Lingo est le langage de script qui accompagne le logiciel Macromedia Director.
L'auteur du Lingo est le développeur John Henry Thompson. La lingo a été enrichi par de nombreuses sociétés ayant développé des xtras, dont intel, ageia, havok...
Le mot Lingo signifie en anglais argot, au sens de langage vernaculaire, langue spécialisée appartenant à un groupe précis (ex. l'argot des typographes).
Contrairement aux langages de niveau 4 les plus répandus (basic, javascript...), le script lingo ne reproduit pas les concepts de la programmation à l'identique mais les remanie à sa façon en vue d'une application efficace et simple. Afin de marquer la distinction il utilise des termes différents, par exemple le "tableau" est renommé "list", une classe est appelée "parent script"...
Voici un exemple de fonction :
on multiplie(a,b) return a*b end multiplie
Les fonctions commencent en effet toutes par on [nom de fonction][(arguments)] et se terminent par end [nom de fonction]. Lingo est un langage très laxiste, on est par exemple autorisé à ne pas mettre les parenthèses après le nom de la fonction (on multiplie a, b).
À noter, les variables sont typées dynamiquement et il n'existe pas de différenciation entre le "=" d'affectation et le "=" de comparaison.
if a=1 then b=2 else if a="une chaîne" then b=3 end if end if
Après des années d'évolution syntaxique, Lingo est devenu un langage "pointé" assez classique, et donc très lisible.
Director est un logiciel dédié à l'interactivité. Par conséquent, Lingo permet l'interception facile d'un grand nombre d'évènements tels que : preparemovie (avant l'affichage), startmovie (au moment de l'affichage), mousedown (clic enfoncé), mouseup (clic relâché), etc. Certains scripts intercepteurs évènements concernent l'ensemble du programme, d'autres peuvent ne s'appliquer qu'à des objets précis, comme les sprites (occurrence d'un objet - par exemple graphique - sur la scène).
on mouseup -- lorsque l'on clique sur l'objet auquel s'applique ce script'' if the mouseh<320 then -- si la position horizontale de la souris est inférieure à 320 puppetsound(1, "bing") -- on déclenche le son nommé "bing" sur la piste 1. end if end
Les variables numériques en lingo sont simplifiées. Les variables globales ou d'objet ne se déclarent qu'en dehors des fonctions. Les variables locales sont déclarées implicitement.
Le typage est implicite, ainsi:
Il n'existe pas de variables booléennes, lingo utilise les entiers 0 et 1, qui pour des raisons de lisibilité peuvent toutefois s'écrire true et false.
Les chaînes de caractères peuvent être lus comme des tableaux à l'aide de la variable globale "the itemDelimiter" et la prioriété .item des strings, ou bien les propriétés .line et .word des string.
les noms des variables peuvent contenir des lettres, des chiffres, ou le signe underscore. Elles ne peuvent pas commencer par un chiffre.
On peut créer des symboles avec le signe dièse (#). Un symbole n'est pas une variable mais un nom de variable ou fonction.
Par exemple, dans maCouleur = #rouge, le mot #rouge ne signifie rien pour Lingo ; en revanche, maCouleur = couleurs[#rouge] permet de retrouver la propriété rouge de l'objet couleurs, la fonction call(#rouge, obj, arguments...) permet d'appeler la méthode rouge de l'objet obj.
Lingo possède une liste de classe correspondant aux structures de données classiques, avec d'importantes automatisations.
classe lingo | données correspondantes |
list | tableau linéaire |
propList | tableau associatif / struct |
matrix | tableau à 2 dimensions |
point | vecteur 2d |
rect | rectangle 2d |
vector | vecteur 3d |
transform | matrice 3d |
La classe list contient un tableau à mémoire dynamique. Ces tableaux sont "one-based", le premier index est égal à 1. Cela permet d'utiliser le zéro comme identifiant nul lorsque l'on référence les indexes.
Y écrire ou y lire le contenu d'une cellule est une opération aussi lourde que la syntaxe pointée (plus lente sur des grosses listes que des petites). Pour optimiser les opérations sur les tableaux il faut utiliser le plus possible l'algèbre des tableaux, qui évite de nombreuses lectures de cellule.
Les listes se créent ainsi :
Les tableaux peuvent contenir n'importe quel types de données:
Les tableaux peuvent utiliser tous les types d'opérateurs compatibles avec le contenu des cellules. Cela permet une considérable accélération des boucles de calcul puisque celles-ci sont alors gérées en natif.
Exemples avec les entier et les décimaux:
Pour les exemples avec des tableaux de vecteurs et matrices, voir les classes vector et transform.
Contient un tableau associatif. Les identifiants peuvent être soit:
L'algèbre est identique à celui des listes linéaires.
Encode un tableau à deux dimensions. Ajouté à la v11 pour les terrains du moteur physx.
Encode un vecteur 2d. Ses coordonnées se nomment "locH" et "locV". Elles peuvent être entières ou décimales.
Les données se lisent par les propriétés locV / locH ou comme un tableau:
L'algèbre des vecteurs 2d se comporte exactement comme l'algèbre des tableaux et peut se combiner avec:
Encode un rectangle. Les valeurs peuvent être entières ou décimales.
:r = rect(left, top, right, bottom) :r.left, r.top, r.right, r.bottom ou r[1], r[2], r3], r[4] renvoient ses coordonnées :r.width et r.height renvoient sa largeur et sa hauteur
Quelques méthodes:
L'algèbre des rectangles est identique à celui des points 2d.
Encode un quadrilatère. Utile surtout pour les manipulations d'images.
Encode un vecteur 3d. Nombres décimaux uniquement.
Ses coordonnées sont accessibles de deux manières: soit avec les propriétés x, y, z, soit avec l'index de dimension:
Quelques méthodes:
L'algèbre des vecteurs 3d diffère de celle des listes et des vecteurs 2d:
L'algèbre des vecteurs peut se combiner avec celui des tableaux.
Encode une matrice de transformation 3d composée de 16 décimales.
Les 3 premiers groupes de 4 nombres encodent les 3 vecteurs du repère. Le dernier groupe encode l'origine. (le 4ème nombre de ces groupes sert aux calculs internes).
Exemple: choisir le vecteur (0,0,1) pour l'axe X:
Quelques méthodes:
Algèbre des matrices:
L'algèbre des matrices se combine également avec les tableaux: