Lac acide - Définition

Géologie

Lac acide d'Irazú, Costa Rica.

Ce genre de lac volcanique est principalement composé d'eau enrichie d'acide sulfurique, mais d'autres acides, comme l'acide chlorhydrique, y sont compris. Par conséquent, l'eau de ces lacs est très acide (pH allant de 4 à moins de 1) et souvent très chaude (de 30 °C à 85 °C). Le lac du cratère a une activité presque nulle, hormis de rares remontées gazeuses dans la cheminée qui relie le lac à la chambre magmatique et des vaguelettes dues au courant. L'absence d'êtres vivants mobiles dans le lac le rend quasi-stagnant. Toutefois certains lacs acides possèdent une activité geyserienne cyclique importante, tel le Poás. Seules les cyanobactéries (algues bleues) peuvent survivre et se reproduire dans ce milieu. Un lac acide peut être accompagné de solfatares, fumerolles en activité, généralement aux alentours de celui-ci. Un volcan, sans activité, même pourvu d'un lac de cratère, ne peut posséder de lac acide. Plus le lac est chaud et acide, plus l'activité du volcan augmente. Une très grande activité peut entraîner une éruption. De surcroît, cela peut provoquer l'évaporation du lac. Les conséquences peuvent être désastreuses : Des retombées de pluies d'eaux acides et de cendres peuvent retomber à des kilomètres à la ronde, pouvant endommager habitations et cultures, comme ce fut le cas avec le Karthala en 2005.

Lacs acides célèbres

• Poás : le lac le plus acide du monde (pH=0)
• Ijen, le plus grand lac acide du monde (plus d'un kilomètre de diamètre) le deuxième lac le plus acide du monde (pH=0,2 environ) après le Poas, et le lac acide avec la plus grande concentration de soufre au monde (10 tonnes de soufre rejeté par jour sur les berges du lac, soit plus de 3640 tonnes de soufre par an).
• Le lac Ambae, appelé aussi cratère Voui, sur l'île d'Aoba, à Vanuatu : le deuxième plus grand lac acide du monde. (pH=2)^{[réf. souhaitée]}
• Le lac du volcan Irazú au Costa Rica
• Furna do Enxofre, un lac acide dans une grotte d'origine volcanique sur l'île de Graciosa aux Açores.
• Les lacs du volcan Kelimutu, sur l'île de Florès en Indonésie, sont trois lacs distincts, en forme de trèfle à trois feuilles, très proches les uns des autres, ayant pour particularités d'avoir des couleurs propres à chaque lac, et chaque lac changeant de couleur avec le temps, dans des périodes courtes (quelques mois à quelques années). Les couleurs en 2003, étaient respectivement turquoise, vert et rouge mais depuis le lac rouge serait devenu noir puis turquoise.
• Les lacs de mercure sur les flans du volcan Inielika, dans la province de Bajawa, toujours sur l'île de Florès, apparaissent après un épisode pluvieux, et se teintent en une couleur rouge sang remarquable. Ces « lacs de mercure » sont composés de sulfure de mercure qui proviennent de fumerolles volcaniques se chargeant d'éléments contenus dans le terrain. Après la pluie les lacs finissent par disparaître mais on reconnaît facilement les anciens lacs à leur lit de boue et surtout aux arbres morts que l'on trouve tout autour. La vie végétale semble inexistante dans ces zones.

Coloration

La couleur du lac est fonction de l'acidité, de la teneur en composants minéraux et concentration en algues bleues :

• si le lac est bleu turquoise, cela est dû aux algues bleues ayant colonisées les eaux acides. Plus la concentration est élevée, plus le bleu est soutenu.
• si le lac est vert, ce n'est pas seulement dû aux cyanobactéries, mais aussi à l'acidité : une eau plus verte a une concentration plus élevée en acide sulfurique ;
• si le lac est brun, c'est parce que des minéraux et des sédiments affluent en grande quantité à la surface en masquant la couleur des bactéries. De la même manière, un lac acide apparait gris lorsque les argiles sedimentaires remontent vers la surface.

Certaines sources chaudes adoptent une coloration bleu clair, non pas à cause de la présence d'organismes thermophiles, comme dans les lacs acides, mais parce que des particules de silice reste en suspension dans l'eau, reflétant cette couleur bleutée.