humide dans le corps ; on cite également d'autres humeurs : sang, bile, eau et phlegme, par exemple. Cependant, d'autres auteurs comme ceux de Sur l'ancienne médecine ou Sur la nature de l'homme mettent en garde contre toute tentation de simplification excessive : pour eux, le médecin doit avant tout agir et réfléchir de manière empirique.

Outre la recherche des grandes causes des maladies, les médecins hippocratiques s'intéressent à des problèmes de nature plutôt théorique, comme la croissance biologique (comment l'alimentation aboutit-elle à une croissance du corps ?) et la reproduction (comment la semence peut-elle donner naissance à un être complet ?). Sur un plan plus pratique, ils étudient le fonctionnement du corps humain, faisant ainsi considérablement progresser l'anatomie. Pour ce faire, ils se fondent surtout sur des connaissances cliniques : ainsi, la connaissance des os et des tendons se fonde probablement sur l'étude des entorses et autres luxations. Les médecins recourent également, dès cette époque, à la dissection, mais la pratique reste très marginale.

Le Serment d'Hippocrate sur un manuscrit byzantin du XIIe siècle, Bibliothèque vaticane

Une déontologie

Enfin, l'enseignement hippocratique repose sur une véritable déontologie médicale, exprimée dans les traités Sur l'ancienne médecine, Sur la bienséance, Sur le médecin, les Préceptes et surtout le célèbre Serment d'Hippocrate, qui commence ainsi :

« Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivant. (…) Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté… »

Les médecins hippocratiques soignent tous les malades, les personnes libres comme les esclaves, les riches comme les pauvres, les hommes comme les femmes, les citoyens comme les étrangers. « Là où est l'amour des hommes, là est aussi l'amour de l'art », déclare l'un des aphorismes d'Hippocrate.

La médecine hellénistique

Erasistrate comprend pourquoi Antiochus est malade
Tableau de Jacques-Louis David 1774

Après Théophraste, le Lycée n’a plus produit d’œuvre originale. Bien que l'intérêt pour les idées d'Aristote soit demeuré intact, elles étaient généralement admises aveuglément et sont restées figées.Ce n’est qu'à l'époque hellénistique, sous la Dynastie des Ptolémées que la biologie va progresser à nouveau. Alexandrie devient la capitale de la médecine. Les premiers enseignants en médecine de cette période sont Hérophile de Chalcédoine et Erasistrate de Céos. Leur principale innovation a été l'introduction de la pratique de la dissection, allant ainsi à l'encontre des pratiques religieuses prohibant l'ouverture du corps. Dans son traité Sur les dissections, Hérophile décrit le cerveau et l'identifie, contre l'opinion d'Aristote, comme le centre de l’intelligence et du système nerveux dont il avait compris le rôle dans la motricité et la sensation. Il distingue les principaux ventricules et décrit le calamus scriptorius (fossette du plancher du quatrième ventricule), les « concaténations chorioïdes » (les méninges) et le « pressoir » (le sinus veineux, que l'on appellera ensuite en son honneur le torcular Herophili). Il fait la cartographie des veines et des nerfs et de leur trajet dans le corps. Hérophile s'intéresse également à l'anatomie de l'œil et du cœur. Il a fait également la distinction entre les veines et les artères, en notant que ces dernières présentent une pulsation tandis que les premières n’en ont pas. Il l'a découvert par une expérience qui consistait à sectionner certaines artères et veines du cou chez porcs jusqu'à l’arrêt de l’écoulement. Dans le même ordre d'idées, il a développé une technique de diagnostic qui faisait appel à la distinction entre différents types de pouls.

Erasistrate établi une relation entre la complexité accrue de la surface du cerveau humain par rapport à d'autres animaux et son intelligence supérieure. Il a parfois réalisé des expériences pour mener à bien ses recherches et il lui est arrivé de peser à plusieurs reprises un oiseau en cage, en prenant note de la perte de poids entre les périodes d'alimentation. Poursuivant les travaux de son maître sur la respiration, il a affirmé que le système des vaisseaux sanguins du corps humain était contrôlé par le vide, en faisant des prélèvements sanguins à différents endroits du corps. Selon la physiologie d’Erasistrate, l'air pénètre dans l'organisme, est ensuite conduit par les poumons vers le cœur, où il est transformé en esprit vital, et est ensuite pompé par les artères dans tout le corps. Une partie de cet esprit vital atteint le cerveau, où il est transformé en esprit animal, qui est ensuite distribué par les nerfs.

Afin de mieux connaître l'anatomie interne, Hérophile et Érasistrate ont même pratiqué la vivisection. D'après le témoignage du médecin romain Celse, tous deux examinent la conformation des organes de criminels encore vivants, mis à leur disposition par le roi.La science anatomique reste malgré tout limitée puisque Hérophile, semble-t-il, soutient que les nerfs optiques sont creux.

Galien

Fresque médiévale représentant Galien et Hippocrate, Anagni

Né à Pergame en 131, Galien suit des études de médecine à Smyrne, Corinthe et Alexandrie. Pendant quatre ou cinq ans, il exerce auprès de gladiateurs et acquiert une expérience pratique des traumatismes profonds. Après un bref séjour à Rome, il acquiert une telle renommée qu'il est appelé par Marc-Aurèle et Lucius Verus comme chirurgien des armées. Il devient ensuite médecin personnel de Commode et jouit de la faveur impériale jusqu'à la fin de sa carrière.

La tradition attribue à Galien un grand nombre de traités, dont seul un petit nombre a survécu. Au travers de ces derniers, il démontre une solide connaissance des travaux de ses prédecesseurs (Hippocrate, Hérophile, Érasistrate, Asclépiade) mais aussi de Platon et d'Aristote. Dans Que le meilleur médecin est aussi philosophe, il souligne la nécessité pour le médecin d'avoir une solide formation de logique et de biologie théorique. Il s'élève également contre la cupidité de ses collègues, dont la vocation médicale est motivée par l'appât du gain.

Ses dissections sur les animaux ont prolongé son savoir en anatomie guidé par un finalisme influencé par Platon. Sa thèse sur la circulation du sang fera longtemps autorité. Pour lui, le sang se forme dans le foie après digestion des aliments. Les artères contiennent du sang et non de l'air comme le pensait au Érasistrate. Le sang artériel, chargé des esprits vitaux, subit un mouvement rythmé qui correspond au pouls. Galien complète la théorie humorale d'Hippocrate. Il privilégie le cerveau et non le cœur.

Postérité de la médecine grecque

À travers un contact prolongé avec la culture grecque, et la conquête de la Grèce, les Romains ont adopté un grand nombre des idées des grecs sur la médecine. Les réactions de l’Ancien Empire romain à la médecine grecque allaient de l'enthousiasme à l'hostilité, mais finalement les Romains ont adopté une attitude favorable à la médecine d'Hippocrate.

Cette acceptation a conduit à la propagation des théories médicales grecques dans tout l'Empire romain et donc, une grande partie de l'Occident. Après l'effondrement de l'Empire cependant, le soutien officiel de l’église catholique pour les enseignements de Galien en a fait la seule doctrine médicale politiquement acceptable jusqu'à la Renaissance. Ce soutien a été une des principales raisons de l'énorme impact de son enseignement, en dépit de leur valeur parfois douteuse. Par exemple, la théorie de la saignée a été populaire au XIXe siècle, en dépit de son inefficacité totale et du risque extrême qu’elle faisait courir au patient : de nombreuses personnes, y compris, peut être, George Washington, sont décédées des suites de ce traitement. La médecine est très importante dans la culture grecque, car un mode de vie saine était considéré comme un idéal prioritaire.

Les œuvres des grands médecins grecs ont pu être en grande partie préservées grâce à Oribase, médecin grec du IVe siècle apr. J.-C. qui a réuni dans sa monumentale synthèse, Collection médicale, les textes médicaux grecs les plus importants.

Bien que quelques précurseurs de l’atomisme dans l’Antiquité, tels que Lucrèce aient contesté le point de vue téléologique des idées d'Aristote sur la vie, la téléologie (et après la montée du christianisme, la théologie naturelle) restera au cœur de la pensée biologique jusqu'aux XVIIe et XIXe siècles. D’où les mots d’Ernst Mayr : « rien n’a été découvert qui eut une véritable conséquence sur la biologie après Lucrèce et Galien jusqu'à la Renaissance. ». Les idées d’Aristote sur l'histoire naturelle et la médecine ont perduré, mais elles ont été admises aveuglément..

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