La ligne E est une ligne entièrement exploitée par la SNCF, qui fonctionne de 5 h 00 à 1 h 00 du matin, à l'aide de cinquante-trois rames de type Z 22500.
Depuis mars 2004, la ligne bénéficie de la certification « NF Services » (des lignes RER), gage de qualité, qui s'appuie sur 22 critères classés selon quatre catégories : les services en gare, à bord des trains, en gare et à bord des trains, et à distance. Elle est délivrée par AFNOR Certification, organisme certificateur indépendant chargé de contrôler ces critères.
Exceptionnellement, le service peut devenir continu, c'est-à-dire effectué 24 h/24, à l'occasion d'évènements importants comme la Fête de la Musique et la nuit du Nouvel An. À cette occasion, le service nocturne, intitulé « Nuit Festive », est assuré au départ de la gare de l'Est (les gares souterraines étant fermées à ces heures), en direction de la banlieue à raison d'un train par heure vers Meaux et vers Tournan, toute la nuit. Ces trains desservent alors toutes les gares du parcours.
Les codes missions de la Ligne E du RER sont composés de quatre lettres. Depuis le 10 décembre 2007, chaque lettre a une signification bien particulière, entraînant une refonte complète de l'ancien système.
1re lettre : la destination du train
La première lettre renseigne sur la destination finale du train.
2e lettre : le type de desserte après la gare de Magenta
3e lettre : précisions sur la desserte du train
4e lettre : le tronçon desservi
Trois voyelles différentes peuvent prendre la place de cette dernière lettre.
Tableau des Codes Missions
Destinations | Codes Missions |
---|---|
Roissy-en-Brie | BOTA |
Chelles-Gournay | CISI, COHI, CONI, CUSI |
Nogent-Le Perreux | DOHA |
Émerainville - Pontault-Combault | EAVA, EOHA |
Gagny | GISI |
Gretz-Armainvilliers | GAVA, GOHA |
Haussmann - Saint-Lazare | HAVA, HISI, HIVA, HOCI, HONY, HOTA, HOVA |
Pantin | KOHA |
Magenta | NOCI, NOHY, NUSI |
Noisy-le-Sec | SOHA |
Tournan | TAVA, TIVA, TOBA, TOHA, TOVA, TYVA |
Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise | VOHA, VOTA |
En italique, sont indiquées les missions non régulières mises en place en cas de perturbations (travaux, grève...)
Exemples :
À l'heure de pointe, la ligne s'organise désormais ainsi :
En contre-pointe, l'exploitation n'a pas changé :
Aux heures creuses, l'exploitation est devenue plus simple. Elle comprend :
En service d'extrême soirée, après 22 h 00, l'exploitation, toujours simplifiée sur la branche de Tournan, comprend :
En cas de difficultés d'exploitation ou de travaux, les trains sont très souvent retardés, voire supprimés ou ont, parfois, leur desserte modifiée. Dans cette dernière situation, il est possible de voir, par exemple, des trains ayant pour terminus Magenta au lieu d'Haussmann - Saint-Lazare, ce qui permet de rattraper sept minutes de retard ; on peut voir également des trains normalement en direction de Villiers qui ont pour terminus Nogent-Le Perreux, également pour récupérer du retard. En effet, certaines gares desservies par la ligne permettent le retournement de trains, principalement, si des difficultés d'exploitation surviennent : Magenta, Nogent-Le Perreux, Villiers-sur-Marne pour les missions vers Tournan.
Toutefois, une partie de ces gares particulières, à l'image de celle de Nogent-Le Perreux, ne peut accomplir cette mission qu'en dernier recours, puisque les trains doivent nécessairement cisailler les voies du sens contraire, bloquant les autres circulations (Grandes Lignes, Transilien, Fret...) le temps de l'opération.
Dans le cas d'un mouvement social, un plan de transport spécifique est mis en place en fonction du nombre d'agents (conducteurs, régulateurs...) non grévistes : ce plan favorise, en général, plus les heures de pointe que les heures creuses. Si le nombre de trains prévus ce jour-là est trop faible dans la capitale, il est prévu de reporter le terminus des trains prévus en gare de l'Est, pour des raisons de sécurité dans les gares d'Haussmann et de Magenta : ainsi, ces dernières sont exceptionnellement fermées. Ce fut le cas, par exemple, durant le grand mouvement social de novembre 2007. Dans ce cas de figure, les trains de la branche Chelles fusionnent souvent avec les semi-directs pour Meaux, donnant ainsi naissance à des missions omnibus entre Paris et Meaux. Pour la branche Villiers/Tournan, les dessertes habituelles sont généralement maintenues mais avec des fréquences moins élevées, seul le terminus étant déplacé d'Haussmann vers la gare de l'Est.
Il est ainsi possible de voir, en cas d'incident à Haussmann - Saint-Lazare, que tous les trains ont pour terminus Magenta, mais il est plus fréquent de voir une partie des missions avoir pour terminus Magenta et l'autre partie dirigée vers Paris-Est. Lorsque le tunnel parisien est fermé au trafic voyageurs pour des raisons de sécurité ou pour cause de travaux, tous les trains en circulation ont pour terminus Paris-Est.
Les temps de parcours sont donnés à titre indicatif et varient selon les trains et leur sens de circulation (cf.horaires). Ils peuvent aussi évoluer en cas de retards dus à des évènements imprévus.
Sur la branche Haussmann - Chelles, depuis le 13 décembre 2009, en temps normal, tous les trains pour Chelles desservent toutes les gares du parcours. Ainsi Haussmann est à : Magenta 4 minutes, Pantin 9 minutes, Noisy 13 minutes, Bondy 16 minutes, Le Raincy 19 minutes, Gagny 21 minutes, Le Chenay 24 minutes et Chelles 27 minutes. Ce temps de parcours peut atteindre 30 minutes dans le sens de la pointe en heure de pointe.
Sur la branche Haussmann - Villiers, en temps normal, tous les trains pour Villiers desservent toutes les gares du parcours : Ainsi Haussmann est à : 4 minutes de Magenta, 8 de Pantin, 13 de Noisy-le-Sec, 16 de Rosny-Bois Perrier, 19 de Rosny-sous-Bois, 22 de Val de Fontenay, 25 de Nogent - Le Perreux, 28 des Boullereaux et à 32 minutes de Villiers.
Sur la branche Haussmann - Tournan, depuis la mise en service du prolongement de la ligne, le 14 décembre 2003, il existe en temps normal, trois types de desserte faisant ainsi varier le temps de parcours entre les deux terminus de 4 à 11 minutes environ en moyenne...
Toutes les gares de la ligne sont équipées d'écrans de téléaffichage de type Infogare, installés sur tous les quais des gares concernées. Ils annoncent en temps réel, les six prochains trains desservant la gare et délivrent des informations à caractère conjoncturel. Ces écrans sont assistés par un système de sonorisation et d’assistance vidéo des quais. En effet, chaque gare est équipée d’un réseau de caméras pour la prise de vue des voies à quais.
L’information des voyageurs, la visualisation des images des gares des Yvris à Gretz sont réalisées depuis le point d'information banlieue (PIB) d’Émerainville, entité créée à cet effet tandis que le PIB de Tournan-en-Brie réalise l’information voyageurs et l’exploitation des images locales de sa gare.
À bord des trains, un système sonore d'information des voyageurs indique la desserte du train, au début du parcours principalement et aux gares importantes, les gares non desservies et permet également la diffusion d'information en cas de situation perturbée. De nouveaux écrans infogare de type LCD ont été installés aux gares de Gagny et de Chelles suite aux travaux de reconstruction ou de rénovation de ces gares, réalisés de 2006 à 2008.
La SNCF, souhaitant un matériel directement dérivé des automotrices Z 2N mais adapté à cette ligne, a commandé en 1992 à GEC-Alsthom CIMT et à ANF-Industrie, 53 automotrices Z22500, qui sont livrées entre le 10 mars 1996 et le 1er janvier 2000. Ces rames permettent d’assurer intégralement les dessertes prévues lors du lancement du projet Éole (Haussmann - Chelles/Villiers/Plant-Champigny).
Or, compte tenu que l’ensemble des branches finalement prévues n’étaient pas encore ouvertes et que la branche vers le Plant-Champigny a été ajournée, l’excédent de rames reste sans utilisation réelle alors que la période de garantie du constructeur a commencé (les rames étant reçues). La SNCF décide par conséquent de les mettre en service voyageurs de manière à détecter le plus rapidement possible d’éventuels défauts ou problèmes : c'est l’origine du détachement d’éléments vers Paris Saint-Lazare. Là-bas, douze rames effectuent, à partir du 29 novembre 1998, des navettes entre Paris Saint-Lazare et Nanterre - Université, ligne également équipée de quais hauts. Ces rames ont dû avoir leur composition réduite à quatre caisses, de manière à s'adapter à la faible longueur des quais, ce qui permet leur circulation, si nécessaire, en unité multiple, c'est-à-dire avec deux éléments couplés ensemble. Le reste des rames effectue des tours d'essais en service commercial sur les futures relations RER, en composition normale, mais au départ de la gare de l'Est, le tunnel n'étant pas encore livré.
Mais entre le 14 juillet et le 30 août 1999, la majorité des rames revient de Saint-Lazare, ne laissant plus que cinq rames sur Paris-Nanterre, à l'occasion de la mise en service de la ligne. Pour faciliter la gestion du parc, toutes les rames, anciennement ou encore détachées, eurent leur composition portée à cinq caisses comme leurs sœurs, ce qui ne rendit plus possible une circulation en unité multiple sur Saint-Lazare. Ainsi, les rames détachées peuvent revenir sur la ligne RER et inversement. Cette situation dure jusqu’à la mise en service de la branche Tournan qui a lieu le 14 décembre 2003. Le détachement des rames MI 2N à Paris-Saint-Lazare s'achève aussi grâce à la réception d’éléments Z 20900 à quatre caisses. La présence de ces rames MI 2N a permis de rénover à un rythme élevé les rames Z 6400 à Saint-Pierre-des-Corps.
L'ensemble des rames est, depuis le prolongement à Tournan, revenu sur la ligne, mais, ce prolongement étant plus long que sur celui prévu vers Le Plant-Champigny, les 53 rames ne suffisent plus à assurer l'ensemble des dessertes dans de bonnes conditions. En effet, elles sont depuis le prolongement à Tournan utilisées à leur maximum, ce qui contraint à assurer certains trains en heure de pointe en unité simple et non multiple (10 voitures), avec un seul élément au lieu de deux couplés ensemble. Il faudra probablement attendre le prolongement à l'ouest et une commande de matériel roulant complémentaire afin de remédier au problème.
Les rames 4E, 10E, 28E, 29E et 52E ont assuré des services sur Saint-Lazare entre début 2001 et décembre 2003. De plus, à l'occasion du prolongement de la ligne à Tournan entre décembre 2003 et janvier 2004, les rames 09E et 47E ont bénéficié d'un pelliculage spécial.
La gare d'Haussmann — Saint-Lazare est aujourd'hui saturée. Utilisée depuis la mise en service de la ligne comme terminus alors qu'elle n'a pas été conçue pour cet usage, elle ne peut accueillir qu’un nombre limité de trains par heure. Compte tenu de sa configuration en impasse (c'est-à-dire sans présence de tiroirs de retournement dans le prolongement de la gare), chaque conducteur doit disposer, au minimum, d'un délai de dix minutes après son arrivée au terminus pour pouvoir repartir en sens inverse, le temps d'effectuer les procédures techniques nécessaires. Ainsi, chaque voie du terminus reçoit quatre trains par heure. De ce fait, la gare ne peut accueillir au maximum, que seize trains par heure, ce qui correspond exactement à la fréquence des heures de pointe : 8 Chelles + 4 Villiers + 4 Tournan. La gare de Magenta possède, depuis l'origine, 2 voies intérieures d'où le retournement vers la banlieue Est est utilisable sans cisaillement, mais l'absence d'escalier entre les 2 quais côté Pôle St Denis limite cette possibilité à la seule voie paire. Seul le prolongement de la ligne à l'ouest permettra une augmentation des fréquences et, par la même occasion, le prolongement également prévu de Chelles à Meaux.
La branche de Tournan pose des problèmes de saturation car la ligne comprend seulement deux voies à partir de Nogent - Le Perreux (sauf entre Émerainville - Pontault-Combault et Roissy-en-Brie), alors qu'elle reçoit de nombreux trains en plus de ceux du RER E : les trains du Transilien Paris-Est vers Provins (ligne Longueville - Esternay) et Coulommiers et les trains de fret et de voyageurs de la ligne Paris - Mulhouse. Cependant, malgré le besoin apparent de deux voies supplémentaires, la réalisation du projet est retardée à cause de son coût et des nombreuses expropriations qui seraient nécessaires à sa réalisation. Toutefois, les liaisons à grande vitesse par Besançon dès 2011 ou Strasbourg depuis 2007 allègent fortement la croissance de trafic, la capacité résiduelle étant toute dévolue à l'Île-de-France et à la Champagne-Ardenne.
La tarification de la ligne est identique à celle en vigueur sur tout le reste du réseau et est accessible avec les mêmes titres de transport. Le prix d'un billet Île-de-France varie en fonction de la distance. Comme pour toutes les autres relations transilien, un carnet de dix tickets offre 20 % de réduction sur le plein tarif ou le demi-tarif. Il est en revanche possible d'emprunter la ligne dans Paris intra-muros avec un simple Ticket T+, avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les autres lignes de métro ainsi que le RER.
Le financement du fonctionnement de la ligne (entretien, matériel et charges de personnel) est assuré par la SNCF. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limité par décision politique ne couvrent pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par l'autorité organisatrice, le STIF, présidé depuis 2005 par le président du Conseil régional d'Île-de-France et composé d'élus locaux. Il définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré par une dotation globale annuelle aux transporteurs de la région grâce au versement transport payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques.