En 1977, le Congrès américain fonde le comité national pour la protection des sujets humains, des biomédecines et de la recherche comportementale (National Committee for the Protection of Human Subjects of Biomedical and Behavioral Research ou NCPHSBBR) afin d’enquêter sur l’efficacité réelle de la lobotomie, aussi bien d’un point de vue éthique que médical. Leur conclusion fut que cette pratique, certes dangereuse, pouvait avoir des effets positifs sur des malades autrement incurables. Cependant, des études plus récentes et l’arrivée de méthodes moins radicales mènent à une interdiction de la lobotomie dans des pays comme la France, l’Allemagne, le Japon et la plupart des États des États-Unis.
La lobotomie est aujourd’hui considérée comme une pratique barbare et extrêmement dangereuse, et on lui préfère systématiquement un traitement médicamenteux. Elle est employée uniquement dans des cas extrêmes, dans le traitement de maladies de l’ordre du trouble obsessionnel compulsif, pour lesquelles aucun traitement médical médicamenteux n’existe. Faute de preuves concernant son efficacité, on ne l’utilise plus pour traiter la schizophrénie. L’efficacité du traitement est moyenne (une amélioration observée pour 5 patients sur 18, Baer et al., 1995).
La leucotomie est cependant toujours pratiquée de façon légale dans certains pays, elle est notamment effectuée sous contrôle dans certains États des États-Unis, en Finlande, en Suède, au Royaume-Uni (à Cardiff et à Dundee), en Espagne, en Inde, en Belgique et aux Pays-Bas. En France, 32 lobotomies furent pratiquées entre 1980 et 1986 d’après un rapport de l’IGAS.
Le lobe frontal du cerveau, qui est le plus souvent concerné par la lobotomie, contrôle un certain nombre de fonctions cognitives avancées ainsi qu’une partie du contrôle moteur. Le contrôle moteur, qui se trouve en profondeur, n’est généralement pas affecté par l'opération. Le cortex préfrontal gère l’impulsion, le jugement, le langage, la mémoire, une partie des fonctions motrices, une partie des notions mathématiques et du comportement sexuel, la personnalité, la spontanéité et la sociabilité. Les lobes frontaux aident à formaliser, coordonner, contrôler et à exécuter le comportement.
Ces parties du cerveau ne sont pas à proprement parler vitales, mais au vu des nombreuses fonctions plus ou moins avancées qu’elles contrôlent, une opération mène toujours à une altération, parfois à un changement radical, de la personnalité. Les effets de la lobotomie, parfois recherchés, sont donc une modification de la personnalité, de la spontanéité, de la libido. Parfois, une lobotomie peut aboutir à un état proche de la schizophrénie, parfois elle peut atténuer les effets de cette maladie.
Les patients devenaient généralement asociaux, moins flexibles et perdaient leurs capacités d’adaptation. Cela n’affectait généralement pas le quotient intellectuel des patients, mais limitait leur capacité à résoudre des problèmes abstraits.
La lobotomie est un thème évoqué dans des chansons de punk rock français :
Le punk rock américain l'évoque également :