Le Meilleur des mondes - Définition

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Les personnages

De nombreux personnages portent le nom de personnages historiques réels, connus pour leurs idées politiques :

  • Lénina Crowne : Lénine
  • Bernard Marx : Claude Bernard et Karl Marx
  • Sa Forderie : Henry Ford
  • Helmholtz Watson : Hermann von Helmholtz et John Watson
  • Polly Trotsky : Léon Trotsky
  • Herbert Bakounine : George Herbert et Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine
  • Sarojini Engels : Sarojini Naidu (en) et Friedrich Engels
  • Darwin Bonaparte : Charles Darwin et Napoléon Bonaparte
  • Benito Hoover : Benito Mussolini et Herbert Clark Hoover
  • Mustapha Menier ("Mond" en v.o.) : Mustapha Kemal
  • Calvin "Silent Cal" Stopes : Jean Calvin, Calvin Coolidge et Marie Stopes
  • Morgana Rotschild : R. Nathan Meyer Rotschild
  • Joanna Diesel : Joanan et Rudolf Diesel
  • Fifi Bradlaugh : Mademoiselle Fifi et Charles Bradlaugh
  • George Edzel : Henry George et Edzel Bryant Ford
  • Tom Kawaguchi : Saint Thomas et Ekai Kawaguchi
  • Clara Deterding : Clara Barton ou Clara Bryant Ford (femme d'Henry et mère d'Edzel), et Henri Deterding
  • Jim Bokanovsky, Bokanovsky Jones et le procédé Bokanovsky : Maurice Bokanowski

On peut aussi ajouter John, le Sauvage ("John Savage"), comme une représentation du Christianisme. Le fait qu'il soit appelé "le Sauvage " renforce l'idée qu'il est très différent de cette civilisation extrêmement industrialisée, et éloignée de la Nature. Ainsi, l'opposition entre les noms de philosophes communistes et un Sauvage, allégorie du Christianisme correspond à celle entre la Nature et le monde industrialisé.

Il existe cinq castes : les Alphas, les Bêtas, les Gammas, les Deltas et les Epsilons. Chacune d'elles est divisée en deux sous-castes, les Plus et les Moins. Les Alphas ont le meilleur physique et les tâches intellectuelles tandis que les Epsilons n’ont que des travaux jugés dégradants et un physique peu avantageux.

Bernard Marx : Alpha plus

Il est petit et gros, et son apparence est en décalage avec le physique de la caste des Alphas, il ressemble plus à un Gamma. La rumeur prétend que lors de sa conception — en éprouvette, comme tout humain — une erreur aurait causé l'injection d'alcool dans son pseudo sang, traitement réservé aux fœtus des classes inférieures, ce qui justifierait son physique dégradé.

De ce décalage physique est née une exclusion de la part des autres : il est d’abord connu par sa réputation comme un être asocial, ayant des mœurs différentes. Ce décalage physique aurait pu être estompé par son conditionnement, mais il y manifeste une résistance, précisément du fait de ces différences qui l'isolent et l'empêchent d'adopter mécaniquement la vision commune.

Bernard souffre de sa laideur et de son inadaptation. Il éprouve par là-même une conscience de son "moi", de son individualité, que les autres individus n’ont pas : pour cela (la conscience de son "moi"), il sera "envoyé sur une île" (déporté) vers la fin de l'histoire.

Au début du roman, Bernard est détaché de son milieu et lui trouve des défauts, comme la pauvreté des relations et des libertés. Il est malheureux.

Quand il ramène John, qui devient une vedette, les autres s’intéressent à lui, alors il change de comportement, et devient comme les autres, se laissant flatter par la renommée. Un jour, John refuse de sortir pour se présenter à une soirée préparée en son honneur, Bernard perd alors soudainement sa ridicule gloire, redevient comme avant, et renoue avec ses anciennes amitiés. À la fin du roman, après une phase de faiblesse assez pitoyable où il fuit l’engagement moral, il retrouve son identité individuelle avec détermination.

Bernard est l’exemple même des failles de cette société, il est l’inadaptation, l’erreur, prétendument due à un mauvais dosage lors de son ectogenèse. Le fait qu’il se comporte normalement quand il devient connu prouve que sa déviance n’est due qu'à sa mauvaise intégration à la société.

Lénina Crowne : Bêta-plus

  • Elle est très belle et a beaucoup de charme.
  • Son conditionnement est parfaitement réussi, elle ne remet pas en cause les lois de cette société, et se montre outrée quand elles ne sont pas appliquées, par exemple quand John lui explique le mariage. Cependant, elle a des tendances relationnelles hors normes : elle est restée longtemps avec Henry Foster, sans avoir d’autres relations, et son attirance pour Bernard Marx ne s’est pas faite avec les critères de sa société, elle est avec lui parce qu’il est petit et faible, elle a envie de le « cajoler », et est intriguée par sa différence tout en ne la comprenant pas.
  • Elle est attirée dans le roman par trois personnes : Henry, Bernard, puis John, ayant à chaque fois une relation étrange, cependant, son conditionnement est trop poussé pour qu’elle puisse sortir des limites imposées par la société.
  • Elle est souvent tentée de ne pas obéir aux lois de ce monde ; ce qui la pousse en ce sens c’est l’amour, considéré dans ce livre comme un instinct.
  • Lénina est considérée comme une partenaire conforme aux vœux de la société pour l'exercice de la promiscuité sexuelle (qui est une obligation de l'État mondial). Elle est très « pneumatique ». L'emploi de ce mot est un jeu de mots élaboré de l'auteur, car la kabbale et la gnose qualifient de « pneumatique » les individus ayant une âme en contact avec la source divine : l'idée qui vient derrière ce mot est que l'érotisme est une pratique mystique qui fusionne l'individu avec le « Grand Tout » (tantrisme). Mais le terme pneumatique fait aussi penser au caoutchouc des pneus d'une Ford T, ainsi les filles pneumatiques sont aussi des poupées gonflables améliorées.

Helmholtz Watson : Alpha plus

  • Beau et sportif, il excelle dans presque toutes les activités. Il a tous les critères physiques d’un Alpha-Plus, et une intelligence très supérieure aux normes de sa caste.
  • Il incarne la réussite même, mais pourtant il ne se plaît pas dans ce monde : si le conditionnement de Bernard est raté du fait d'une insuffisance physique, celui de Helmholtz l’est par excès d'intelligence. Il apprécie peu les valeurs de ce monde, qu'il trouve insipides, et a l’impression d’être sous-employé.
  • Helmoltz au début de l’histoire a une impression de vide dans son travail, mais il ne sait pas quoi. À la fin, il aide John, peut-être juste pour l’aider, ou peut-être a-t-il pris parti pour le message de ce dernier. Dans le bureau de Mustapha Menier, organisateur clef de la société, il critique son travail, et sait quoi critiquer : le manque de sentiments profonds dans cette société. Pour cela il sera, tout comme Bernard Marx, envoyé sur une île.
  • Il représente, tout comme Marx, l’inadaptation, mais aussi quelque chose de nouveau : l’intelligence, incompatible avec ce monde.

Linda : Bêta

  • Elle est difforme, dégradée par l’alcool, vieille, très obèse car elle n’a pas vécu dans son milieu, mais dans une « réserve pour sauvages ». Elle a 44 ans. Contrairement aux membres de cette société, les outrages du temps n'ont pas été évités par les traitements scientifiques ; elle présente les signes de la vieillesse.
  • Elle a été parfaitement conditionnée, et n’a pas changé sa manière de vivre chez les Indiens, ce qui l’a rendu exclue.
  • Il n'y a aucune évolution psychologique de sa part ; en rentrant à Londres, elle fait ce que tout Bêta bien conditionné aurait fait : elle se drogue au soma pour le restant de ses jours, jusqu’à en mourir.
  • Malgré la honte qu’elle éprouve d’avoir un fils, due à son conditionnement, elle lui apprend à lire et elle l’aime mais ne le montre pas, du moins pas à lui.

John, le « sauvage »

Il a environ 20 ans ; il est né de façon naturelle, fait répréhensible dans la société future, de l'union du Directeur (un Alpha) et de Linda (une Bêta). Il doit avoir des qualités physiques et psychiques assez importantes.

Il a été éduqué dans un village indien, et n'a donc pas subi le conditionnement de la société utopique du Meilleur des mondes, mais celui de sa culture d'adoption, qui n'est d'ailleurs pas moins contraignante (Huxley nous décrit son désespoir quand une jeune femme qui lui plaît se marie avec un autre). Il a des préjugés favorables sur Londres, mais peut juger cette société d’un œil différent. Il connaît par ailleurs beaucoup d’œuvres écrites (Shakespeare) et manifeste des sentiments ainsi que certaines valeurs morales (chasteté, fidélité relationnelle, etc.) souvent en opposition avec les valeurs de la société.

Idéalisant d'abord Londres, il découvre vite l’aliénation collective de ce monde. Son idée de Londres évolue au fur et à mesure qu'il en découvre toute la réalité.

Il est aussi attiré par Lenina, qui voulait directement avoir des relations sexuelles et rien d’autre, comme tout individu et selon les règles de cette société : tout le monde appartient à tout le monde. C’est à ce moment-là que le sauvage, qui n’a pas subi d'enseignement hypnopédique modelant l’esprit, juge pauvres et superficielles les relations humaines de ce monde. La découverte de l'utilisation du soma qui plonge son utilisateur dans un sommeil conditionné, renforce ce qu’il pensait de ce monde : aucune indépendance d'esprit, pas de remise en question et l'idée du bonheur superficiel permanent imposé par le soma.

Il symbolise le point de vue du lecteur de 1931, celui de ses principes (liberté, passions, etc.), en opposition à ce monde normé et lisse.

John symbolise aussi certains mauvais côtés, assez extrêmes, de sociétés antérieures : chasteté poussée à l'extrême, perte de contrôle de soi facile et excès de violence (il fouette Lénina parce que celle-ci lui explique son désir), mais traduit aussi une réalité d'actualité en 1930 lors de la publication du livre : « Une femme n'est pas censée exprimer directement son désir, et si elle n'est pas vierge alors sa moralité est douteuse (impudent stumpet). » Lorsque Lénina fait des avances à John il entre en fureur et la frappe en la traitant de courtisane et de catin.

Il représente en quelque sorte Monsieur Tout le Monde, c'est le seul être « normal » aux yeux du lecteur car il ne consomme pas de soma, il a lu des livres, il est né naturellement, etc. C'est le contraire des gens de la société fordiste.

Mustapha Menier : Alpha double plus et administrateur mondial

  • Cet Alpha est l’un des dix administrateurs mondiaux : les hommes les plus importants de la société. Il est l’administrateur mondial de l’Europe occidentale. Au début du roman, il donne l’impression d’être convaincu par le système même s'il montre une grande connaissance des sociétés antérieures. Cependant, au fil du texte, le lecteur apprend qu’il n’est pas convaincu mais plutôt réaliste. En effet, il évoque la stabilité apportée par les techniques de conditionnement en opposition avec la liberté trop permissive des sociétés anciennes. Il envoie, presque par amitié, Watson et Marx sur une île.
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