Loire (fleuve) - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Toponymie et gentilés

L’adjectif signifiant relatif à la Loire est « ligérien », d’après le nom du fleuve en latin, Liger, lequel a donné le nom français Loire, en langue ligérienne Loère et les noms occitans Léger et Leire.

Par ailleurs, la Loire a donné son nom aux départements français d’Indre-et-Loire (37), de la Loire (42), de la Haute-Loire (43), de la Loire-Atlantique (44) (anciennement appelé Loire-Inférieure), de Maine-et-Loire (49) et de Saône-et-Loire (71) ; à la région française des Pays de la Loire ; au val de Loire, partie de la vallée de la Loire classée en 2000 au patrimoine mondial de l’UNESCO ainsi qu'à de nombreuses communes françaises située le long de son cours.

Histoire

Des scientifiques émettent l'hypothèse que, dans un passé éloigné, la Loire continuait vers le nord et finissait par rencontrer le cours de la Seine, tandis qu'existait une autre Loire prenant sa source dans la région de Gien et se dirigeant vers l'ouest. Un incident géologique, vraisemblablement le plissement alpin, aurait favorisé une capture de la Loire séquanaise par la Loire atlantique et aurait détourné ainsi le fleuve vers l'ouest, donnant la Loire actuelle. Le lit de l'ancienne Loire séquanaise est occupé aujourd'hui par le Loing.

La navigation

Autrefois important axe de navigation et de transport de marchandises jusqu'au milieu du XIXe siècle, la Loire n’est aujourd’hui plus navigable pour les plus gros bateaux que dans son estuaire, jusqu’à Nantes environ. Elle reste classée voie navigable intérieure (et gérée par Voies navigables de France) à partir de Bouchemaine jusqu'à Nantes, et aussi sur deux kilomètres entre Decize et Saint-Léger-des-Vignes pour assurer la connexion entre les canaux Latéral à la Loire et du Nivernais. Il existe une seule écluse sur le cours de la Loire, l’écluse à petit gabarit sur le barrage de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire.

Les bateaux anciens étaient traditionnellement à fond plat (comme tout bateau fluvial), avec un grand mât et une voile carrée pour prendre le vent dominant d'ouest de Nantes à Orléans, abattable pour passer sous les ponts. Selon leur taille, ces bateaux se nommaient chaland, gabarre, gabarot, toue, mahon, fûtreau, scute...

Avec ces bateaux pérennes ont coexisté des bateaux conçus pour une unique descente, vendus au bout du voyage comme bois de charpente ou de chauffage, ou réutilisés localement. Ces bateaux, construits en sapin dans la région du Forez, emmenaient le charbon stéphanois et les produits foréziens tels que vins et céramiques jusqu'à Paris ou Nantes. Leur trafic a duré de 1704 à 1860. Ils se nommaient, selon leur lieux de construction, saint-rambertes (ou ramberte ou encore salambarde) s'ils étaient construits à Saint-Rambert-sur-Loire, ou roannaises s'ils étaient construits à Roanne.

La batellerie à vapeur

L'Inexplosible n° 22, reconstitution d'un bateau de Loire à vapeur et à aubes du XIXe siècle

Le premier bateau de ce type sur le fleuve est lancé en juin 1822. Il s'appelle La Loire et est destiné à faire la navette entre Nantes et Angers. A partir de 1825, d'autres bateaux remontent ainsi jusqu'à Orléans. Destinés au transport des personnes et des marchandises, ils font fortement concurrence à la marine traditionnelle. Il s'agit essentiellement de bateaux à aube, à fond plat, avec une cheminée inclinable (pour passer sous les ponts). De nombreux accidents ont émaillé l'histoire fluviale, dont plusieurs explosions de chaudière.

En 1837, la conception des chaudières est modifiée , donnant naissance aux bateaux appelés Inexplosibles, dont une première compagnie se fixe à Orléans. Ils sont long d'une quarantaine de mètres avec un tirant d'eau inférieur à 20 cm. La chaudière, centrale, permet de mouvoir deux roues à aubes latérales. Le trajet Orléans-Nantes dure deux jours et la remontée trois. En amont, le bateau pouvait rejoindre Nevers en deux jours supplémentaires.

Le débit irrégulier du fleuve limitait fortement la circulation, en particulier la remontée de celui-ci, qui pouvait être cependant aidée par le halage des bateaux.

En mai 1843 s'ouvre la ligne de chemin de fer Paris-Orléans. Les inexplosibles servent alors à rejoindre les autres villes ligériennes. La fin des années 1840 voit l'arrivée du train à Tours, Angers, puis Nantes, mettant fin au transport fluvial des passagers. Le transport des marchandises va survivre quelque temps, l'un des derniers bateaux en service étant le Fram qui a navigué jusqu'en 1918.

Une reconstitution d'un Inexplosible est visible sur les quais d'Orléans depuis l'été 2007.

Le XXe siècle

Jusqu’en 1991, des pétroliers remontaient encore de Nantes à Bouchemaine, à l’embouchure de la Maine, près d’Angers. Aujourd’hui, ce trafic commercial a totalement cessé. La Loire n'est plus naviguable actuellement par les hauturiers que dans son estuaire.

La renaissance de la navigation ligérienne

Depuis le début des années 1990, un puissant mouvement de regain d'intérêt pour ce patrimoine a conduit de nombreuses associations, aidées par des archéologues nauticiens comme François Beaudouin, à reconstruire aussi fidèlement que possible ces anciens bateaux tel le scute de Savonnières. Parmi les festivités sur le thème de la Loire, a lieu, tous les deux ans, à Orléans un grand rassemblement de ces « vieux gréments » de Loire, en septembre.

Depuis plus de six ans France 3 Centre fait découvrir la Loire grâce à son émission Chroniques de Loire diffusée tous les vendredis midi et à 19 H un rendez vous avec les Ligériens.

Le fleuve royal

La vallée de la Loire située entre Sully-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire a été classée en 2000 par l’UNESCO Patrimoine Mondial de l’humanité. La Loire est parfois surnommée fleuve royal étant donné la grande présence de châteaux souvent royaux la bordant. De nombreux châteaux sont à citer tels que le magnifique château de Chaumont dominant la Loire sur la rive gauche ou encore le splendide château d'Amboise édifiée au confluent de la Loire et de l'Amasse, ou alors le château d'Azay-le-Rideau et le château de Chinon etc... .

Dernier « fleuve sauvage » ?

Malgré plusieurs barrages et d'importantes protections latérales contre les crues (des turcies ou levées), la Loire est souvent présentée comme le « seul grand fleuve sauvage » survivant en France : elle est aussi un « royaume » de paysages somptueux et de milieux naturels très riches. Mais cette appellation, selon les archéologues nauticiens et autres historiens, est très abusive : la Loire est une rivière « civilisée » depuis l'Antiquité, de par sa position privilégiée, avec le Rhône, dans l'isthme français entre les mondes méditerranéen et atlantique. Très tôt elle a connu des aménagements pour favoriser la navigation et protéger les populations riveraines de ses crues légendaires. La Loire a engendré une civilisation ligérienne qui lui est propre, avec ses traditions, ses savoir-faire, ses coutumes, son parler, même si aujourd'hui, avec la disparition de sa navigation, cette identité est perçue de manière moins évidente. Parler de la Loire comme d'un « fleuve d'aspect sauvage » serait plus approprié.

L'intégralité du fleuve a été inscrit comme Site d’importance communautaire du réseau européen Natura 2000 au titre des deux directives européennes « Oiseaux » et « Habitats », en vue de la protection de sa faune et de sa flore sauvage, de sa biodiversité, de ses écosystèmes ainsi que des lieux de passage des espèces migratoires.

Page générée en 0.156 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise