Le Dernier Homme (Mary Shelley) - Définition

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Adaptations

  • The Last Man on Earth (1924), un film de John G. Blystone
  • Mary Shelley's The Last Man (2008), un film de James Arnett
Série science-fiction
Cet article fait partie de la série
Littérature de science-fiction

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Bandes dessinées - Fandom

Science-fiction
La SF à l'écran

Place du roman dans la littérature

Le Dernier homme appartient au romantisme le plus noir, version très caractéristique de ce courant en Angleterre et en Allemagne. Dix ans après Frankenstein qui stigmatisait l'orgueil impie (l’hubris, disaient les Grecs) de l'homme, qui prétend s'égaler à Dieu, l'orgueil fou de la science en particulier, Le Dernier homme est une nouvelle variation sur le thème du châtiment d'une espèce condamnable et condamnée. Il n'y a aucune espèce de vraisemblance dans ce conte philosophique : aucune maladie n'a jamais exterminé une espèce entière. Par ailleurs, seul l'Homme est touché : les animaux ne souffrent aucunement du mal. L'érudition historique de Mary Shelley présente aussi quelques lacunes. Ainsi trouve-t-on cette phrase stupéfiante : « Nous nous remémorions la peste de 1348 qui, selon les estimations, décima un tiers de l'humanité. Or, l'Europe de l'Ouest n'avait pas été touchée - en serait-il de même maintenant ? » (chap. V, 2e partie) ? Mais en 1346-1348, la Peste noire avait bien tué un tiers de la population de l'Europe, Angleterre comprise. Enfin, il s'agit d'une forme de « science-fiction » très primitive, marquée par l'incapacité à imaginer un monde technologiquement et socialement différent : il faudra, pour cela, attendre Jules Verne, Robida et Wells. En 2092, on continue à faire la guerre à cheval et avec des méthodes qui sont celles de l'ère napoléonienne. Le chemin de fer, dont Mary Shelley aurait pu connaître les prémices, n'est pas évoqué. Un vaisseau aérien (dérivé du ballon ?) apparaît bien brièvement, mais à peine, et on n'en saura pas grand chose. Quant à la rivalité gréco-turque et aux luttes de classe en Angleterre, ce sont bien celles de 1826.

Il ne faut donc pas chercher une once de réalisme, ni historique, ni anticipatif, dans ce roman. Son intérêt n'est pas là. Il est dans son aspect de conte philosophique très noir, reflet de l'état d'âme de la première génération romantique en Europe, pessimiste, nihiliste, y compris chez certains auteurs français comme Musset ou Nerval alors que, globalement, le romantisme français est plus « sage ». Enfin, le thème de l'homme seul sur la Terre a été depuis repris à l'envi : dès 1901 par M.P. Shiel dans Le Nuage pourpre, puis dans les années 1960 par Richard Matheson avec Je suis une légende suivie des multiples adaptations cinématographiques du roman. Mais chez Mary Shelley, le dernier homme raconte ce qui s'est passé avant, alors que chez les auteurs postérieurs, c'est le récit de l'homme seul au monde qui occupe les trois quarts ou la totalité du roman.

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