Maison Blanche - Définition

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Évolution du bâtiment

De l'inauguration, en 1800, à l'incendie de 1814

La Maison Blanche après l'incendie du 24 août 1814.

John Adams fut le premier président à résider dans le bâtiment, à partir du 1er novembre 1800. Deux jours après son emménagement, il écrivit une lettre à sa femme Abigail, dans laquelle on trouve une prière pour le bâtiment :

« Je prie le Ciel d'accorder sa meilleure bénédiction à cette Maison et à tout ceux qui l'habiteront dans l'avenir. Puisse-t-il que seuls des hommes honnêtes et sages règnent sous ce toit. »

Franklin Delano Roosevelt a fait inscrire cette bénédiction d'Adams sur les rideaux de la State Dining Room (salle à manger d'État). Adams n'y a vécu que très brièvement avant que n'emménage Thomas Jefferson, qui s'est beaucoup intéressé aux améliorations à apporter à la Maison Blanche. Avec l'aide de Benjamin Latrobe, il dessina les plans des colonnades Est et Ouest : de petites ailes qui permettent de garder les activités domestiques à l'abri des regards. De nos jours, les vestibules de Jefferson relient la résidence aux ailes Est et Ouest.

Le vestibule occidental de Jefferson, à gauche, sur une gravure du XIXe siècle. Il menait à l'origine à une étable et à une blanchisserie. Il fut aménagé plus tard en piscine pour Franklin Roosevelt. Le président Nixon le transforma pour en faire la salle de conférence de presse.

En août 1814, pendant la guerre anglo-américaine de 1812, une grande partie de la ville fut brûlée par les troupes britanniques en représailles de l'incendie du Parlement du Haut-Canada, lors de la bataille de York (l'actuelle Toronto). La Maison Blanche fut très endommagée et seuls les murs extérieurs restèrent debout. Cependant, il fallut les abattre car le feu les avait énormément affaiblis. Une légende veut qu'après la reconstruction, le murs furent peints en blanc pour masquer les dégâts causés par la fumée lui donnant du coup le nom de Maison Blanche.

Parmi les décombres de la Maison Blanche, seuls deux objets ont pu être sauvés : une peinture de George Washington sauvée par la future première dame, Dolley Madison, et une boîte à bijoux renvoyée au président Roosevelt, en 1939, par un Canadien qui avoua que son père l'avait subtilisée à Washington. La plupart des débris furent irrémédiablement perdus lors du naufrage de la flotte britannique menée par le HMS Fantome. Les navires qui reliaient Prospect à Halifax furent en effet pris au cœur d'une tempête dans la nuit du 24 novembre 1814.

Après l'incendie, Latrobe et Hoban conçurent un nouveau plan et suivirent l'avancement des travaux de reconstruction. Le portique sud a été construit en 1824 et le nord en 1830, et, bien que des portiques semblables aient été proposés par Latrobe au cours de la reconstruction après l'incendie de 1814, les deux portiques ont été conçus par Hoban. Contrairement à une idée répandue, le portique nord n'a pas été copié sur un autre bâtiment de Dublin, le Viceregal Lodge (désormais, la résidence du président d'Irlande), dont le portique est postérieur à la conception des portiques de la Maison Blanche. On peut noter une variation de l'ordre ionique sur les colonnes du portique nord, par l'incorporation de roses entre les volutes. Ceci a été fait pour relier le nouveau portique à l'entrée, au-dessus de laquelle sont gravées des roses. Le portique sud a été construit en 1829. La similitude entre ce portique et un portique elliptique avec les escaliers incurvés du château de Rastignac est fréquemment soulignée comme une source probable. Les décorations des deux portiques ont été réalisées par des artisans italiens venus à Washington pour aider à la construction du Capitole des États-Unis d’Amérique.

La construction de l'aile Ouest

La façade nord de Maison Blanche du temps de la guerre de Sécession.

La Maison Blanche fut la cible d'attaque le 16 août 1841 quand le président de l'époque, John Tyler, opposa son véto à un projet de loi concernant l'établissement de la deuxième banque des États-Unis. Le rassemblement devant la Maison Blanche de membres du Parti libéral en colère tourna à l'émeute. Celle-ci est à ce jour la plus violente démonstration de force s'étant jamais déroulée devant la Maison Blanche de toute l'histoire des États-Unis.

À l'époque de la guerre de Sécession, la Maison Blanche commença à manquer de place. Il y eut également des contestations au niveau de sa localisation, juste au nord d'un canal et d'une zone marécageuse, propices au développement du paludisme et d'autres maladies. Le général de brigade Nathaniel Michler fut chargé de trouver des solutions à ces interrogations. Il proposa d'abandonner la Maison Blanche en tant que résidence, pour qu'elle ne serve plus qu'à l'administration. Il préconisa alors que la famille présidentielle s'installe sur un nouveau domaine, au parc de Meridian Hill, à Washington D.C. Ce plan fut rejeté par le Congrès.

Quand Chester Arthur prend ses fonctions en 1881, il ordonne qu'une rénovation de la Maison-Blanche soit réalisée dès que la veuve du précédent président, Lucretia Garfield, déménage. Arthur inspecte le travail presque tous les soirs et fait plusieurs suggestions. Il est demandé à Louis Comfort Tiffany d'envoyer des créateurs pour l'aider. Plus de vingt wagons de meubles et d'articles ménagers sont retirés du bâtiment et vendus aux enchères publiques. Seuls sont sauvés les portraits de John Adams et de Martin Van Buren. Une proposition émerge même pour construire une nouvelle résidence au sud de la Maison Blanche, mais elle échoue faute d'appui. À l'automne 1882, les travaux effectués sur le couloir principal comprennent la teinte des murs couleur olive pâle avec des carrés de feuilles d'or et la décoration du plafond en or et argent avec des traceries colorées qui représentent les lettres « USA ». La Red Room est peinte en rouge sombre de Poméranie et son plafond est orné d'étoiles d'or, d'argent et de cuivre, ainsi que de bandes rouge, blanc et bleu. Un miroir d'une quinzaine de mètres, orné de pierres de chez Tiffany, soutenu par des colonnes de faux marbre, remplace les portes en verre qui séparent le couloir principal à partir du vestibule septentrional

En 1891, la femme du président Benjamin Harrison, Caroline, proposa de construire des extensions à la Maison Blanche : un aile nationale à l'est pour une galerie d'art historique et une aile pour les fonctions officielles à l'ouest. La conception fut confiée au colonel Theodore A. Bingham, qui suivit scrupuleusement les recommandations de Mme Harrison. En 1901, Theodore Roosevelt emménagea dans la Maison avec sa famille nombreuse, révélant ainsi un manque de place criant. Le cabinet McKim, Mead and White fut engagé pour mener les rénovations et la construction des extensions dont celle de l'aile Ouest. Pendant les travaux, qui durèrent près de quatre mois en 1902, la famille présidentielle avait élu résidence au 22 Jackson Place. Dés 1909, le président Taft requit davantage de place. L'architecte Nathan Wyeth fut chargé d'agrandir l'aile Ouest, avec notamment l'ajout du bureau ovale en 1910. Sous le mandat de Coolidge, un quatrième étage est élevé. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale et sous l'administration Roosevelt, l'aile Est et un bunker (Presidential Emergency Operations Center) sont aménagés.

La reconstruction de Truman

Les travaux durèrent de 1949 à 1952. Après avoir démantelé et entreposé l'intérieur de chaque bureau, la structure a été reconstruite en utilisant du béton et des poutres métalliques, à la place de la structure en bois d'origine.

Après des décennies de mauvais entretien et la construction d'un quatrième étage sous l'administration Coolidge, la structure en brique et en grès était en piteux état, menaçant alors de s'effondrer. Une reconstruction nécessitant le démantèlement complet des espaces intérieurs, la construction d'une nouvelle armature en acier et la reconstruction des salles originales dans la nouvelle structure fut indispensable. Les travaux seront conduits par l'entrepreneur John McShain de 1949 à 1951, obligeant dès 1948, le président Truman à abandonner provisoirement la Maison Blanche pour s'installer de l'autre côté de la rue, à Blair House.

On profita alors de cette restructuration pour apporter quelques modifications au plan initial (notamment au rez-de-chaussée), la plus importante étant la reconfiguration de l'escalier principal (Grand Staircase) dont le palier débouche désormais sur le hall d'entrée (Entrance Hall), au lieu du hall central (Cross Hall). La climatisation a également été ajoutée, tandis que deux sous-sols additionnels ont été creusés afin de fournir l'espace nécessaire pour des salles de travail, une chambre de stockage et un abri anti-aérien.

Bien que la Maison Blanche ait été sauvée par cette reconstruction, la presque totalité des éléments de valeur historique furent néanmoins sacrifiés. Ainsi, la majorité des plâtres originaux, dont certains dataient des travaux de 1814-1816, étaient trop endommagés pour pouvoir être réinstallés (tout comme le robuste lambris original de style Beaux-Arts, dans l’East Room). Tandis que l'armature originale en bois de la maison servit pour le lambrissage de la salle Vermeil, de la bibliothèque, de la salle de Chine et de la salle des Cartes.

La famille Truman reprit possession de la Maison Blanche à partir du 27 mars 1952.

La restauration Kennedy

Mobilier de la Yellow Oval Room.

Jacqueline Kennedy, la femme du président John Fitzgerald Kennedy (1961-1963), a mené la plus importante des redécorations de l'intérieur de la Maison Blanche. Elle fit transformer l'intérieur de nombreuses pièces afin de leur rendre leur aspect du XIXe siècle, utilisant souvent des meubles de grande qualité entreposés et oubliés dans les sous-sols. Henry Francis du Pont, du musée Winterthur, a dirigé le White House Fine Arts Committee (Comité des Beaux Arts de la Maison Blanche). Des recherches furent conduites pour l'utilisation et la décoration des premières pièces principales de la maison. Chaque pièce fut décorée dans un style correspondant à différentes périodes des débuts de la République : le style fédéral pour la Green Room, le style Empire français pour la Blue Room, le style Empire américain pour la Red Room, le style Louis XVI pour la Yellow Oval Room et le style victorien pour la Treaty Room. Des meubles anciens, ainsi que des tissus et des objets décoratifs ont été acquis, sur la base de documents historiques de chaque période. Une grande partie des antiquités, des peintures et des autres améliorations de la période Kennedy proviennent de riches donateurs, parmi lesquels la famille Crowninshield, Jane Engelhard, Jayne Wrightsman et la famille Oppenheimer.

Le Bureau du conservateur de la Maison Blanche (White House Office of the Curator) est créé.

La restauration Kennedy a eu comme conséquence de donner (re)naissance à une Maison Blanche majestueuse qui rappelait l'intérêt des présidents Madison et Monroe pour la France. La quasi-totalité de l'inspiration française provient du décorateur d'intérieur, Stéphane Boudin de la maison Jansen à Paris. Ce cabinet d'architecture d'intérieur a également conçu les intérieurs pour Elsie de Wolfe, Lady Olive Baillie, les familles royales de Belgique et d'Iran, la Reichsbank allemande pendant la période du national-socialisme et le château de Leeds dans le Kent. Le premier guide de la Maison Blanche a été réalisé sous la direction du conservateur Lorraine Waxman Pearce, sous la supervision de Jacqueline Kennedy. La vente de ces guides aide à financer les restaurations.

Création du Comité de préservation de la Maison Blanche

La Red Room, au premier étage.

Le Comité des Beaux-Arts des Kennedy est devenu par un ordre exécutif de Lyndon Johnson, après approbation du Congrès, le Comité pour la préservation de la Maison Blanche. Sa mission consiste à maintenir l'intégrité historique de la Maison Blanche. Le comité travaille en collaboration avec la famille du président, représentée par la première dame, le conservateur et l'huissier en chef de la Maison Blanche. Depuis la création du comité, chacune des familles présidentielles a effectué des changements au sein des appartements familiaux. Cependant, les changements afférents aux salles d'État doivent être approuvés au préalable par le comité.

Sous l'administration Nixon, Pat Nixon a totalement remis à neuf la Green Room, la Blue Room et la Red Room, en collaboration avec Clement Conger. Avec plus de 600 objets nouvellement introduits, il s'agit de la plus importante acquisition réalisée sous une administration. Son mari choisit de créer une salle de presse moderne à l'emplacement de l'ancienne piscine de Franklin Roosevelt. Nixon ajoute également une piste de bowling dans le sous-sol de la Maison Blanche. Sous l'administration Carter, des ordinateurs et la première imprimante laser sont installés à la Maison Blanche. L'utilisation de l'ordinateur s'accroit de plus en plus sous l'administration Reagan. Reagan fait également retirer une innovation de l'ère Carter : un ensemble de panneaux solaires monté sur le toit et alimentant un chauffe-eau. De nouvelles transformations sont entreprises dans les années 1980 par Nancy Reagan, l'épouse du président Ronald Reagan. La Maison Blanche obtient le statut de musée en 1988. Dans les années 1990, Hillary Clinton fit refaire certaines pièces par un décorateur de l'Arkansas, Kaki Hockersmith. L'administration Clinton vit ainsi une rénovation de l’East Room, de la Blue Room, de la State Dining Room et de la Lincoln Sitting Room. Une nouvelle restauration de la Lincoln Bedroom, de la Green Room et de l’East Room sous l'administration du président George W. Bush.

La Maison Blanche est un des quelques bâtiments du gouvernement à Washington accessible aux personnes en fauteuil roulant. Des aménagements furent en effet effectués pendant la présidence de Franklin Delano Roosevelt qui devait se déplacer en fauteuil roulant, suite à une poliomyélite. D'ailleurs, dans les années 1990, à l'initiative de la directrice du Bureau des Visiteurs, une rampe d'accès fut ajoutée au corridor de l'aile Est. Elle facilite l'accès aux personnes à mobilité réduite pour les visites et les événements spéciaux, par le biais de l'entrée sécurisée du côté est. Le président ne sort de la résidence qu'en convois de voitures ou en hélicoptère. Le président Dwight D. Eisenhower fut le premier président à voyager en hélicoptère depuis la Maison Blanche.

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