La Réunion - Définition

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Société

Démographie

Constitution de la population réunionnaise

La population de La Réunion est composée de populations issues de Madagascar, de l’est de l’Afrique continentale (les Cafres), de l'ouest et du sud-est de l’Inde, le Gujarat (les Zarabes) et le Tamil Nadu (les Malbars) ainsi que du sud de la Chine notamment de Guangzhou (Canton) et bien sûr d’Europe, toutes arrivées dans l’île au cours des différentes phases de la colonisation et du développement de l’île. Aujourd'hui, la population de l'île est particulièrement métissée.

Les premiers colons, au XVIIe siècle, sont des Européens, essentiellement des Français, accompagnés parfois d’épouses malgaches et de serviteurs du même pays (on ne peut pas encore les désigner comme esclaves). À partir de l’essor de la culture du café (1718), le recours à l’esclavage s’intensifie et draine vers l’île Bourbon des flux considérables d’asservis venus essentiellement de Madagascar et d’Afrique orientale, mais également d’Inde, de Malaisie… Les esclaves constituent les trois quarts de la population à la fin du XVIIIe siècle (37 000 esclaves en 1789. Au début du XIXe siècle, l’esclavage est contesté, tant du point de vue moral que du point de vue de l’efficacité économique, et il apparaît un faible courant d’immigration d’engagés (travailleurs « libres » qui s’engagent à travailler un certain nombre d’années chez un maître).

Après l’abolition de l'esclavage, en décembre 1848, les exploitants se tournent vers l’engagement, qui apporte un flux important de travailleurs venus d’Inde (essentiellement de la côte de Coromandel, précisément du Tamil Nadu, au sud-est du sous-continent, et non de la côte de Malabar, au sud-ouest d’où l’on a tiré par erreur l’appellation locale « malbars » désignant ce groupe ethnique), de Madagascar, d’Asie du Sud-Est, de Chine… En outre, la fin du XIXe siècle voit arriver de la province de Guangdong des paysans cantonais qui, fuyant la pauvreté et plus tard les bombardements japonais, œuvrent d’abord dans l’agriculture avant de s’installer dans le commerce de détail. Toutes ces communautés ont tendance à se fondre dans un creuset, dont résulte un métissage qui fait émerger un type « créole », et également une culture créole…

La période esclavagiste a constitué une époque de racisme exacerbé, et d’antagonisme fort entre les communautés. Les préjugés raciaux sont restés vivaces jusqu’après la deuxième guerre mondiale. La population réunionnaise s’est alors rapidement transformée, avec la généralisation de l’éducation, la démocratisation résultant de la départementalisation, le progrès économique qui a profité aux membres des diverses communautés en faisant émerger de nouveaux secteurs d’activité profitables aux diverses communautés, ce qui a complètement changé l’échelle sociale. Un métissage accru fait que l’on distingue de moins en moins les ethnies. Les préjugés raciaux auraient ainsi pratiquement disparu. Si La Réunion constitue un modèle pour l’harmonie ethnique, les disparités demeurent fortes au plan des revenus, de la formation, des patrimoines. Si les travailleurs indépendants et les salariés disposent de revenus corrects, voire confortables, la masse des chômeurs (30%, et 50 % chez les jeunes), des RMIstes (plus de 67 000, 8,5% de la population) constitue le problème majeur auquel est confronté l’île. L’émigration, bien qu’active, ne peut à elle seule résoudre le problème. La croissance économique forte n’a qu’un effet limité en termes de baisse du chômage.

Daniel Vaxelaire, journaliste, historien, écrivain, auteur de différents ouvrages sur La Réunion, explique dans son Histoire de La Réunion des origines à 1848, que le métissage est l’un des traits caractéristiques de l’île, dès l’arrivée des premiers colons. Ceux-ci ont en effet épousé peu après leur installation dans l’île, des femmes venues de Madagascar et des métisses indo-portugaises, avec lesquelles ils ont conçu les premiers enfants nés à La Réunion. Ainsi donc, les premiers enfants nés sur cette île verte et non habitée étaient déjà métis.

Ce métissage précoce a probablement permis d’atténuer plus rapidement les douleurs de la période esclavagiste, qui s’est achevée le 20 décembre 1848 à La Réunion, une date fériée depuis 1981, commémorée localement sous l’appellation Fête Caf' (« Fête des Cafres »).

Langues et religions

Langues

La langue officielle est le français, même si la langue vernaculaire est le créole réunionnais langue structurée sur le français dominant et née des concessions langagières des divers peuples migrants pour se comprendre.

Le passage du créole au français s'est fait au cours des siècles. Bénéficiant aujourd'hui de plus de reconnaissance, le créole réunionnais peut être enseigné aux établissements scolaires du secondaire depuis 2001 sous le cadre d'une option "Langue et culture régionales". Bien plus qu'un système de communication, elle est une manière de penser, d'être, de vivre ensemble. La langue réunionnaise aura été le premier vecteur de l’unité de cette population multiculturelle.

Religions

Un temple tamoul à La Réunion

Du fait des différentes origines de la population réunionnaise, les principales religions pratiquées dans l’île sont le christianisme (essentiellement catholique romain, mais aussi protestant), les bahá'is (Foi Bahá'ie) sont présent depuis 1953, l’hindouisme (tamouls), l’islam majoritairement sunnite et le judaïsme. La communauté chinoise vénérant pour sa part le héros guerrier devenu dieu, Guan Di.

Diverses manifestations spirituelles jalonnent aujourd’hui l’année civile, Dipavali, Noël, Ramadan, Pandialé, Carême, commémorations sacrificielles du mouton et du cabri.

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