Les proverbes et expressions liés au chat se comptent par dizaines en langue française, soit qu’ils mettent en scène l’animal lui-même (qui court vite, dort beaucoup et chasse les souris), soit que le terme de « chat » désigne l’homme, qui s’identifie alors au félin. La plupart de ces dictons datent de plusieurs siècles ; certains remontent même au Moyen Âge.
« dès potron-minet » : à l'aube (de potron, déformation de posterio ; à l'origine : dès potron-jacquet)
« avoir des yeux de chat » : bien voir dans l'obscurité
« avoir un chat dans la gorge » : être enroué
« être gourmand(e) comme un(e) chat(te) » : aimer les sucreries, les petits plats fins.
« donner sa langue au chat » : initialement rester sans voix ; par extension, avouer son ignorance, arrêter de réfléchir à un problème et demander la solution
« acheter chat en poche » : acheter sans voir l'objet de la vente. Molière utilise cette locution (Pourceaugnac, II, 7). En sensinverse, on peut vendre chat en poche, c’est-à-dire ne pas faire voir ce que l’on vend. L’expression Chat en poche a également inspiré le titre d’une pièce de théâtre de Georges Feydeau.
« Acheter un chat en sac » ou « Acheter un chat dans un sac » dans le même ordre d’idée. La formule se trouve entre autres chez Boileau (Satires, I) et Daniel.
« avoir d'autres chats à fouetter » : Avoir des choses plus importantes à faire que celles qui nous sont proposées
« il n'y a pas de quoi fouetter un chat » : c'est une affaire sans importance
« être comme chien et chat » : avoir des relations tendues, difficiles
« ne réveillez pas le chat qui dort » : n'allez pas au devant de la difficulté ou du danger
« à bon chat, bon rat » : la défense est d'aussi bonne qualité que l'attaque
« il n'y a pas un chat » ou « il n'y a pas la queue d'un chat » : il n'y a personne. Cette phrase est très répandue dès le XVIIIe siècle, en particulier dans la correspondance de Voltaire.
« appeler un chat un chat » : parler franchement de sujets délicats ou scabreux.
« jouer à chat » (vieilli) : jeu de poursuite dans la cour de récréation
« jouer à chat perché » : variante du précédent où un joueur en hauteur est invulnérable
« jouer au chat et à la souris » : s'épier sans vouloir ou pouvoir se rencontrer
« jouer (avec sa victime) comme un chat avec une souris » : faire durer cruellement une situation déplaisante
« jeter le chat aux jambes de quelqu'un » : lui susciter des embarras
« retomber comme un chat sur ses pattes » : se tirer adroitement d'une situation difficile
« emporter le chat » : partir sans dire au revoir
« maladie des griffes du chat » : lymphoréticulomatose bénigne d'inoculation.
« maladie du cri du chat » : ensemble de malformations dues à la délétion d'un bras du chromosome 5
« pipi de chat » : chose de peu de conséquence ou bien boisson, en particulier bière, de mauvais goût
« Passer comme un chat sur la braise » : Passer très vite, notamment au figuré lors d'un discours pour passer rapidement sur un fait douteux.
« De la bouillie pour les chats » : travail bâclé, texte incompréhensible.
« Faire une toilette de chat » : se laver sommairement, sans trop se mouiller.
« Aller comme un chat maigre » : courir beaucoup et très vite. Ces mots apparaissent déjà chez Mathurin Régnier (Satires, XI).
« Une chatte n’y retrouverait pas ses petits » : grand désordre, situation très complexe.
« Cela ferait pisser un chat par la patte » ou « à faire pisser un chat par la patte » : se dit de quelque chose qui a un goût (très) acide (Patois de Normandie?).
« it's raining cats and dogs »Il pleut des chats et des chiens est une expression anglaise pour dire qu'il pleut beaucoup.
« Avoir un œil qui surveille le poisson et l'autre qui fait «entention» à le chat » : expression pied-noire qui décrit un strabisme divergent.
« Un sac de chats » : expression argentine équivalent à un sac de noeuds.
« Jeter le bout au chat » : mettre un morceau de viande au rebut. S'emploie aussi pour qualifier une ablation chirurgicale ou accidentelle.
« Ecrire comme un chat » : avoir une écriture illisible. L'origine de l'expression proviendrait d'une association d'idée avec un "greffier", un chat en argot parisien.
« chat à neuf queues » : traduction de l'anglais cat o'nine tails, nom du fouet utilisé autrefois dans la marine anglaise
« une vie de chat » : une vie facile, confortable.