Mammouth - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Description

Comme tous les éléphantidés, les mammouths étaient de grands mammifères présentant une tête volumineuse avec une trompe et un corps massif, aux membres en piliers munis de 5 doigts. Au cours de leur évolution, la taille des oreilles et de la queue a fortement diminué, un admirable clapet anal est apparu et trois couches ont permis de le protéger contre le froid : une couche de graisse de 8 cm, une peau de 2 cm d'épaisseur et trois types de poils, dont les derniers, ceux qui encaissaient les chocs thermiques, pouvaient atteindre un mètre de longueur. L'une des plus grandes espèces de mammouth, Mammuthus sungari, pesait en moyenne entre 6 et 8 tonnes, soit autant qu'un gros éléphant d'Afrique, mais certains mâles auraient atteint le poids de 12 tonnes. Certains mammouths atteignaient 5 mètres au garrot.

Les plus anciennes espèces que l'on peut attribuer au genre mammouth sont originaires d'Afrique :

  • Mammuthus subplanifrons (4 millions d'années) est connu uniquement par des molaires et une défense ;
  • Mammuthus africanavus (entre 3 et 4 millions d'années) fait encore l'objet de controverses.
Comparaison entre un Mammuthus sungari, un l'éléphant d'Afrique et un homme.

Anatomie et caractéristiques

Les mammouths sont en général caractérisés par des défenses proéminentes (la plus grande défense jamais retrouvée mesure près de 5 mètres), et un système laineux épais (poils six fois plus épais qu'un cheveu humain), signe d'une adaptation au froid. Ainsi, les mammouths utilisaient leur longues défenses pour fouiller dans la neige les herbes à brouter. La tête, allongée et en forme de dôme, abritait des sinus très développés, permettant ainsi le traitement d'une grande quantité d'air froid.

Restes préservés

Squelette de mammouth du Musée de Saint-Pétersbourg
Squelette du Musée national d'Histoire naturelle de Neuchâtel
L'unique exemplaire de mammouth reconstitué exposé dans un musée russe

Des restes de mammouths congelés ont été découverts dans les parties septentrionales de la Sibérie. Cependant, la croyance populaire selon laquelle les mammouths ont été gelés instantanément et sont ainsi parfaitement préservés est un mythe propagé par des pseudo-scientifiques comme Immanuel Velikovsky. La bonne conservation est très rare, et implique que l'animal ait été enterré rapidement dans des liquides ou semi-liquides tels que du limon, de la boue ou de l'eau qui auraient ensuite gelé.

Plusieurs possibilités sont envisageables. Des mammouths ont pu être piégés dans des marais ou des sables mouvants, et mourir de faim ou de froid, ou encore se noyer. Ils ont pu passer à travers la glace dans des étangs ou des nids de poule. On sait que beaucoup sont morts dans des rivières, probablement en ayant été emportés par leurs flots. Dans la rivière Berelekh en Iakoutie, au nord-est de la Sibérie, plus de 9000 ossements d'au moins 156 différents individus ont été retrouvés, apparemment rassemblés par le courant.

À ce jour, trente-neuf corps préservés ont été trouvés, bien que seulement quatre soient complets. Dans la plupart des cas, la chair montre des signes de putréfaction avant son gel et sa dessiccation. Les histoires de mammouths congelés dont la chair était encore mangeable après décongélation abondent, mais les sources sérieuses indiquent en fait que les cadavres étaient fort décomposés, et que l'odeur était si repoussante que seuls les chiens accompagnant les auteurs de la découverte avaient montré de l'intérêt pour la viande.

Par ailleurs, de grandes quantités d'ivoire de mammouths ont été découvertes en Sibérie. Les défenses de mammouth ont fait l'objet de commerce depuis au moins 2000 ans, et s'échangent à prix d'or. Güyük, le Khan des Mongols au XIIIe siècle, est connu notamment pour avoir possédé un trône fabriqué en ivoire de mammouth.

En s'appuyant sur un cas reporté de croisement entre un éléphant d'Afrique et un éléphant d'Asie, certains ont développé la théorie que si les mammouths étaient encore vivants aujourd'hui, ils pourraient se croiser avec des éléphants d'Asie.

Cela a conduit à l'idée qu'un animal proche d'un mammouth pourrait être recréé à partir de matériel génétique de mammouth congelé utilisé en combinaison avec celui d'un éléphant indien. L'idée est plausible, mais la difficulté demeure de trouver de l'ADN qui, après des milliers d'années, serait en assez bon état pour permettre un tel clonage.

Par ailleurs, en décembre 2005, une équipe de chercheurs allemands, britanniques et américains a réussi à obtenir de l'ADN mitochondrial de mammouth, ce qui a permis de mettre en évidence la relation étroite entre le mammouth et l'éléphant d'Asie. Il semble que les éléphants d'Afrique appartiennent à une branche différente du mammouth, dont la lignée se serait séparée il y a environ 6 millions d'années, à l'époque où par ailleurs on assistait à la séparation entre gorilles, chimpanzés et êtres humains.

Un bébé mammouth de sexe femelle, baptisé Lyuba, a été découvert congelé en mai 2007 dans la Péninsule Yamal en Sibérie par des bergers nénètses qui eurent la bonne idée de prévenir immédiatement les autorités locales. Le spécimen a pu être transporté dans les meilleures conditions, en caisson réfrigéré, de Sibérie jusqu'à la faculté de médecine de l'université Jikei à Tokyo où il a été scanné. Sa conservation s'est avérée remarquable. Des échantillons de tissus ont été envoyés aux Pays-Bas pour une datation au Carbone 14 qui révéla que le jeune animal était mort il y a 40 000 ans. L'analyse de son ADN bien préservé a révélé qu'il appartenait à une lignée de mammouths distincte de celle de Mammuthus primigenus qui, quelques temps plus tôt, avait été remplacée par une autre lignée de mammouths qui, provenant d'Amérique du Nord, migra en Sibérie. De plus, les scientifiques qui ont mené l'autopsie ont découvert que ce bébé mammouth avait une grosse bosse sur la tête (celle-ci étant la plus grosse que l'homme ait pu observer). Une partie de celle-ci s'est avéré être de la graisse servant à régulariser la température du corps de l'animal. Les scientifiques formulent l'espoir de pouvoir un jour, à l'aide de son ADN, cloner cet individu. Selon Bernard Buigues, des chercheurs danois de l'université Niels Bohr ont mis au point une technique pour extraire et amplifier cet ADN. L'examen des prémolaires et des défenses a révélé que l'animal était né au printemps et n'était âgé que d'un mois lorsqu'il mourut noyé dans une rivière boueuse : on a observé un mélange dense d'argile et de sable dans sa bouche et dans sa gorge. Quant au contenu intestinal, il montra que le bébé mammouth, à l'instar des très jeunes éléphants actuels, avait ingéré les fèces d'un mammouth adulte, vraisemblablement de sa mère, afin de s'inoculer la flore bactérienne indispensable à la digestion des plantes.

Page générée en 0.118 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise