Léiomyome utérin - Définition

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Introduction

Léiomyomes utérins

Un léiomyome utérin (également nommé fibrome ou fibromyome utérin) est un myome (tumeur bénigne de tissu musculaire) touchant l'utérus.

C'est une maladie bénigne et fréquente caractérisée par l'apparition de tumeurs mésenchymateuses hormono-sensible dans le muscle lisse utérin. .

Anatomo-pathologie

Le léiomyome utérin est souvent enrobé dans une pseudo-capsule qui le sépare du myomètre suite à une densification du tissu conjonctif.
Il semble que chaque léiomyome ait une origine unicellulaire propre (il est monoclonal), ce qui explique que différents myomes puissent - dans un même uterus - évoluer différemment.

Il ne dégénère qu'extrêmement rarement en cancer (seuls 0,5 % des léiomyomes dégénèrent en tumeur maligne) mais peuvent être à l'origine d'hémorragies.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque ont été récemment épidémiologiquement démontrés, qui semblent confirmer une origine estrogéno-dépendante ou impliquant un ou plusieurs perturbateurs endocriniens ; ce sont :

  • Nulliparité
  • Stade pré-ménopause
  • Indice de masse corporelle élevé et Obésité
  • Facteur ethnique (peau noire)
  • Menstruations précoces
  • Niveau d'éducation élevée
  • Utilisation de DIU cuivre.

Curieusement, le tabagisme semble avoir un certain effet protecteur face à ce risque, et peut-être l'exercice physique, la Pilule, le DIU lévonorgestrel (encore à démontrer).

Causes

L'origine même des léiomyomes (leur initiation à partir d'une première cellule dont le programme diverge) est mal comprise, mais on sait que ces fibromes sont liés à un excès d'œstrogènes (effet mitotique, c'est-à-dire favorisant la division cellulaire), lequel peut être associé à un défaut de progestérone ou à un antagoniste de la progestérone. Des réarrangements anormaux de gènes sont fréquents sur plusieurs chromosomes des cellules de léiomyomes.

L'environnement utérin est souvent hyperestrogénique ; on y trouve des taux plus élevées d’estradiol (E2), d’estrone et leurs sulfates). Une hyperplasie de l'endomètre est fréquente près d'un myome sous-muqueux et les récepteurs à E2 (RcE2) sont plus nombreux dans les myomes que dans le myomètre normal.

Le rôle de la progestérone semble plus complexe. Cette hormone semble tantôt doper la croissance du myome, tantôt la ralentir.

  • Des cultures cellulaire de léiomyome exposées à de la progestérone sont stimuléees et l’activité mitotique des myomes est accrue en phase lutéale
  • Le poids d'un myome augmente quand il est exposé à une dose importante de progestatif alors que sa croissance diminue suite à l'exposition du myome à des analogues de la Gn-RH.
  • Les récepteurs de la progestérone (RcP) sont également plus nombreux dans le myome où l'on détecte d'ailleurs une surexpression de l’ARN messager (ARNm) de la progestérone.
  • L’ARNm pour l’EGF est également surexprimé en phase lutéale.
  • Un progestatif (« add-back therapy ») peut même stopper la croissance du myome. Un agent antiprogestérone (ex : 25 mg/J de la pilule RU 486) en divise le volume par deux.

Des facteurs hormonaux de croissances semblent aussi impliqués :

  • l'EGF (Epidermal growth factor, qui in vitro stimule la production d’ADN par les cellules myomateuses) et le PGDF (platelet-derived growth factor) et l'IGF ; ces trois hormones sont anormalement actives et présentes dans les léiomyomes. L'hormone de croissance semble également impliquée.
  • Dans au moins 10 % des cas, un facteur prédisposant familial est noté (probable origine génétique) mais on n'a pas encore pu trouver de marqueur génétique spécifique.
  • Dans les autres cas des causes environnementales ou microbiennes seraient possibles (distilbène ? perturbateurs endocriniens ?...)
  • Dans tous les cas, un double facteur hormonal (paracrine et autocrine) semble en jeu.
  • la question de l'éventuelle influence d'un agent mutagène (endogène et/ou exogène) peut être posée, car dans les léiomyomes, comme dans d'autres tumeurs mésenchymateuses, d'importantes mutations génétiques somatiques, c'est-à-dire non léguées par les parents sont observées, surtout sur les chromosomes 1, 6, 7, 12, 13, 14 et 19)
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