Peut être condondue avec Lactuca serriola (la laitue scariole), distincte par les feuilles caulinaires orientées et glabres dessus, par le fruit plus étroit et plus pâle. Lactuca virosa a ses feuilles supérieures en position horizontale, plutôt lancéolées et légèrement fléchies, contrairement à Lactuca serriola qui elle, les a plus verticales, d'aspect plus rigide et à bords spécifiquement lobés (un peu comme la feuille de chêne). Leurs vertus seraient proches et elles portent toutes deux le nom commun de "laitue sauvage". Il arrive de rencontrer des croisement naturels de ses deux variétés qui peuvent se polliniser mutuellement et présenter alors des caractères de chaque espèce et une même variété pourrait en outre présenter différentes formes selon le climat ou son milieu de vie.
Le suc de la laitue vireuse est un liquide blanc (laiteux, d'où les laitues tirent leur nom) appelé lactucarium, légèrement narcotique, très amère, un peu semblable à l'opium dans son aspect, son extraction, ses manipulations mais aussi dans l'optique de ses effets médicaux (antitussif, sédatif, antalgique ou faible anesthésiant, modérateur du transite intestinal, stimulant général à faible dose, soporifique à plus forte dose...).
Le lactucarium forme un latex séché dans lequel se retrouvent deux principes actifs concentrés appelés lactucérol et lactucine qui seraient à l'origine d'une somnolence provoquée par sa consommation. Toutes les laitues contiennent ce suc en quantité variable, notamment dans leur tige d'où il est extrait par incision de la partie basse. Les laitues cultivées en possèdent elles aussi les propriétés en plus de leur valeur nutritionnelle étant riches en vitamines et oligoéléments ainsi qu'en fibres.
Le lactucarium est utilisé en homéopathie dans l'insomnie et la bronchite. On lui attribue aussi des effets sédatifs, analgésiques et expectorants bien que la médecine allopathique moderne n'ait pas retenu son utilisation, ni n'y ait perçu de rapports jugés probants qui justifieraient son exploitation pharmaceutique. Il fut cependant utilisé et étudié jusqu'au milieu du 20ème siècle et persiste dans certains domaines de la phytothérapie.
La plante et son suc ont été fréquemment utilisés depuis l'antiquité et jusqu'au 20ème siècle pour soulager et soigner un grand nombre de maux sans présenter de risque. Ils ont été remplacés par d'autres remèdes se montrant plus actifs ou spécifiques, et plus particulièrement l'opium qui posa la question de la limite aux médicaments les plus adaptés ou suffisants. Des usages traditionnels ont encore lieux dans des pays comme l'Égypte où les produits de la plante peuvent être administrés aux enfants en préférence d'autres remèdes plus délicats, notamment comme sédatif nerveux.
Outre les vertus déjà évoquées, la plante se montre aussi diurétique et faiblement sudorifique, anti-diarrhéique, minéralisante (la laitue cultivée possède aussi beaucoup de vitamines, notamment la C), hypnotique mais également onirique (favoriserait les rêves), réducteur de l'activité sexuelle (prolongation de l'acte chez l'homme, modérateur des pulsions, agit contre la spermatorrhée). Ses similitudes avec l'opium sont donc nombreuses et ont inspiré, mais sans succès mesurable cependant, sa substitution aux narcotiques et stupéfiants, notamment pour luter contre les dégâts sanitaires de la manie de l'opium avant son interdiction internationale (voir ci-dessous en section Histoire). Sans effet secondaire constipant, la laitue sauvage se montre digestive et astringente, stimulant et facilitant la digestion tout autant que le moulage des selles.
Son association avec l'opium a fait parti du Codex médical. Elle est recherchée pour adoucir les effets secondaires de l'opium (contre la constipation, effet tonique sur les fonctions vitales) tout en potentialisant ses effets sédatifs (sur la douleur, la toux, les spasmes, la nervosité...) ce qui permet d'en limiter les proportions. En composant unique, elle est finalement susceptible d'avoir les mêmes usages thérapeutiques que l'opium sans provoquer d'addiction ni d'effet secondaire dangereux grâce à des modes d'action très différents.
La plante n'est généralement utilisée qu'à l'état de jeune pouce et se montre amère et coriace dès l'état de rosette.
Sa cousine, la laitue scariole, plus tendre, porte les noms de laitue de saint Joseph ou encore doucette dans les régions provençales et sur les marchés paysans où sont vendues les jeunes feuilles. Les pouces sont généralement utilisées en salade mais les feuilles de rosette peuvent encore s'utiliser cuites comme les épinards ou en velouté. Les jeunes pouces de laitue vireuse apportent au mesclun un gout très prononcé et s'utilisent en petite quantité à défaut de se montrer écœurantes et de perdre leur vertu apéritive ou digestive. La laitue scariole lui est largement préférée pour son caractère bien moins amère à ce stade précoce de son développement ; elle ne développe que plus tardivement son suc abondant au moment de la monté de la tige. Mais sa saveur puissante se marie parfaitement avec les salades épicées et corsées, comme la riquette niçoise, qui s'adressent aux gourmets avertis.