Lin cultivé - Définition

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Introduction

Lin cultivé
 Linum usitatissimum
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Linales
Famille Linaceae
Genre Linum
Nom binominal
Linum usitatissimum
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Malpighiales
Famille Linaceae

Le lin cultivé (Linum usitatissimum) est une plante annuelle de la famille des Linaceae cultivée principalement pour ses fibres, mais aussi pour ses graines oléagineuses. Les fibres du lin permettent de faire des cordes, du tissu, ou plus récemment des charges isolantes pour des matériaux de construction. Les graines sont utilisées pour produire de l'huile de lin pour l'industrie de l'encre et de la peinture, ainsi que des aliments pour animaux, pour leur richesse en oméga-3.

Le lin est une des rares fibres textiles végétales européennes. Elle a la particularité d'être une fibre longue (plusieurs dizaines de centimètres), par rapport aux fibres courtes (le coton, le chanvre) ou moyennes (la laine)

Culture

Champs de lin

La culture du lin est particulièrement délicate. En effet, planté au printemps, le lin pousse en « 100 jours ». Cette courte période végétative rend difficile tout rattrapage en cas d'incident (mauvaise levée, conditions climatiques défavorables...). Le lin doit pousser suffisamment pour avoir un rendement satisfaisant, mais pas trop sinon il est trop fin. Plus il grandit, plus il devient sensible à la verse. Parfois, pour limiter la croissance et favoriser la solidité des fibres, on utilise des produits chimiques appelés « régulateurs ».

Le lin, ayant une racine pivot, doit être planté dans une terre finement préparée. Cette préparation de terre, suivie du semis, nécessite des conditions climatiques optimales et un réel savoir-faire de la part de l'agriculteur : une erreur peut compromettre toute la récolte.

Par ailleurs, le lin est une plante exigeante pour les terres, d'autant plus que toute la plante, racine comprise, est récoltée, exportant des champs beaucoup de matières organiques. Les rotations de lin doivent donc être très lentes, au minimum 5-6 ans entre deux cultures sur une même parcelle.

Itinéraire technique :

Le liniculteur choisit la variété de lin textile suivant ses caractéristiques et les particularités de ses parcelles.

En fonction des conditions climatiques, les semis ont lieu entre le 1er mars et le 15 avril. Cent vingt kilos de semences certifiées sont alors semés par hectare pour obtenir un peuplement d’environ 1 800 plantes au mètre carré. Cette densité assure le meilleur rapport entre le rendement, la résistance à la verse et les qualités de fibres.

Le lin est une culture qui demande peu d’engrais et peu de produits phytosanitaires. A ce titre sa culture contribue pleinement à la préservation de l’environnement.

Son cycle végétatif est rapide et s'étend sur une centaine de jours seulement.

Six semaines après les semis, le lin a déjà une hauteur de 10 à 15 cm. Capable d’une croissance de plusieurs centimètres par jour dans des conditions optimales, la plante atteint alors 70 à 80 cm en une quinzaine de jours. Cette période correspond à l’élongation des fibres et au remplissage des cellules fibreuses.

Capsules de lin en juillet

La floraison intervient aux environs du 15 juin, les champs se parent alors d’une subtile couleur bleue pendant à peu près une semaine. Les fibres ont alors atteint leur longueur maximale. Les capsules contenant les graines vont se former au cours des quinze jours qui suivent la floraison.

La récolte commence vers le 15 Juillet, les lins, trop difficiles à couper, vont d’abord être arrachés, ce qui préserve les fibres les plus longues, puis déposés au sol sous forme d’andains, par les arracheuses.

Rapidement, après l’arrachage, les lins vont être écapsulés. Les écapsuleuses-batteuses vont reprendre les andains afin de récupérer les graines. Après avoir été triées et traitées, ces graines serviront de semences pour l’année suivante, ou seront exploitées (huile, aliment...).

En fonction des conditions climatiques, des caractéristiques des lins semés et des parcelles, les lins vont rester au sol entre deux semaines et deux mois, pour l'étape du rouissage.

Favorisée par l’alternance de la pluie et du soleil, une action enzymatique dégrade les pectines qui lient les fibres à la paille. Les liniculteurs vont alors retourner les pailles en cours de rouissage pour obtenir un résultat homogène.

A la fin du rouissage, lorsque les pailles sont suffisamment sèches, elles vont êtres enroulées puis elles seront entreposées chez le liniculteur, avant leur passage au teillage pour séparer mécaniquement les pailles et les fibres.

Culture du lin

L'Europe est le premier producteur de fibres de lin du monde, avec deux tiers de la production mondiale, cultivés sur environ 110 000 ha . En France, sa culture est pratiquée depuis la frontière belge jusqu'à la plaine de Caen.

Champ de Lin, dans le pays de Caux, en juillet.

L'excellence du lin européen est le fruit de la réunion de trois facteurs bénéfiques : la présence de sols adaptés, les conditions climatiques favorables et le savoir-faire de liniculteurs expérimentés et soucieux de la qualité. Dans le domaine de la production agricole, les spécialistes européens ne laissent rien au hasard : la préparation des terres, la sélection des variétés, le semis et la croissance du lin, la récolte par arrachage et le rouissage à terre, toutes ces étapes mobilisant la même rigueur et les mêmes soins.

Protagoniste du développement durable, le lin européen est écologique : le lin requiert cinq fois moins d’intrants (pesticides, engrais) que le coton, en particulier parce que sa culture est rotative et donc n’épuise pas les sols. Et, comme pour les meilleurs vins, aucune irrigation n’intervient dans sa croissance.

La transformation de la plante en fibres respecte l’environnement : contrairement aux fibres artificielles telles la viscose, elle n’a besoin ni d’énergie ni de solvant pour la transformation en fibres.
Le rouissage, procédé naturel destiné à favoriser l’extraction des fibres, consiste à laisser le lin dans le champ, pour bénéficier d'un juste dosage de pluie et de soleil ; le lin a ainsi des "crus" en fonction du climat, et des nuances propres à chaque terroir.
Suit le teillage, dernière étape avant le peignage, puis la filature.

Une fibre de lin

Coupe transversale de lin

Les fibres sont des cellules situées dans la tige entre l’écorce et le bois. Les fibres forment des massifs, ou faisceaux, disposés en un arrangement circulaire autour du bois. Dans la direction longitudinale, les fibres sont collées les unes aux autres, très fortement soudées par un ciment interstitiel, de telle sorte que les faisceaux fibreux présentent une longueur sensiblement égale à celle de la tige. Dans la section complète de la tige, on compte 20 à 40 faisceaux composés chacun de 20 à 40 fibres. La longueur des fibres varie entre 10 et 100 mm, et leur diamètre varie de 20 à 40 microns. A maturité des plantes, les fibres représentent environ 25% de la masse sèche des tiges.

Les fibres ont une structure tubulaire à faible élasticité (allongement à la rupture de 1 à 2%) et à forte ténacité (l’une des fibres naturelles les plus solides), qui assure la protection de la plante contre les intempéries, les micro-organismes, ainsi que les insectes et les herbivores.

A maturité, les cellules fibreuses sont complètement entourées des différentes couches formant les parois. De l’extérieur vers l’intérieur on distingue la paroi primaire PI, puis les trois couches S1 à S3 de parois secondaires.

Les parois secondaires qui assurent l’essentiel des propriétés mécaniques des fibres sont composées de microfibrilles de cellulose unidirectionnelles, entourées de polysaccharides matriciels, appelés pectines ou hémicelluloses.

La cellulose est un homopolysaccharide composé d’unités β-D-glucose liées entre elles par une liaison (1,4). Les différentes chaînes de cellulose sont reliées par des liaisons Hydrogène reproduites de façon très régulières entre les groupements OH des différentes chaînes. Les pectines sont les polysaccharides les plus importants avec la présence de galactanes et de rhamnogalacturonanes de type I. Les hémicelluloses sont essentiellement des β-1-4 glucanes, mais également des glucomannanes, galactomannanes …

Le rôle des pectines est, d’une part, d’assurer la cohésion entre les faisceaux de fibres en formant un complexe avec les ions calcium et, d’autre part, dans la paroi secondaire, de constituer une matrice enrobant les microfibrilles de cellulose. Les fibres comportent également d’autres polymères chargés négativement, et des protéines (notamment riche en glycine). La composition des fibres varie selon l’origine et la variété de la plante.

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