Maladie de Vaquez - Définition

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Introduction

Classification internationale
des maladies
CIM-10: D45

La maladie de Vaquez ou polyglobulie essentielle ou polycythemia vera ou rubra est une hémopathie myéloproliférative caractérisée par une polyglobulie et une augmentation du volume globulaire total.

Etiologie

Probablement d'origine genetique, la maladie de Vaquez est une maladie rare sa frequence est de 1 pour 100 000 habitants, montrant une légère prédilection pour le sexe masculin et se manifestant chez l'adulte d'âge moyen. On a signalé des cas familiaux mais ils sont rares.

Physiopathologie

Il s'agit d'une prolifération myéloïde clonale prédominant sur la lignée érythrocytaire au niveau médullaire et splénique.

Une mutation de la Janus Kinase 2 (ou JAK2, qui fait partie des tyrosine kinases plasmatique) est retrouvée de manière constante. Cette mutation causerait une hypersensibilité à certains facteurs de croissance dont fait partie l'érythropoïétine. Elle n'est pas cependant spécifique de la maladie de Vaquez et est retrouvée dans d'autres syndromes myéloprolifératifs, et très rarement, chez des sujets normaux.

C'est l'équipe du professeur William Vainchenker qui a mis en évidence le rôle de la mutation dans l'apparition de la maladie.

Pathogénie

Il s'agit en fait d'une hyperplasie du tissu hématopoiétique : la moelle rouge remplit même la diaphyse des os longs et il peut (exceptionnellement) exister des foyers d'hématopoièse extramédullaire. Les 3 lignées médullaires : l'érythroïde, la granuleuse (myéloïde) et la mégacaryocytaire participent à cette hyperactivité. Ce fait distingue la polyglobulie essentielle des polyglobulies secondaires.

La pathogénie des symptômes repose sur l'accroissement du volume et de la viscosité du sang, qui entraîne comme conséquence :

Evolution , pronostic et surveillance.

Evolution : L’évolution de la polyglobulie primitive peut être analysée selon trois angles différents :

  • 1) La durée de vie :

Il est admis que cette maladie, non traitée, raccourcit nettement l’espoir de vie des malades. En revanche une polémique s’est établie récemment pour établir si l’espoir de vie des patients traités était encore inférieur ou non à celui d’un groupe d’individus de même age. Ceci indique que globalement, si cette réduction de l’espoir de vie persiste elle reste d’ampleur limitée.

  • 2) Les complications vasculaires.

Le risque des complications vasculaires a été stratifié selon des paramètres cliniques simples :

  • Chez les patients non traités le risque thrombotique est avant tout imputable à l’hyperviscosité sanguine corrélée à l’hématocrite
  • Après 60 ans l’age augmente significativement le risque thrombotique .
  • De même que les antécédents de thrombose veineuse ou artérielle.
  • En plus de ces paramètres l’association des facteurs habituels de risque vasculaire influence le risque thrombotique (tabac, hypertension hypercholestérolémie..).
  • l’élévation du nombre des leucocytes au-dessus de 15000x109/L et l’ampleur de l’expression de la mutation de JAK2 dans les polynucléaires neutrophiles ont été rapportés tout récemment comme des facteurs indépendants prédictifs du risque de thrombose.


Les malades ayant plus de 60 ans, des antécédents de thrombose, une hyperleucocytose supérieure à 15 000x109/ L sont considérés comme à risque élevé de complications vasculaires et sont des candidats à l’utilisation de traitements cytoréducteurs.

L’évolution du syndrome myéloprolifératif :

Un nombre appréciable de patients, dont le pourcentage reste cependant paradoxalement encore contesté, progresse au cours du temps vers la myélofibrose. Certains indices font penser que leur fréquence serait variable selon le traitement reçu, la définition de la maladie (classification OMS) ou, de façon plus intéressante, l’ampleur de l’expression de la mutation de JAK2 dans les polynucléaires neutrophiles.

La fréquence de la progression ou de la transformation de la maladie en myélodysplasie ou en leucémie aiguë est estimée à 10 à 15%. Les facteurs qui peuvent jouer un rôle sont l’utilisation de certains traitements (Phosphore 32, agents alkylants) ; la nécessité d’avoir recours à plusieurs séries de traitements cytoréducteurs pour contrôler la maladie (agents alkylants ou non alkylants).

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