La longueur totale de la ligne 12 est de 13,888 km. Elle est entièrement souterraine et possède un tracé particulièrement tourmenté, tant en plan, avec de multiples courbes, qu'en profil, avec de fortes rampes. Elle se caractérise ainsi par son tracé en zigzag, avec de nombreuses courbes, même quand l'axe de la voie sous laquelle elle se situe est relativement rectiligne.
La ligne 12 naît à Issy-les-Moulineaux, au sud-ouest de Paris, par trois voies de garage situées sous l'avenue Victor-Cresson, suivies de la station de passage terminale Mairie d'Issy, à deux voies. Elle se dirige vers le nord-est et entre dans Paris par la porte de Versailles, où se situe un important complexe avec une station à trois voies, entourée de plusieurs voies de garage dont une donne accès à l'atelier de Vaugirard. La ligne se poursuit sous la rue de Vaugirard, en suivant toutes les sinuosités de cette rue, relativement étroite.
Après la station Falguière, elle s'incurve au sud-est par une courbe de 150 mètres de rayon et se place sous le boulevard du Montparnasse. Après un raccordement avec la ligne 13, elle dessert la station Montparnasse - Bienvenüe. Avant la station, un tunnel à double voie se détache vers la droite (au sud) : il constituait l'amorce d'un embranchement prévu vers la porte de Vanves (future ligne C du Nord-Sud) ; cette branche fut en fait intégrée à la ligne 14 du métro, maintenant devenue ligne 13. Cette amorce de tunnel sert actuellement de garage et de magasin.
Après la station Montparnasse - Bienvenüe, la ligne donne naissance à un raccordement avec la ligne 4, puis se dirige vers le nord-ouest, sous le boulevard Raspail, où elle entame son plus long alignement, de 1274 mètres. Après la station Rue du Bac, la ligne se place sous le boulevard Saint-Germain. Le tracé se dirige alors vers le nord et franchit la Seine en passant sous le fleuve et sous le tunnel du RER C, d'abord par une descente de 40 ‰ suivie d'une rampe de 35,1 ‰ pour remonter sur la rive droite. Après la station Concorde, le tunnel passe sous celui de la ligne 1, puis s'engage dans la rue Saint-Florentin puis la rue du Chevalier-de-Saint-George (anciennement rue Richepance) et enfin la rue Duphot par un tracé particulièrement sinueux, avant d'atteindre Madeleine, station également en courbe.
Le tracé passe au-dessus du tunnel de la ligne 14 et se poursuit vers le nord sous la rue Tronchet, de façon toujours aussi sinueuse. Après un raccordement avec la ligne 13, elle gagne la station Saint-Lazare par une courbe de seulement 60 mètres de rayon qui fait obliquer la ligne vers l'est, sous la rue Saint-Lazare. .
Entre les stations Trinité et Notre-Dame-de-Lorette, le tunnel est à trois voies et un tiroir central est raccordé aux deux voies de circulation à la sortie est de la station Trinité ; ce tiroir a longtemps été utilisé pour le retour des trains de la ligne 13 de l'atelier de Vaugirard vers leur ligne d'origine (avant la fusion avec l'ancienne ligne 14, le prolongement vers Châtillon - Montrouge et la création d'un nouvel atelier).
Après la station Notre-Dame-de-Lorette, pour amorcer l'ascension de la butte Montmartre, la ligne bifurque subitement vers le nord par une courbe très serrée de seulement 50 mètres de rayon, suivie d'une seconde courbe identique, qui la place sous la rue Notre-Dame-de-Lorette, où le tunnel est de plus en rampe de 40 ‰ jusqu'à la station suivante, Saint-Georges, dont les deux voies sont séparées par un piédroit central. La ligne poursuit son ascension, et atteint Pigalle, station établie sous la ligne 2 ainsi qu'un collecteur d'égout.
Entre Abbesses et Lamarck - Caulaincourt, le tunnel franchit la butte Montmartre, à 63 mètres de profondeur maximale, ce qui fait de la ligne 12 la plus profonde du réseau. La station Lamarck - Caulaincourt marque le point culminant de la ligne, qui amorce maintenant une descente de 40 ‰. Le tracé s'incurve de nouveau vers l'est et atteint la station Jules Joffrin, située sous la rue Ordener, puis Marcadet - Poissonniers, où la ligne passe de nouveau sous la ligne 4. Le tunnel passe ensuite sous les voies du réseau Nord, puis brusquement, oblique vers le nord par une courbe de 50 mètres de rayon avant de se placer sous la rue de la Chapelle et d'atteindre la station Marx Dormoy. La ligne poursuit plein nord, en pente de 26 ‰, avec de nouvelles sinuosités, et atteint son terminus Porte de la Chapelle, au nord de Paris. La station comporte trois voies à quai, prolongées par quatre voies de garage.
Le système d'information en ligne, couramment désigné par le sigle SIEL, est installé sur la ligne depuis 2007. En commençant par le terminus nord de la ligne 12 :
Station | Communes desservies | Correspondances | |||
---|---|---|---|---|---|
• | Porte de la Chapelle | 18e | |||
• | Marx Dormoy | 18e | |||
o | Marcadet — Poissonniers | 18e |
![]() | ||
• | Jules Joffrin | 18e | |||
• | Lamarck — Caulaincourt | 18e | |||
o | Abbesses | 18e | Funiculaire de Montmartre | ||
o | Pigalle | 9e, 18e |
![]() | ||
• | Saint-Georges | 9e | |||
• | Notre-Dame-de-Lorette | 9e | |||
• | Trinité — d'Estienne d'Orves | 9e | |||
o | Saint-Lazare | 8e, 9e |
![]() ![]() TER Haute-Normandie grandes lignes | ||
o | Madeleine | 8e |
![]() | ||
o | Concorde | 1er, 8e |
![]() | ||
• | Assemblée nationale | 7e | |||
o | Solférino | 7e |
![]() | ||
• | Rue du Bac | 7e | |||
o | Sèvres — Babylone | 6e, 7e |
![]() | ||
• | Rennes | 6e | |||
• | Notre-Dame-des-Champs | 6e | |||
o | Montparnasse — Bienvenüe | 6e, 14e, 15e |
![]() TER Centre TER Basse-Normandie grandes lignes | ||
• | Falguière | 15e | |||
o | Pasteur | 15e |
![]() | ||
• | Volontaires | 15e | |||
• | Vaugirard | 15e | |||
• | Convention | 15e | |||
o | Porte de Versailles | 15e |
![]() | ||
• | Corentin Celton | Issy-les-Moulineaux | |||
• | Mairie d'Issy | Issy-les-Moulineaux |
(Les stations en gras servent de départ ou de terminus à certaines missions)
Six stations de la ligne 12 ont changé de nom au fil des ans :
La création de la ligne par la société du Nord-Sud explique un aménagement des stations légèrement différent de celui de la compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP). Les piédroits sont verticaux et non courbes, et des céramiques portant le logo « NS » de la compagnie ornent toujours les cadres publicitaires. Les faïences sont généralement marron dans les stations sans correspondance et vertes dans les stations avec correspondances. La station Madeleine possédait une faïence bleue.
En outre, les tympans des tunnels, aux deux extrémités des stations entre Solférino et Notre-Dame des Champs (sauf Rue du Bac) font apparaître les mentions « DIRON MONTPARNASSE » ou « DIRON MONTMARTRE » accompagnées d'une flèche indiquant le quai situé à droite. Au nord, à Marcadet – Poissonniers, Lamarck – Caulaincourt et Abbesses, les mentions des tympans sont « DIRON PTE de VERSAILLES » / « DIRON PTE de LA CHAPELLE ». Au sud, à Falguière, les mentions sont « DIRON PTE de VERSAILLES » / « DIRON MONTMARTRE. Toutes les stations de la ligne dans Paris possédaient à l'origine ces indications, mais plusieurs ont disparu au fil des ans et des rénovations.
Le hall de la station Saint-Lazare était, jusqu'en 2004, constitué d'une rotonde présentant, sur le sol, une mosaïque au logo de la Compagnie du Nord-Sud ; celle-ci a été détruite lors de sa rénovation.
Le Nord-Sud, fait par ailleurs réaliser des accès en céramique et fer forgé, d'aspect plus sobre que les entrées Art nouveau d'Hector Guimard, aux entrées des stations de la CMP. Le mot « Métropolitain » apparaît ici en blanc sur fond rouge pour être visible de loin. Deux stations de la ligne possèdent des ascenseurs en raison de leur grande profondeur, Abbesses et Lamarck - Caulaincourt .
Cinq stations présentent en outre une décoration culturelle thématique originale.
Abbesses est desservie par deux puits d'accès, l'un contenant les ascenseurs, l'autre des escaliers hélicoïdaux. Ces escaliers sont ornés de différentes vues de la butte Montmartre : les escaliers montants sont décorés sur le thème de la nature et de la vie montmartroise, tandis que les escaliers descendants offrent des vues des sites les plus célèbres, comme le Moulin Rouge, la basilique du Sacré-Cœur, la vigne ou la place des Abbesses. Cette décoration mise en place en 2007 remplace une grande fresque patchwork réalisée par des artistes de la Butte et vandalisée au fil des ans. L'entrée de la station est orné d'un édicule d'Hector Guimard, situé auparavant à la station Hôtel de Ville et déplacé en 1974. Le choix de cet emplacement est de fait une erreur historique, la société Nord-Sud n'ayant pas fait appel à cet architecte pour ses entourages.
Concorde a été rénovée au début des années 1990 et la station décorée de petits carreaux de faïence, figurant chacun une lettre. L'ensemble cite horizontalement des extraits de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Cette décoration a été imaginée par Françoise Schein.
Assemblée nationale ne possède plus de cadres publicitaires depuis 1990, mais de grandes affiches en papier collées sur les murs, présentant des silhouettes. Ces têtes symbolisent les députés de l'Assemblée nationale. Cette décoration imaginée par Jean-Charles Blais est régulièrement renouvelée, en fonction du calendrier parlementaire.
Montparnasse - Bienvenüe associe au nom du quartier qu'elle dessert celui du père du métro de Paris, Fulgence Bienvenüe. Elle a ainsi été naturellement choisie comme lieu d'exposition sur la technologie du réseau et l'histoire littéraire du métro en l'an 2000 lors de son centenaire. De nombreux extraits d'ouvrages citant le métro ornent en particulier le grand couloir de correspondance équipé de tapis roulants.
Pasteur possède sur les quais des lignes 6 et 12 une exposition consacrée à la médecine, installée lors du centenaire du métro et de la rénovation de la station de la ligne 6. Des panneaux évoquent l’évolution de la biologie et de la médecine depuis Louis Pasteur ainsi que le cadre juridique et diverses anecdotes.
La station Porte de Versailles possède une configuration particulière depuis les travaux du prolongement de la ligne au sud en 1931. Elle est alors déplacée vers la banlieue, et deux demi-stations sont aménagées, décalées d'une quarantaine de mètres. Les quais de l'ancienne station sont supprimés et des voies supplémentaires pour le garage des trains y sont installées. Les carreaux de la voûte constituent les derniers souvenirs de la station originelle.
De par son origine Nord-Sud, la ligne ne dispose que de peu de raccordements avec le reste du réseau :
Le matériel de la ligne 12 est entretenu par les ateliers de Vaugirard, situés dans le XVe arrondissement entre les rues de la Croix-Nivert, Desnouettes et Lecourbe, et le lycée Louis-Armand. Ils sont raccordés à la ligne sur les voies direction Mairie d'Issy, juste au nord de la station Porte de Versailles. Ils sont également raccordés à la ligne de Petite Ceinture par les rails qui traversent la rue Desnouettes.
La maintenance lourde et la révision régulière (batteries, bobinages, peintures) du matériel de la ligne 12, comme tous les matériels sur fer du réseau, se déroule aux ateliers de Choisy. Ouverts en 1931, ils sont situés dans le XIIIe arrondissement de Paris à proximité du boulevard périphérique et accessibles via un embranchement de la ligne 7. Ils se décomposent en deux entités distinctes : un atelier de maintenance pour les rames de la ligne 7 (AMT) et un atelier de révision de l'ensemble des rames sur fer du métro. L'ensemble occupe une surface totale de 34 350 m2 environ. Trois cent trente agents sont affectés à cet atelier en 2007.