Le lavage broncho-alvéolaire est une méthode d'aide au diagnostic médical, développée par Finley et Reynoids, consistant à injecter dans les bronches et les alvéoles pulmonaires une solution (50 à 250 ml) de liquide physiologique stérile à 37°C, ou un agent mucolytique. On récupère ensuite ce liquide ce qui permet d'effectuer certains examens à la recherche d'infections ou d'autres pathologies.
Ce mode exploratoire des poumons a été recommandé fin août 2006 par les CDC des États-Unis pour le diagnostic du virus H5N1 dit de la grippe aviaire.
Le lavage broncho-alvéolaire (BAL) est un examen très rentable et peu agressif pour l'investigation des pneumopathies (particulièrement si elles sont diffuses) du patient immunocompromis et du patient aplasié. Il est réalisable chez la plupart des patients, éventuuellement avec le support de la ventilation non invasive et y compris sous ventilation artificielle invasive. Chez le sujet normal, le LBA ramène essentiellement des macrophages alvéolaires
Il permettra le diagnostic différentiel des étiologies suivantes :
Tabagisme, grossesse, allergies aux médicaments et anesthésiques (ex ; utilisés par le dentiste), maladie respiratoire ou cardiaque, maladies du sang, hémorragies fréquentes (propension aux saignement de nez), prise antérieure d'anticoagulant tels que l'aspirine, la ticlopidine ou d'un autre anti-agrégant plaquettaire, port d’une prothèse dentaire, adénome de la prostate ou glaucome doivent être signalés au médecin, de même que tout symptômes de type grippaux (toux, fièvre, tremblements..)
Effets indésirables | Fréquence - Circonstances |
---|---|
Fièvre | 10-30% - quelques heures après le LBA |
Bronchospasme | HRB connue |
Crépitants | < 24h après le LBA |
Sibilants | HRB connue - durée : 1-2 semaines |
Saignement | 0 |
RADIOLOGIQUE | FREQUENCE - CIRCONSTANCES |
Image radiologique alvéolaire | < 10% - disparition 48h après le LBA |
EXPLORATION FONCTIONNELLE RESPIRATOIRE | FREQUENCE - CIRCONSTANCES |
PaO2 | Diminution transitoire |
VEMS, CVF | Diminution transitoire |
Réactivité bronchique | Inchangée |
L’opération est simple. Elle se fait sous endoscopie (fibroscopie).
Un anesthésique local est pulvérisé dans le nez et/ou la bouche pour faciliter l’introduction (par la bouche ou le nez) d’un tube souple de moins de 5 mm de large, stérilisé, muni d'un système optique (fibre et caméra).
Le fibroscope est doucement descendu entre les cordes vocales, puis dans la trachée et dans les bronches. Des pulvérisations d’analgésiques par le tube du fibroscope en facilitent la descente en atténuant les réflexes de toux et de déglution. Une fois le bronchofibroscope bloqué dans une bronche segmentaire ou sous-segmentaire, l'injection se fait en 10 à 12 minutes environ et en plusieurs fois (5 injections de 50 ml). Le liquide est ensuite aspiré (20 à 60 % de la quantité injectée est récupérée). Le tout prend 10 à 30 mn durant lesquelles un contrôle continu du taux de saturation du sang en oxygène et du rythme cardiaque sont fait à l'aide d'un saturomètre fixé à l’extrémité d’un doigt.
Le patient doit être détendu, confortablement installé et être à jeun depuis au moins 6 heures et ne pas avoir fumé depuis 48 heures ni fumer dans les heures qui suivront. Un patient anxieux peut se voir proposer un médicament relaxant, voire une anesthésie plus complète qui nécessite alors la présence d’un médecin anesthésiste. Un cathéter est préparé dans une veine du bras pour injecter si nécessaire, un calmant ou un corticoïde, pour diminuer le stress et la toux. Les prothèses dentaires sont ôtées de la bouche le temps de l'examen. Chez un malade très affecté, un support de ventilation non invasive peut être associé à l’examen, qui peut même être pratiqué sous ventilation artificielle invasive. Le patient ne doit ni manger ni boire dans les 2 heures suivant l’examen, pour éviter d'avaler « de travers » en raison de l'anesthésie qui perturbe le réflexe de déglutition. Et il doit savoir qu’un médicament relaxant ou une neuroleptanalgésie diminuent sa vigilance (ne pas conduire ni pratiquer d’activité dangereuse).
En cas de suspicion d'agents pathogènes dangereux (ex : Grippe aviaire, SRAS, maladie nosocomiale..), le praticien doit être particulièrement bien protégé des gouttelettes susceptibles d’être émises (toux, éternuement..). De manière générale, il doit aussi veiller à ne pas contaminer son prélèvement par des microbes présents dans la bouche, le nez ou la salive du patient.