Lepidoptera - Définition

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Systématique

Évolution

La forme actuelle des stades de développement, de l'œuf à l'imago, existe sans doute depuis 150 Ma. Les 220 000 espèces vivent partout dans le monde excepté dans l'Antarctique et sont particulièrement nombreuses dans la région des tropiques. Elles sont presque toujours associées à des plantes supérieures des angiospermes (plantes à fleurs) et ont donc coévolué. Il est en effet vraisemblable que la spéciation qui a conduit à ce groupe qui possèdent un organe hautement spécialisé comme la trompe s’est accomplie en même temps que le développement des plantes à fleurs avant la fin du tertiaire. Comme presque toutes les espèces ont des chenilles inféodées à une plante hôte précise, l'évolution n'a surement du se faire qu'en présence d'une seule plante hôte ancestrale, donc pas avant le tertiaire.

Fossiles

Insecte ailé pris dans l’ambre

Les lépidoptères fossiles ont tendance à être plus rares que ceux des autres insectes, parce qu’ils étaient moins abondants dans des types d'environnement comme les lacs et les étangs propices à la fossilisation et que les stades larvaires n’ont que la tête chitineuse comme partie dure susceptible d'être fossilisée.

Il existe cependant quelques fossiles, dans l’ambre ou dans des sédiments très fins. Des traces de galeries peuvent être observées sur des feuilles fossiles mais leur interprétation est délicate.

Le fossile le plus ancien Archaeolepis mane est issue de roches britannique, il a été daté d’environ 190 Ma, au jurassique. Ce sont des restes d’ailes qui montrent des écailles à cannelures parallèles sous microscope électronique et le réseau de nervures caractéristique commun aux lépidoptères et trichoptères. On ne connaît que deux autres fossiles du jurassique et treize du crétacé. La période suivante, le tertiaire, est beaucoup plus riche en fossiles. L’éocène en particulier, avec les gisements d’ambre de la Baltique est riche. Ceux-ci ne sont pas d’une grande utilité pour établir la phylogénie des lépidoptères car ils sont déjà très proches des espèces modernes. Plus rarement, les Lépidoptères peuvent se trouver dans des sédiments de type lacustre : diatomite. Un bel exemple a été publié dans le Bulletin des Lépidoptères de France.

D'après les fossiles du jurassique d'Amphiesménoptères découverts (groupe constitué des ancêtres des Trichoptères et lepidoptères, selon la classification de Willi Hennig), ces groupes se sont différenciés il y 56 Ma.

Vocabulaire

Le terme « lépidoptère » dérive du latin scientifique lepidoptera, terme construit lui-même à partir du grec ancien λεπίς « écaille » et πτερόν « aile »). Bon nombre d’espèces sont désignées par un nom vernaculaire différemment suivant leur stade de développement. Souvent seul le papillon est nommé, d’autre fois, seule la chenille, car ravageuse, porte un nom. Plus exceptionnellement, les deux formes sont nommées, comme pour les espèces Nymphalis antiopa ou Bombyx mori.

voir: Liste de Papillon par nom scientifique, Papillon par nom vernaculaire et Chenille par nom vernaculaire.

Lépidoptère adulte, ici un Aurore mâle

Écologie et distribution

Hypercompe scribonia, un papillon de nuit de l'est des États-Unis

Ils sont présents partout dans le monde, mais chaque papillon a une aire de distribution qui lui est spécifique.

Papillons d’Europe : classification adoptée par Fauna Europae

Fauna Europaea est la base de données de l’Union européenne sur la faune d’Europe. Maintenue par l’université d’Amsterdam, l’université de Copenhague et le Muséum d'histoire naturelle de Paris, elle est accessible à tous sur internet.

Quelques espèces communes en Europe

Hétérocères ou papillons de nuit

Rhopalocères ou papillons de jour

Disparition

Les papillons représentent environ 10 % des 1 450 000 espèces d'insectes connues à la surface de la Terre, battus en cela uniquement par les coléoptères (25 %).

Toutefois, en France, les papillons des prairies ont régressé de 50 % entre 1990 et 2005, principalement en raison de la dégradation progressive des écosystèmes, de l'agriculture intensive ou encore du réchauffement climatique. En Grande-Bretagne, environ 70 % de la totalité des espèces de papillons auraient ainsi disparu en vingt ans.

C'est d'autant plus regrettable que la grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons leur confère un rôle d'indicateurs de la biodiversité et de la qualité des milieux naturels, et donc de la santé des écosystèmes. La plupart des espèces étant monophages ou oligophages et étroitement inféodées à des plantes-hôtes sensibles et vulnérables, elles font offices d’éminents indicateurs biologiques.

En Europe, on utilise en effet les papillons pour évaluer la santé des écosystèmes, en vue de tabler sur leur durabilité. La disparition des papillons ces dernières décennies en dit donc long sur l’état de santé de l’environnement.

La disparition des papillons, comme celle des abeilles, pourrait en partie être causée par la réduction de la biodiversité florale du fait de la monoculture et de la transformation du paysage végétal par l'homme, réduisant ainsi la quantité des ressources alimentaires et leur diversité qualitative.

Le bacille de thuringe ou Bacillus thuringiensis (Bt), insecticide biologique le plus utilisé au monde cible les lépidoptères et est la cause principale de leur disparition.

Etat, pressions, menaces

Si quelques espèces, peu nombreuses, ont une aire en extension voire un comportement invasif lié à l'extension de certaines cultures (ex : maïs pour la pyrale du maïs), ou pour des raisons mal comprises (ex. : mineuse du marronnier), de nombreuses espèces de lépidoptères sont en forte régression ou ont récemment disparu de tout ou partie de leurs habitats naturels, en particulier dans les zones d'agriculture intensive.

La destruction de leur habitat l'usage croissant de pesticides (insecticides, mais aussi de désherbants qui visent visent les plantes-hôtes des chenilles) semblent être les principales causes de ces régression). Le dérèglement climatique en est une autre, qui explique aussi des changements rapides d'aires de répartition

Protection

La convention de Berne qui a pour but d'assurer la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe par une coopération entre les États a été signée le 19 septembre 1979 à Berne en Suisse (entrée en vigueur le 1er juin 1982). Elle comporte en annexe une liste d'espèces qui comprends des papillons. Voici quelques exemples :

  • Polyommatus golgus
  • Euphydryas aurinia le damier de la succise
  • Euphydryas maturna le damier du frêne
  • Papilio alexanorAlexanor
  • Papilio hospiton Porte-Queue de Corse
  • Parnassius apollo Apollon
  • Parnassius mnemosyne
Directive habitats de la communauté européenne du 21 mai 1992 
Annexe II
  • Lycaena helle - Cuivré de la bistorte
  • Lycaena dispar — Cuivré des marais
  • Polyommatus eroides
  • Polyommatus golgus
  • Phengaris teleius- l'azuré de la sanguisorbe
  • Coenonympha oedippus le fadet des laîches
  • Euphydryas aurinia le damier de la succise
Directive habitats de la communauté européenne du 21 mai 1992 
Annexe VI espèces nécessitant une protection stricte, transposé en droit français par l'arrêté du 23 avril 2007 remplaçant celui du 22 juillet 1993
  • Lycaena helle - Cuivré de la bistorte
  • Lycaena dispar — Cuivré des marais
  • Phengaris arion- l'azuré du serpolet
  • Phengaris nausithous- l'azuré des palluds
  • Phengaris teleius- l'azuré de la sanguisorbe
  • Polyommatus eroides
  • Polyommatus golgus
  • Lopinga achine Bacchante
  • Coenonympha oedippus le fadet des laîches
  • Euphydryas aurinia le damier de la succise
Protection nationale par arrêté du 23 avril 2007
  • Phengaris alcon- l'azuré des mouillères
  • Phengaris rebeli- l'azuré de la croisette.
Protection régionale, par exemple 
  • Cupido minimus, Polyommatus semiargus le demi-argus, Polyommatus coridon l'argus bleu-nacré, Melitaea phoebe la mélitée des centaurées en Poitou-Charentes
  • Satyrium w-album la thécla de l'orme, Glaucopsyche alexis l'azuré des cytises, Plebejus idasle moyen argus, Plebejus idas l'azuré des coronilles, Pseudophilotes baton l'azuré du thym, en Ile-de-France.

Une espèce est considérée comme nuisible Cacyreus marshalli le brun des pelargonium

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