Maison à colombages - Définition

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La Renaissance

Durant la Renaissance, on constate peu de modifications dans la technique de construction. Le principal fait réside en la disparition progressive des encorbellements, due aux interdictions. On utilise davantage la pierre ; certaines maisons à pans de bois ont les deux premiers niveaux construits dans ce matériau. La principale innovation est dans la décoration, qui a tendance à s’inspirer des décors italiens : on abandonne peu à peu le décor gothique pour des pilastres, chapiteaux, moulurations, volutes, corniches… Les parties les plus ornées sont les sablières, fenêtres et portes.

La maison gothique

Maison des 12 apôtres, Montluçon (Allier)

Le type de la maison dite gothique, car sa période de construction correspond à la fin du gothique, s’est développé après la guerre de Cent Ans et 1520. Le rez-de-chaussée comporte parfois une boutique. Elle était constituée d’un ouvroir qui donnait sur la rue, ouvert la journée, et que l’on fermait la nuit avec des volets de bois. Les étages étaient bien souvent en encorbellement. Cette période est d’ailleurs l’âge d’or de ce type de construction, qui connut parfois des abus. Le toit est à pignon sur rue, avec ferme débordante, portée par des pigearts. Il y a un système de surcroît afin de plus facilement utiliser le comble.

Les fenêtres de la maison gothique prennent de l’importance. En effet, elles sont souvent regroupées par plusieurs afin de donner davantage de clarté à l’intérieur; parfois même, elles se développent sur toute la largeur de la façade.

Le décor de la maison se fait à cette époque plus présent : tout élément en bois peut être sculpté. C’est ainsi que les sablières, pigearts, meneaux, traverses, encadrements des fenêtres et des portes sont sculptés.

Les maisons dites gothiques étaient peintes, parfois dans des tons assez vifs, mais le plus souvent avec du sang de bœuf. Cette peinture a disparu au cours du temps ou a tout simplement été ôtée plus tard ; de nos jours, lors de leur restauration, ces maisons sont repeintes.

Exemples actuels

France

Beaucoup de villes françaises, ainsi que des villages et hameaux, comptent de beaux exemples de constructions à colombages :

La Normandie orientale est probablement avec l'Alsace, la région qui en compte le plus grand nombre, la Normandie occidentale n'en étant pas tout à fait exempte.

Traditionnellement, la maison rurale (de type modeste) de Normandie orientale jusqu'à la Dives est une maison à colombage, longue et dépourvue d'étage. Son toit est recouvert de chaume avec un faîtage d'iris et le solin est constitué de silex et / ou parfois de pierre calcaire.

Chaumière normande du Lieuvin

La maison citadine quant-à-elle est bien représentée dans une ville comme Rouen qui recèle des maisons de référence, dont les structures font essentiellement appel aux poteaux verticaux longs et rapprochés, technique des débuts du colombage.

Le pays d'Auge est réputé pour ses constructions à pans de bois. Des villes et villages comme Honfleur, Pont-l'Évêque ou Beuvron-en-Auge, des villas de style balnéaire comme la villa Strassburger à Deauville, des châteaux et des manoirs comme le château de Crevecœur-en-Auge ou le manoir de Coupesarte sont des éléments marquants de ce type d’architecture.

Pont-l'Évêque

Le Vexin normand avec Lyons-la-Forêt; le Roumois et le Lieuvin avec Pont-Audemer ou Vieux Port; le Pays d'Ouche avec Bernay, Broglie ou la Ferrière-sur-Risle; le Pays de Caux avec Varengeville-sur-Mer, avec des villages de vallées comme celle de la Scie; etc. abritent aussi de beaux exemples de demeures à colombages.

Plus à l'ouest, la Bretagne compte également un grand nombre de centre-villes qui ont conservé leur architecture médiévale. En Haute-Bretagne, il y a Dinan, Vitré, Rennes et ses deux quartiers en colombages, quartier Saint-Georges et quartier Saint-Michel, Châteaugiron, Fougères, etc.

En Basse-Bretagne, il y a Vannes, Pontivy, Tréguier, Quimper, Morlaix, etc.

Angers, Maison d'Adam

L'Anjou et la Touraine conservent de beaux exemples également, comme la Maison d'Adam à Angers ou à Tours, avec la Place Plumereau, qui constituent des références en la matière.

Le Sud-Ouest et le Massif central abritent par endroit ce type architectural : Limoges, et plus précisément le quartier des bouchers (rue de la Boucherie). On compte aussi de beaux exemples en Dordogne, dans le Gers et le Pays basque. On en trouve aussi en Auvergne, comme à Thiers ou en Lozère comme à La Canourgue.

Hôtel du Pirou (Thiers, P-de-D)

Dans la Bresse du XVe siècle, ont été créées des maisons en pans de bois démontables et transportables, sans fondations, reposant sur un socle en bois appelé cheule. Les pans de bois reposant sur le cheule étaient chevillés. Après les pans de bois, on posait directement la toiture et ce n’est qu’ensuite que les interstices muraux étaient hourdis avec des briques ou du torchis. On trouve des exemples de torchis pauvre en chaux formé de terre grasse et de branches d’aulne rouge ou noir dans cette région.

En Champagne subsistent de nombreuses maisons à colombage, en particulier l'exceptionnel ensemble du centre de Troyes ; de nombreuses églises à pans de bois dans les départements de la Marne: Outines du XVIe siècle, Châtillon-sur-Broué, Drosnay du XVIIe siècle, Givry-en-Argonne la plus récente Troyes 1830 ou dans l'Aube : Mathaux, Chauffour-lès-Bailly.

Drosnay, Marne, l'église XVIIe siècle

Le Porcien, canton des Ardennes compte aussi nombre de bâtiments à pans de bois et torchis : maisons et granges, mais aussi une église à Montmeillant, ainsi que des halles à Wasigny, Saint-Jean-aux-Bois ou encore Chesnois-Auboncourt.

La Bourgogne est aussi marquée par la construction en bois notamment à Dijon.

Place de la cathédrale, Colmar

En Alsace, la technique du pan de bois fait largement appel à la triangulation pour permettre une répartition des charges. L'influence des techniques observable dans le Bade-Wurtemberg voisin est bien visible. Les structures sont plus complexes et plus évoluées, les reports de masses pour dégager des ouvertures larges et le blocage des pivotements à l'aide de renforts obliques sont très utilisés. Certaines poutres apportent des éléments décoratifs représentant des losanges, barrés ou non de croix de saint Antoine, des chaises curules ou, notamment dans la région du Kochersberg, une figure stylisée d'homme "Mànn", bras et jambes écartées… Les bois apparents sont souvent sculptés et les renforts taillés en doucine.

L’Alsace compte encore un grand nombre d’exemples de structures à colombage, avec des villages entiers ayant conservé leur maisons d’époque, notamment au Sud, le Sundgau, au Nord en Outre-Forêt (Seebach, Hunspach Hoffen, Betschdorf…) et dans les vignobles, Ribeauvillé, Kaysersberg, Riquewihr, Obernai… Il est intéressant d'observer l'évolution homogène de l'architecture du nord au sud de cette région.

À Strasbourg, le quartier de la Petite France, la maison Kammerzell, sont également remarquables par leur architecture avancée.

Allemagne

Malgré les nombreuses destructions durant la Seconde Guerre mondiale, plus d'un million de maisons à colombages subsistent en Allemagne. Les constructions de ce type imprègnent toujours de nombreux centres historiques de villes et de villages. Seules les régions situées au sud de la Bavière sont exempts de ce type de construction.

Les différences régionales de style sont très importantes, mais certaines caractéristiques se rencontrent dans des zones très vastes. Ainsi on retrouve, par exemple, des aspects typiques des colombages de Franconie jusqu'en Alsace. Les colombages de Basse-Saxe, par exemple à Hildesheim, sont caractérisés par de nombreux et riches motifs ornementaux que l'on retrouve plus rarement en Allemagne centrale ou méridionale. En Allemagne, plusieurs maisons à colombages furent reconstruites après la guerre, par exemple Le Pain de Sucre renversé de Hildesheim.

Aux XVIIIe et XIXe siècles les murs de colombages furent souvent habillés avec du bois ou de l'ardoise, ce qui rend souvent difficile l'identification de ce type de construction.

Brésil

Suite à l'immigration allemande on trouve également des maisons à colombages au Brésil.

Danemark

De nombreuses maisons à colombages sont visibles aussi bien dans les villes que dans la campagne danoise. L'habitat rural traditionnel évoque celui de Normandie orientale de par la longueur, la faible largeur et le toit de chaume de ses maisons. Cependant, la technique du colombage y est de nature différente et basée sur des bois courts.

États-Unis et Australie

Les constructions à colombages ont été introduites par les immigrants européens au XVIIe siècle en Amérique du Nord et au XIXe siècle en Australie. Aux États-Unis l'influence britannique était dominante, mais on y retrouve également des caractéristiques des colombages néerlandais ou d'Allemagne du Nord.

Pologne

On rencontre des maisons à colombages au nord de la Pologne, dans les anciennes régions prussiennes. En polonais le colombage est désigné par « mur prussien » et est considéré comme typiquement allemand. C'est pour cette raison qu'après la Seconde Guerre mondiale beaucoup de ces maisons ont été recouvertes de crépi afin de masquer le colombage.

République tchèque

On retrouve de nombreuses maisons à colombages dans certaines parties de la République tchèque, en particulier en Bohême. Ces bâtiments présentent des similitudes avec les constructions des régions voisines allemandes. Les plus connues sont les maisons de la région de l'Egerland.

Royaume-Uni

L'architecture médiévale anglaise avait vu la construction de nombreuses maisons à colombages qui ressemblaient souvent aux constructions françaises.

De nombreuses villes et régions anglaises comptent encore de belles constructions à colombages, tel York, East Anglia, Warwickshire, Worcestershire, Herefordshire, Shropshire ou Cheshire. Dans ce dernier comté, le manoir Little Moreton Hall est un des plus beaux exemples de maison à colombages anglais.

Turquie

Quelques maisons a colombages subsistent en Turquie, notamment dans les vieux quartiers d'Istanboul ou à Safranbolu.

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