Lucques - Définition

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Introduction

Lucques
Lucques
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Administration
Nom italien Lucca
Pays Italie Italie
Région Flag of Tuscany.svg Toscane 
Province Lucques 
Code ISTAT 046017
Code postal 55100
Préfixe tel. 0583
Maire Mauro Favilla
Site internet www.comune.lucca.it/
Culture et démographie
Population 82 245 hab.
Densité 445 hab./km2
Gentilé lucquois
Saint patron Saint Paolino
Fête patronale 12 juillet
Géographie
Coordonnées 43° 51′ 00″ Nord
       10° 31′ 00″ Est
/ 43.85000, 10.51667
  
Altitude 19 m
Superficie 185 km²
Code cadastral E715
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Lucques (Lucca en italien) est une ville italienne d'environ 85 000 habitants, chef-lieu de la province du même nom, située en Toscane. Elle fut autrefois, avant la réalisation de l'unité italienne, une ville libre puis la capitale de la principauté souveraine puis duché de Lucques (1815-1847). Elle se trouve non loin de la mer Tyrrhénienne.

C'est une ville fortifiée avec un grand nombre de monuments historiques, principalement des églises, mais aussi des villas et des palais comme le palais Pfanner et son célèbre jardin.

Le Duomo di San Martino, cathédrale de Lucques

Histoire

Antiquité

Lucques a été fondée par les Étrusques et devint une colonie romaine en 180 av. J.-C.. Jules César, Pompée et Crassus y renouvelèrent leur triumvirat en 56 av. J.-C.

Le quadrillage des rues du centre historique conserve le plan romain, la Piazza San Michele occupe l'ancien forum et la Piazza dell'anfiteatro occupe l'ancien amphithéâtre romain de Lucques.

Haut Moyen Âge

Pillée par Odoacre, Lucques est une cité prospère à l'époque de la reconquête byzantine de Narsès, qui s'en empare après un siège de trois mois en 553. Sous les Lombards, un duc y frappait sa propre monnaie.

Moyen Âge

La cité tire sa prospérité de commerce de la soie, qui devient florissant à partir du XIe siècle et rivalise avec les soies byzantines. La ville est alors également la capitale de la Toscane.

Après la mort de Mathilde de Toscane, la cité s'érige en commune libre, avec la charte de 1160. Elle devient une république indépendante pour plus de cinq siècles. Dante y passe une partie de sa vie en exil.

Les guerres incessantes en Italie centrale donnent l'occasion à Uguccione della Faggiuola de se rendre maître de Lucques en 1314, mais les Lucquois l'expulsent deux ans après, et livrent la ville au condottiere Castruccio Castracani. Ce tyran fait de Lucques l'État le plus puissant de l'Italie centrale, rivale de Florence, jusqu'à sa mort en 1328. Machiavel fait sa biographie dans La vie de Castruccio Castracani da Lucca Lucques redevint une république en 1372. Le pouvoir législatif appartient au Conseil général constitué à l’origine par l’ensemble des citoyens, réduit ensuite à 180 membres élus (90 par terziere -quartier- à savoir San-Martino, San-Paolino et San-Salvatore). Le Conseil général délègue au Conseil des Trente-six (12 représentants par quartier) qu’il a désigné certains pouvoirs. Le pouvoir exécutif est assuré par le «Consiglio dei Anziani» - le conseil des Anciens- composé de 9 personnes (trois pour chacun des quartiers) et par le gonfalonier, premier magistrat de la commune qui garde les clés des portes de la ville, du Trésor et de la Monnaie. Le Conseil est Vicaire impérial en reconnaissance de l’autorité suprême qu’il exerce au nom de l’empereur du Saint Empire romain germanique. Il est élu suivant une procédure complexe.

En 1392, la lutte pour le pouvoir entre les familles Forteguerra et Guinigi entraînera les assassinats du gonfalonier Bartolomeo Forteguerra et en 1400 de Lazzaro Guinigi, chef de la fraction qui contrôlait la cité. Après une habile manœuvre le fils de Lazzaro Guinigi, Paolo fut élu seigneur de Lucques. Il rétablit la paix civile, favorise le retour des émigrés, relança l’économie et réforma le système fiscal. Il mena une politique extérieure de prudence en essayant de rester en dehors des évènements qui ensanglantaient une fois de plus l’Italie tout en s’opposant à la politique expansionniste de Florence.

Sa femme Ilaria del Carreto décéda en 1405, et il lui fit construire un monument funéraire toujours célèbre pour sa beauté par le Siennois Jacopo della Quercia, œuvre majeure de la sculpture gothique renaissance en Italie qui se trouve dans le Dôme de Lucques.

La république fut restaurée. Lucques continua la guerre avec Florence. Grâce à l’alliance avec les Visconti, ducs de Milan, elle résista avec succès et obtint la paix en 1438 mais son territoire fut amputé.

En 1494, Lucques accueillit le roi de France Charles VIII qui menait son armée contre Naples. Elle lui accorda un prêt de dix mille ducats d’or. Il invita les marchands lucquois à s’installer en France et à venir aux foires de Lyon où s'installèrent de nombreuses compagnies lucquoises qui y apportèrent l'industrie de la soie. Lucques reprit sa politique contre Florence favorisant la révolte de Pise mais dut abandonner sa politique francophile.

Lucques eut toujours à faire preuve d’habileté pour conserver son indépendance face à l’Empereur, au Souverain pontife et en particulier durant les Guerres d’Italie entreprises par les rois de France.

Dans la première partie du XVIe siècle, les marchands de Lucques rapportèrent de leurs fréquents voyages à l’étranger des livres de Luther suscitant l’indignation des autorités ecclésiastiques locales.

L’agitation religieuse prit une double forme : d’une part en mai 1538 une révolte populaire avec le discours sur la pauvreté de Bernardini Ochino et d’autre part un mouvement qui plus près de l’esprit d’Erasme se basait sur le retour à l’étude et à la méditation des Évangiles, qui toucha essentiellement l’aristocratie et la bourgeoisie de Lucques.

Plusieurs prédicateurs vinrent à Lucques et les progrès de la Réforme y furent importants. Le fameux théologien Pier Martire Vermigli (1499-1562) lui-même séjourna à Lucques à partir de 1541 au couvent de San Frediano. C’est à partir de 1536 que commença l’exode des premières familles nobles de la République vers Genève ou d’autres places comme Anvers ou Lyon.

Le 21 juillet 1542, le pape Paul III par la bulle Licet ab initio créa la congrégation du Saint-Office (l’inquisition) destinée à lutter contre l’hérésie. Le cardinal lucquois Guidiccioni, membre du Saint-Office accusa le gouvernement et le clergé de faciliter la propagation de l’hérésie et quatre admonestations furent adressées au gouvernement. La menace d’une action directe de l’inquisition amena la république à prendre des mesures d’autant plus urgentes que couraient des rumeurs sur un accord entre l’empereur et Cosme Ier de Médicis sur l’annexion de Lucques par le duché de Toscane.

En 1546, prend place la conjuration de Francesco Burlamacchi qui visait à s’opposer aux menées de Cosme Ier de Toscane pour conserver sa liberté à Lucques.

Dans les années suivantes, les persécutions se multiplièrent et la République créa un Office de la Religion qui était en charge de surveiller le comportement religieux des citoyens. Lucques fut une des villes italiennes où la population adhéra le plus à la Réforme.

Lucques doit son succès à ses banques et au commerce des tissus. Elle parvient à maintenir son indépendance malgré les guerres qui ravagent régulièrement l'Italie.

Les principales familles de Lucques furent : les Arnolfini dont Jan van Eyck fera un tableau célèbre Les Époux Arnolfini, les Micheli, les Cenami, les Calandrini originaire de Sarzana, les Burlamacchi, les Sbarra, les Balbani, les Turrettini, parmi les plus actives dans le commerce de la soie en France et en Flandres, dont des membres furent maîtres de la monnaie de Paris aux XIVe et XVe siècles sous le nom d’Isbarre ; Diversi, Guidiccioni, Trenta, Diodati dont est issu Giovanni Diodati, Buonvisi, Guinigi, Rapondi dont est issu Dino Rapondi, connu sous le nom de Dyne Raponde, banquier de Philippe le Hardi.

En 1408, Lucques accueille le synode qui doit résoudre le schisme de la papauté.

La république de Lucques

Après 1628, la démocratie lucquoise se mue en oligarchie.

Lucques demeure une république indépendante jusqu'à la conquête par les Français en 1799. Napoléon Ier en fit une principauté pour sa sœur Élisa. La principauté se mua en duché, attribuée aux Bourbon-Parme, en 1815, et rattaché à la Toscane en 1847.

Les souverains successifs du duché sont :

  • Marie Louise d'Espagne (1782-1824),
  • son fils Charles Louis (1799-1883), jusqu'au traité de Modène le 5 octobre 1847, signé avec le grand-duc de Toscane Léopold II (1797-1870).
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