Lac de Grand-Lieu | |||
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Administration | |||
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Pays |
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Département | Loire-Atlantique | ||
Géographie | |||
Latitude Longitude | |||
Type | Lac de plaine | ||
Superficie · Maximale · Minimale | 62,92 km² 65 km²(hiver) 35 km²(été) | ||
Altitude | 1 à 6 m | ||
Profondeur · Maximale · Moyenne | 4 m 1,60 m | ||
Hydrographie | |||
Bassin versant | 700 km² | ||
Alimentation | Boulogne, Ognon | ||
Émissaire(s) | Acheneau | ||
Îles | |||
Nombre d'îles | Au moins trois | ||
Île(s) principale(s) | Le Bouquet à Ruby, la Capitaine, la Fondrée | ||
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Le lac de Grand-Lieu est un lac situé au sud-ouest de Nantes, dans le département de la Loire-Atlantique. D'une superficie très variable, du fait de la très faible déclivité du terrain qu'il recouvre, il s'agit en hiver du plus grand lac naturel de plaine français. La quasi-totalité du lac se trouve sur le territoire de la commune de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Situé à une dizaine de kilomètres au sud de la Loire, le lac de Grand-Lieu occupe une cuvette de faible dénivelé ; pour cette raison, sa superficie varie du simple au double au cours d'une année, passant d'environ 35 km² en été à 65 km² en hiver. Le lac de Grand-lieu est très peu profond : 1,60 m de profondeur moyenne en été, environ 4 m en hiver.
Les contours du lac sont donc particulièrement changeants. Environ 25 km², principalement dans sa partie est, sont formés par un cœur d'eaux vives. Au delà, le lac est composé de forêts flottantes dites levis, de marais et de prairies inondables, recouverts ou non suivant la saison.
La majeure partie du lac est recouverte d'herbiers flottants. Les zones inondables sont composées de roselières, de forêts reposant sur de la vase, de prairies marécageuses.
Le lac est habité par plusieurs centaines d'espèces animales, dont environ 270 espèces d'oiseaux (ce qui le place au second rang en France en termes de richesse ornithologique, après la Camargue) et une cinquantaine de mammifères parmi lesquelles la loutre et le vison d'Europe. Le grand capricorne et le lucane cerf-volant sont des invertébrés également présents sur le site.
Situé sur une des grandes voies de migration de la façade atlantique, le lac de Grand-Lieu accueille d'importants effectifs d’oiseaux, en particulier aquatiques.
Le lac de Grand-lieu est alimenté par deux rivières, l'Ognon à l'est et la Boulogne au sud-est. Il se vide dans l'Acheneau au nord-ouest. Cette rivière qui se jette dans la Loire au bout de 40 km possède un dénivelé tellement faible (40 cm de bout en bout) que son cours peut s'inverser lors de marées suffisamment importantes. Afin de réguler au mieux le niveau du lac, une écluse a été construite sur l'Acheneau.
Grand-lieu veut tout simplement dire "grand lac", d'ailleurs on ne dit pas localement : « Je vais au lac de Grand-Lieu », mais « Je vais à Grand-Lieu ».
La toponymie du lac de Grand-Lieu a été étudiée par Michel Kervarec, historien de Rezé, et il donne des éléments essentiels dans l'ouvrage collectif Chemins d'historiens. Mélanges pour Robert Durand (Editions Apogée, Rennes, 1999). Selon lui, le mot lieu ici utilisé dérive d'un mot gaulois équivalant au loc'h breton et qui donne lai dans certaines régions de France et leu dans l'ouest. Alors qu'en latin, les rédacteurs des XI°-XIII° siècles notent soit lacus (lac) soit locus (lieu), la première mention en français du lac est lac de Grand Leu (XIIIe siècle). On est donc bien dans le sens lac.
Les mentions latines de la Boulogne vont du VIIe au XIIe siècle : Vedonia, Bidonia, Bolonia. Michel Kervarec estime que l'on a affaire à une composition du mot gaulois onna (rivière) devenu onia et de ved (gué).
Dans le cas de la Logne, le mot onia donne Ogne, qui subit le phénomène de l'agglutination de l'article : l'Ogne > la Logne. L'Ognon est un dérivé de Ogne ; ici, l'agglutination que l'on peut rencontrer dans des textes anciens n'a pas été retenue.
Michel Kervarec évoque un autre toponyme relié au précédent : Herbonne, nom d'une île, cité dans un texte du XVIIe siècle sous la forme Derbonne. Il l'interprète comme un composé *Arb-onna (la rivière de Arb) et estime que ce *Arb est aussi présent dans Herbauges, qui désigne à la fois un territoire du sud de la Loire et son chef-lieu de localisation incertaine.
La plus ancienne mention de Herbauges (territoire) se trouve dans Grégoire de Tours : Vicus est in Erbatilico, nomine Becciacum, .... (Il y a un village en Herbauge, du nom de Bessay...). Bessay se trouvant sur la rive sud du Lay, cela permet de situer la limite sud de l'Herbauge à la vallée (entière) du Lay, ce que confirme la présence du lieu dit Ingrandes (commune de La Réorthe).
Michel Kervarec analyse Erbatilicum comme dérivant de *Arb-basilica (la basilique de Arb). Considérant que des fouilles sous l'abbatiale de Saint-Philbert ont révélé une bâtisse du IIe siècle comportant une basilique, il estime que la ville d'Herbauges correspond à Saint-Philbert, ou plutôt à Deas, nom de l'endroit avant l'arrivée des moines de Noirmoutier au IXe siècle. Le nom Deas conserve la trace d'un ancien culte païen, à une divinité féminine, qui aurait localement le surnom de Arb, probablement personnification du lac. Cette divinité gauloise serait Belisama assimilée par les Romains à Minerve.
Une presqu'île située sur la commune de Saint-Aignan, correspondant au bois de Saint-Aignan, portait aussi le nom attesté antérieurement de presqu'île du Dun (dunum = forteresse). Un auteur du XVIIIe siècle y signale la présence de vestiges d'un fort important.