Matamata - Définition

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Répartition

La matamata est une tortue d'eau douce, vivant en partie dans les eaux tièdes et en partie sur les berges des différents milieux où on a pu l'observer à l'état sauvage :

  • Lacs
  • Rivières
  • Eaux stagnantes (marécages, zones boueuses...)
  • Canaux d'évacuation des eaux de pluie

Elle tolère les remontées d'eau salée dans le fleuve à cause des marées, même si elle préfère éviter de s'aventurer dans les estuaires.

La matamata est une tortue d'Amérique du Sud : dans le bassin amazonien, les Guyanes, le nord de la Bolivie, l'est du Pérou, l'Équateur, l'est de la Colombie, le Vénézuéla (bassin de l'Orénoque) et enfin, l'île de Trinidad. Elle a également été introduite en Floride à Pembroke Park en 1966 mais n'aurait pas réussi à s'adapter malgré des rumeurs persistantes dans la région.

Éthologie

Comportement général

La matamata est un animal qui bouge peu, capable de rester immobile de nombreuses heures. Elle s'aventure sur les berges le plus souvent uniquement dans le but de pondre.

Sinon, elle reste en eaux peu profondes d'où elle pourra aisément respirer à l'aide de son cou extensible qui lui permet d'atteindre l'air. Elle flotte rarement en surface, préférant rester au fond de l'eau.

C'est une espèce plutôt docile. Elle n'est pas encline à mordre et n'en est d'ailleurs pas capable (son bec est beaucoup moins développé que celui des autres tortues).

Enfin, la matamata est un animal extrêmement photosensible. De ce fait, elle reste plutôt un animal crépusculaire.

Chasse et alimentation

La matamata a un régime alimentaire carnivore. Elle se nourrit d'alevins et de têtards voire de batraciens ou de poissons quand elle est adulte. Sur l'île de Trinidad, Kearney a pu également observer des spécimens, en 1972, mangeant des crustacés d'eau douce et de petits mammifères nageant dans l'eau. La matamata pourrait même parfois manger de petits oiseaux.

C'est une tortue de fond de marécage qui chasse à l'affût, grâce notamment à son camouflage. Elle peut retenir sa respiration de longues heures, ce qui augmente encore sa dangerosité pour ses proies. Le procédé de capture est le suivant : la matamata aspire ses proies en ouvrant une très large bouche et avec l'aide d'un fort mouvement de sa gorge. La manœuvre prend environ un cinquantième de seconde. Ensuite, elle rejette lentement l'eau avalée, ce qui asphyxie les proies attrapées. En revanche, n'ayant pas le bec des autres tortues, elle ne mâche pas ses proies.

Elle utiliserait également des replis de peau sensoriels qui l'aideraient à détecter ses proies, bien que cela prête parfois à controverse dans le milieu scientifique. Un test a été pratiqué pour savoir ce qu'il en était : dans un premier temps, on a bandé les yeux d'une matamata qui est ensuite parvenue à se nourrir. Dans un second temps, on a coupé les excroissances qui formaient les replis dits sensoriels d'un autre animal. Celui-ci n'est pas parvenu à attraper de proies malgré le fait qu'il possédait toutes ses capacités visuelles. Néanmoins, une stimulation humaine par contact de ces replis ne provoqua que des mouvements de 1 millimètre sur le premier cobaye. Les scientifiques en ont déduit que la tortue faisait la différence entre un mouvement de proie et un simple contact. Une autre théorie dit que la matamata possède deux grands « tympans » sur les deux côtés de la tête capables de détecter les vibrations et ainsi, faire une sorte de triangulation pour savoir où est la proie.

On a pu observer certaines matamatas (en captivité) qui acculaient d'abord leurs proies dans un espace confiné pour ensuite les aspirer. En réalité, l'animal apprend les meilleurs moyens de capturer leurs proies selon l'environnement où il vit. Il s'adapte en permanence aux conditions de son milieu.

Reproduction

Les parades nuptiales sont difficilement observables, mais certains scientifiques parvinrent à relever le comportement suivant : le mâle chevauche la femelle, sa tête s'étend vers elle. Il ouvre et ferme la bouche. Ses pattes se détendent et lui permettent des mouvements plus rapides que d'ordinaire et aussi de passer sur la femelle un peu plus grosse que lui.

Les œufs sont pondus sur la berge par groupe variant en moyenne de douze à vingt-huit. Ceux-ci ont une coquille dure mesurant entre trente-cinq et quarante millimètres d'épaisseur. Il y a plusieurs pontes par an, principalement entre novembre et décembre. L'incubation des œufs est en moyenne de deux cents jours, pour une température d'environ vingt-huit degrés Celsius (observation faite en couveuse), ce qui cadre avec les températures automnales sud-américaines.

C'est vers l'âge de cinq ans que la matamata devient sexuellement mature. Aucune forme d'attitude maternelle n'a pu être observée chez les mères matamatas. L'espérance de vie d'une matamata tourne autour de dix ans et demi, bien que, en captivité, on l'ait vu atteindre des âges bien plus avancés (jusqu'à 15 ans).

En état de captivité

La matamata est une espèce très appréciée et recherchée par les zoos du monde entier pour de multiples raisons dont notamment :

  • son aspect original ;
  • son mode de vie plus sédentaire que la majorité des autres tortues, qui lui permet de vivre dans de petits enclos.

C'est une espèce qui demande beaucoup de soins et d'attention dont nous pouvons décrire les grandes lignes: elle doit vivre dans un espace relativement large mais pas nécessairement dans des eaux très profondes. Les conditions majoritairement choisies par les zoos sont une profondeur suffisante pour qu'elle s'immerge totalement en pouvant toujours sortir la tête de l'eau pour respirer. Du fait de ses conditions de vie à l'état sauvage, elle reste néanmoins dans les zones où elle se sent en sécurité. Rondins de bois, rochers et autres aménagements similaires sont inutiles aux matamatas. En revanche, en cas de ponte, un lieu est impérativement mis en place.

Elles sont en général nourries avec des vairons. Parfois, elles sont nourries avec des poissons rouges, mais certains spécimens en captivité qui n'étaient nourris que de cet aliment ont rencontré des problèmes de nutrition. Les zoos vérifient en général la qualité de l'alimentation des futures proies et leur état de santé, étant donné que la matamata est une espèce à laquelle il faut faire extrêmement attention, du fait de sa rareté.

En effet, du fait de l'attrait qu'elle représente, cette espèce préoccupe beaucoup d'amoureux de la nature dans le monde qui veulent la protéger des vendeurs d'animaux et collectionneurs privés peu aptes à élever un animal si particulier.

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