Les symptômes les plus fréquents sont:
Le traitement des MS est symptomatique et/ou spécifique. Ce traitement peut être extrêmement limité dans le cas de mastocytoses très indolentes. Les traitements symptomatiques visent à diminuer les effets indésirables liés à la production de médiateurs par les mastocytes en excès. Les principales molécules utilisées sont les antihistaminiques H1 et H2. Les antihistaminiques H1 sont généralement efficaces contre le prurit et les flushs, tandis que les antihistaminiques H2 sont utilisés pour traiter les troubles gastro-intestinaux. D’autres molécules, comme les corticostéroïdes, peuvent être employées dans le cas de symptômes cutanés sévères, tandis que les anticholinergiques sont administrés pour traiter la diarrhée et les migraines. Le cromoglycate de sodium est utilisé pour traiter les symptômes respiratoires. Les états de choc liés à une dégranulation mastocytaire massive peuvent nécessiter l’emploi de l’adrénaline et une réanimation. Enfin, les biphosphonates sont être efficaces chez les patients présentant de l’ostéoporose [42]. Le traitement idéal des mastocytoses devrait inhiber spécifiquement la prolifération mastocytaire anormale, mais ce but n’est pas encore atteint. L’interféron-alpha a été utilisé seul ou en association avec des corticostéroïdes. Le traitement par l’interféron-alpha permet d’obtenir une amélioration clinique dans plusieurs cas, néanmoins une rechute a été notée chez certains patients. De plus, chez les patients traités, l’interféron induit des effets secondaires importants qui en limitent son utilisation. De ce fait, on peut se poser la question de savoir comment traiter les sujets non répondeurs à l’interféron et présentant une maladie progressive. Pour ces patients, différentes thérapeutiques ont été proposées. Ainsi, très récemment une étude pilote utilisant la cladribine (2-CdA) a été conduite chez dix patients avec MS associée à des symptômes sévères. Neuf patients ont pu recevoir 6 cures de 2-CdA, induisant chez eux une diminution des signes cliniques et du niveau des médiateurs mastocytaires. Néanmoins, aucun des patients traités n’a été mis en rémission complète. Il apparaît donc que le 2-CdA pourrait être un nouveau traitement efficace au cours des MS sévères, bien que le protocole d’utilisation de cette molécule reste à affiner. Interféron-alpha et 2-CdA peuvent apporter un bénéfice thérapeutique dans certains cas de MS, mais ces molécules manquent de spécificité. En effet, elles ne visent pas l’anomalie moléculaire présente dans la majorité des cas de MS, à savoir la mutation activatrice de KIT. Ainsi, de nouvelles molécules visant spécifiquement à bloquer l’activité tyrosine kinase anormale d’un tel récepteur muté pourraient constituer une approche thérapeutique prometteuse. Une stratégie thérapeutique envisageable à court terme pour le traitement spécifique des mastocytoses chez l’homme pourrait être la suivante : - chez les patients ne présentant pas de mutation de KIT, l’utilisation du Glivec® pourrait être envisagée, - chez les patients atteints de mastocytose avec mutation activatrice de KIT au niveau du domaine catalytique, type 816, l’utilisation d’inhibiteurs spécifiques de ce récepteur muté pourrait être envisagée. Ces inhibiteurs spécifiques sont actuellement développés par différents laboratoires pharmaceutiques. Par ailleurs, des chercheurs japonais ont récemment isolé une protéine (dite "allergine-1") à la surface des mastocytes murins et humain. Dans des mastocytes cultivés in vitro, l'allergine-1 peut bloquer la libération par les mastocytes de substances provoquant la réaction allergique. De plus, des allergies sévères affectent les souris déficientes en allergine-1. Ceci laisse entrevoir la possibilité future de découverte d'un médicament inhibant la production d'histamine, qui pourrait être utile au traitement symptomatique de certains patients atteints de mastocytoses.
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