Dans tout ce paragraphe, les matrices considérées sont dans
Soit N une norme sur
On dira que N est une norme d'algèbre (on dit aussi norme de Banach ou norme multiplicative) si et seulement si
Certains auteurs imposent en outre que N(In) = 1
Pour une norme quelconque, l'application bilinéaire
Par suite, la norme
Soit A une matrice carrée à coefficients complexes. On appelle rayon spectral le plus grand module des valeurs propres de A. Dans tout ce qui suit, on notera ρ(A) le rayon spectral de A.
Théorème : Pour toute norme d'algèbre N sur
Démonstration : Soit λ une valeur propre de A et X un vecteur propre associé. notons B la matrice carrée dont la première colonne est X et les autres sont nulles. On a AB = λB donc
De plus, on montre que
Par contre, l'égalité peut s'avérer impossible. Il suffit pour cela de considérer une matrice non nulle dont le rayon spectral est nul :
Lorsqu'on munit
En notant
Toute norme subordonnée est une norme d'algèbre avec en plus | | | In | | | = 1.
La réciproque, même avec cette clause supplémentaire | | | In | | | = 1, est fausse. En effet, si N est subordonnée à
À présent, si, pour
On se place dans la cas où
Lorsque A est une matrice symétrique (respectivement hermitienne), la norme de A est égale au rayon spectral de A.
Dans le cas où A est une matrice quelconque, la norme de A est égal à
La norme de A est donc la plus grande des valeurs singulière de A (les valeurs singulière de A sont, par définition, les racines carrées des valeurs propres de tAA).
Soit
Alors si N(A) < R, la série
En particulier, on peut définir, pour toute matrice carrée complexe, la quantité
Le calcul effectif de cette exponentielle se fait par réduction de la matrice.
L'exponentielle joue un rôle central dans l'étude des systèmes linéaires d'équations différentielles.