Selon le psychosociologue et psychanalyste Gérard Mendel, avoir intériorisé durant sa jeunesse des modèles de comportement violent incite à considérer comme normal de telles attitudes brutales à l'âge adulte. À partir d'une autre démarche, le psychanalyse Jacques Dayan aboutit à un constat similaire : «les actes de maltraitance peuvent provoquer un traumatisme psychique qui engendre un syndrome de répétition. [...] les mécanismes de défense associés peuvent perdurer jusqu’à l’âge adulte et sont à l’origine de la fréquente répétition psychique, souvent partielle et parfois inconsciente mais qui n’entraîne pas forcément une répétition agie de la maltraitance ».
Alice Miller, docteurE en philosophie, psychologie et sociologie, ainsi que chercheurE sur l’enfance, a consacré une grande partie de sa vie à l'étude des causes des maltraitances faites aux enfants et de leurs conséquences notamment à l'âge adulte. Elle en arrive à la conclusion que la violence dans notre société, notamment les crimes, sont dus aux sévices et autres maltraitances subis dans l'enfance, toutefois que l'individu victime peut s'en sortir à l'aide d'un témoin secourable -lire l'oeuvre d'Alice Miller afin d'en comprendre les contours et la portée-: "Les humiliations, les coups, les gifles, la tromperie, l’exploitation sexuelle, la moquerie, la négligence etc. sont des formes de maltraitances parce qu’ils blessent l’intégrité et la dignité de l’enfant, même si les effets ne sont pas visibles de suite. C’est à l’âge adulte que l’enfant maltraité jadis commencera à en souffrir et en faire souffrir les autres. [...] Les enfants battus apprennent très tôt la violence qu’ils utiliseront adultes en croyant à ce qu’on leur a dit : qu’ils ont mérité les punitions et qu’ils étaient battus « par amour ». Ils ne savent pas qu’en vérité la seule raison des punitions qu’ils ont subies était due au fait que leurs parents ont subi et appris la violence très tôt sans la remettre en cause. À leur tour ils battent leurs enfants sans penser leur faire du mal."
Des enquêtes sociologiques par questionnaire et des analyses de cas clinique portant sur les troubles de santé et diverses prises de risque telles que les retards de paiement ou les accidents de la route ont montré clairement la gravité des conséquences des traumatismes entrainés par les problèmes familiaux vécus avant 18 ans. Par exemple, selon les travaux que Georges Menahem (1992, 1994) a réalisés à partir de grandes enquêtes statistiques de l'INSEE et de l'IRDES, les maltraitances connues durant l’enfance se traduisent dans des plus grandes fréquences à la fois des prises de risque et des troubles de santé à l’âge adulte.
De même, des enquêtes portant sur les victimes de graves accidents de moto ou d'auto ont montré qu'ils avaient été l'objet de brutalités et de maltraitance au cours de leur enfance. (Voir notamment les études et le livre du docteur Jacqueline Cornet, les livres de Alice Miller ou les études sur le risque et l'accident de Anne Tursz).
D'autres exemples concernent la vulnérabilité aux situations d'exclusion sociale, sujet sur lequel de nombreuses enquêtes ont été conduites en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni :