Martre des pins - Définition

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Régime alimentaire

La martre est un petit prédateur carnivore qui se nourrit essentiellement de petits mammifères, d'oiseaux, d'insectes. Elle consomme aussi des fruits sauvages (églantier, fraise, framboise, etc.) ou parfois cultivés (cerise, pomme, etc.).

Les mammifères sont consommés en toutes saisons. Les petits rongeurs constituent jusqu'à 80% du nombre total de mammifères consommés. Il s'agit principalement de campagnols (campagnols roussâtres, campagnols terrestres, campagnols agrestes), de mulots et de musaraignes. De façon plus accessoire, la martre peut également se nourrir de lapins de garenne, d'écureuils et même de chauve-souris.

Les oiseaux et leurs oeufs forment un appoint important au printemps et en été, surtout si les rongeurs viennent à être moins abondants. A noter que la martre, en raison de son habitat forestier, ne s'attaque pas aux poulaillers.

Les invertébrés, insectes ou mollusques, sont minoritaires dans le régime alimentaire de la martre (2% à 15% du total, avec un pic à 6% au printemps et 25% en été).

La martre ne dédaigne pas les charognes (chevreuil tué par exemple par un lynx).

Les fruits sont consommés principalement en été et à l'automne. Ils peuvent représenter jusqu'à 70% du régime alimentaire.

Habitat

Elle vit dans les boisements denses, forêts de conifères ou forêts mixtes, avec d'éventuelles brèves excursions le long de leurs lisières. Cet habitat forestier distingue la martre de la fouine qui a un comportement ripicole et qui s'approche beaucoup plus des habitations humaines. L'habitat humain ainsi que ses abords ne présentent cependant pas un caractère dissuasif pour la martre. La martre évite les milieux ouverts où elle trouve peu de proies et peu de gîtes.

Pendant la saison chaude, la martre niche surtout dans les arbres, à plus de deux mètres de hauteur : cavités dans le tronc, amas de lierre, fourches de branches, nids d'autres espèces, etc. Ce sont alors des gîtes temporaires qu'elle n'aménage pas. En hiver et quelquefois en période estivale, la martre gîte au sol, dans des pierriers ou sous la végétation (ronciers notamment).

Le domaine vital annuel du mâle - c'est-à-dire l'ensemble des zones qu'il utilise sur la période - est en moyenne de 150 hectares, contre 30 hectares pour une femelle. Ces chiffres dépendent bien entendu fortement de la qualité du milieu et de son offre en nourriture.

Compléments

Articles connexes

  • Mustélidé
  • Réintroduction
  • Forêt, Gestion durable de la forêt

Liens externes

  • Référence Mammal Species of the World : Martes martes (en)
  • Référence Fauna Europaea : Martes martes (en)
  • Référence ITIS : Martes martes (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
  • Référence Animal Diversity Web : Martes martes (en)
  • Référence NCBI : Martes martes (en)
  • Référence IUCN : Martes martes (Linnaeus, 1758) (en)
  • Référence Fonds documentaire ARKive : Martes martes (en)
  • Thèse de doctorat intitulée "Mode d'utilisation du milieu fragmenté par une espèces forestière aux habitudes discrètes, la martre des pins Martes martes" , par Vincent Pereboom ; 75 pages, (fr)

Bibliographie

  • Warner, P. and O Sullivan, P. 1982. The food of the pine marten Martes martes in Co Clare. Transaction International Congress of Game Biologists 14: 323-330.

Menaces, état des populations

C'est une espèce discrète qui n'a longtemps pas fait l'objet de suivi en termes de dynamique des populations. C'est une espèce en voie de régression ou qui a disparu d'une partie significative de son aire potentielle de répartition.
Certaines activités humaines ont des impacts négatifs sur les populations de martre :

  • Ce mustélidé a longtemps été traqué et chassé pour sa fourrure et pour les poils qui servaient à fabriquer des pinceaux d'artistes, appréciés en raison de leur exceptionnelle souplesse, notamment des aquarellistes et peintres utilisant la gouache ou l'encre (lavis, etc).
  • Son statut de "nuisible" dans certains départements français peut être une source de décroissance démographique de l'espèce de par un classement des CDCFS fondée sur peu de données techniques. La martre demeure assez sensible au piégeage (près de deux fois plus sensibles au piégeage que la fouine). Cette différence de sensibilité peut être expliquée par le fait que la martre aurait des zones de gîtes identiques à ses zones de recherches alimentaire, contrairement à la fouine.
  • Comme pour beaucoup d'animaux dépendant de la forêt et de ses lisières (écotones), la martre peut être perturbée par la fragmentation des massifs boisés, le déboisement ou une sylviculture intensive. Une étude basée sur les résultats du radiopistage de 24 martres, et d'autres données de radiopistage venant de l'ONCFS a montré que cet animal a besoin de corridors arborés pour se déplacer d'un massif boisé à un autre. Ce n'est pas une espèce inféodée aux grands massifs forestiers, mais elle est dépendante de la présence d’arbres, sous forme de bosquets et de haies ou structures bocagères.
  • C'est une des nombreuses espèces sensibles au phénomène dit de Roadkill lorsque des routes traversent son territoire.

De nouvelles méthodes de suivi permettent de mieux évaluer l'état et la dynamique des populations. En particulier le Waterford institute of technology a mis au point une méthode utilisant un simple tube de plastique (diamètre : 100 mm, longueur : 250 mm ou 500 mm), positionné presque verticalement et au fond duquel est présenté un appât (aile de poulet). Seule la martre est assez agile pour aller y chercher l'appât. L'appareillage, comprend un dispositif (bande collante) collectant un ou quelques poils de la martre ayant pénétré dans le tuyau, ce qui permet par l'étude de l'ADN de ce poil, en utilisant la logique de la méthode « capture-recapture » d'évaluer le sex-ratio, la population locale de cet animal (On a constaté qu'une martre visite les tubes qu'elle connait chaque nuit, tant qu'ils contiennent de la nourriture). On peut enregistrer automatiquement l'heure à laquelle la martre vient manger. Un dispositif infrarouge peut déclencher un appareil photo ou une caméra (infrarouge ou à amplification lumineuse) et/ou compter les allers et venues (jusqu'à 5000 "évènements" mémorisables sur 6 mois). Ces études évaluent la sensibilité de la martre à la fragmentation forestière, le fait qu'elles fréquentent ou non les routes ou certains habitats périphériques, le type de lieux choisis pour les tanières. Elles donnent des informations précises sur la présence/absence de l'espèce, le sexe-ratio, les liens familiaux des individus se nourrissant au même endroit). Divers programmes d'études, et de mieux la connaître y compris dans des milieux à forte naturalité comme la forêt de Bialowieza en Pologne. Cette connaissante améliore les chances de réussite des programmes de réintroduction ou de confortement des populations la concernent ou sont en projet en Europe.
Là où elle est protégée, où la forêt est protégées et/ou elle a fait l'objet de programmes de confortements de populations, voire de réintroduction (dans certaines parties de l'Irlande par exemple), elle reconstitue des noyaux de population, alors qu'elle continue à régresser ou a des populations stabilisées ailleurs.

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