Lycée de jeunes filles - Définition

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Informations complémentaires à partir du lycée de jeunes filles de Nice (Alpes-Maritimes)

Par sa circulaire du 30 avril 1867, Victor Duruy ministre de l'Instruction publique institue pour les jeunes filles des cours secondaires publics et laïques qui doivent être organisés par les municipalités. A Nice, le 1er décembre 1868, la municipalité ouvre donc pour les jeunes filles un cours secondaire public comportant deux années réduites à cinq mois de cours par an.

Suite à la loi Camille Sée du 21 décembre 1880 instituant les collèges et lycées publics de jeunes filles, le maire de Nice M. Borriglione et son conseil municipal sollicitent en date du 11 mars 1882 l'ouverture d'un lycée de jeunes filles provisoire. Prétextant que Nice est encore une petite ville (66 000 habitants), le ministère refuse le 13 octobre 1882 cette ouverture mais accepte celle d'une « école secondaire » publique avant la création définitive d'un lycée. École secondaire comportant alors trois classes : d'abord une classe primaire préparatoire aux études secondaires puis les 1ère et 2e années de la classe secondaire accueillant des élèves âgées de 12 à 20 ans. Le coût d'ouverture de cette École secondaire, chiffré à vingt mille francs, étant pris en charge pour moitié par la commune de Nice et pour moitié par l'État. A la rentrée d'octobre 1883, cette École secondaire publique passe de la place Charles-Félix de Savoie à la rue Catherine Ségurane avec l'ouverture d'une 3e année à vingt heures hebdomadaires de cours. Cette École secondaire fonctionnera jusqu'en 1887, les cours étant essentiellement assurés par les enseignants hommes du lycée de garçons.

C'est le décret ministériel du 28 juillet 1883 qui porte création à Nice d'un lycée de jeunes filles à externat simple, à externat surveillé et demi-pensionnat mais sans internat pour accueillir dans ses murs les jeunes filles des autres localités et communes du département des Alpes-Maritimes. Mais, compte tenu des coûts à engager et des délais requis tant pour l'acquisition du terrain que pour sa conception par l'architecte F. Aune puis pour sa construction, le lycée de jeunes filles de Nice n'ouvre ses portes que le 10 octobre 1887. Et c'est Mlle Rosset, née à Nice en 1852, titulaire du brevet supérieur et directrice de l'École secondaire, qui en devient la première directrice.

L'organisation, le personnel et les classes du primaire et du secondaire des lycées de jeunes filles en 1896-1897

Les treize pages de la plaquette imprimée à l'occasion de la distribution des prix du 29 juillet 1897 fournissent de précieux renseignements sur la vie et l'organisation des lycées de jeunes filles en France à la fin du XIXe siècle.

Un tableau des 89 membres du personnel du lycée pour la période 1897 à 1914

Sur ces 89 femmes, on comptera alors 26 femmes mariées seulement (29,2 %) pour 63 célibataires. On comptera six femmes pour l'administration du lycée dont une agrégée, trois étant titulaires du brevet supérieur et deux du diplôme d'études secondaires. Pour les 83 enseignantes, on comptera 17 professeurs agrégées, 12 chargées de cours (1 Brevet élémentaire, 10 certificats d'aptitude et une licenciée), 5 maîtresses dont 2 pour la musique (1 BE et 1 BS), 2 pour la gymnastique (1 BS et 1 CA) et une pour les travaux à l'aiguille (1 CA), 35 répétitrices (23 BS, 1 certificat d'études secondaires) et 14 institutrices pour les classes élémentaires (14 BS plus une ayant aussi le baccalauréat et trois le CA).

Sur les 83 enseignantes du lycée, on comptera donc durant cette période 39 titulaires du brevet supérieur soit près de la moitié (47 %). C'est que le brevet supérieur de capacité à l'enseignement - diplôme clef de voûte du cursus dit « populaire » - est plus valorisant pour les femmes désirant enseigner que le diplôme de fin d'études secondaires qui n'est d'ailleurs délivré que dans les lycées de jeunes filles. Quant aux professeurs agrégées, on n'en comptera que 17 sur les 69 enseignantes du secondaire proprement dit soit 25 % seulement. Et cela à l'image des autres lycées de jeunes filles en France à la même époque.

Quelques photos d’élèves des classes du secondaire proprement dit

Après le mouvement social de mai 1968 qui n'a pas épargné le lycée de jeunes filles de Nice, la tenue vestimentaire rigoriste antérieure a laissé la place à une modernité certaine. Et surtout, la mixité introduite à la rentrée 1969 avec la présence des 33 premiers garçons pour 2039 filles, sonne la fin du lycée de jeunes filles et le début d'une nouvelle histoire, celle du lycée mixte.

L’ancien lycée de jeunes filles de Nice a pris le nom de lycée Albert-Calmette en 1962.

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