Que reste-t-il de nos jours comme vestiges de ce qui fut la providence des pèlerins en même temps que des voyageurs, des pauvres et des malheureux ?
L'église, qui conserve encore un grand air malgré son émouvant état de dénuement, son architecture de transition romano-gothique est ce qui reste de la construction terminée en 1220 sous le ministère d’Étienne II. Elle est flanquée de huit contreforts, l'épaisseur du mur latéral est de deux mètres, la voûte est soutenue par des arceaux reposant sur des impostes en cul-de-lampe, la pierre de taille est parfaitement appareillée. Il a existé un magnifique jubé qui a complètement disparu.
Une maison, du XVe siècle, devenue maison forestière, subsiste d'une dépendance du monastère. On peut y admirer surtout une très belle cheminée de style Renaissance. Il doit exister encore d'anciennes voûtes, mais un regrettable plafonnement les dissimule, ainsi qu'une sculpture qui passait pour être la tête d’Adalard.
Haute de 30 m, restaurée en gîte d'étape, doit son nom au fait quelle fut construite précisément au moment ou les Anglais, maîtres de la Guyenne, prenaient pied dans le Rouergue. En 1353, Durant Olivier fit édifier en hâte, pour se défendre contre eux, cette tour imposante, mais malheureusement inefficace, elle ne put résister à l'invasion d'une bande de routiers qui assaillirent le monastère en 1360 sous la conduite de Berducat d'Albret.
Quelques années plus tard, en 1385, ils devaient encore revenir, après avoir incendié l'église de Saint-Chély, ils rançonnèrent les religieux qui durent payer pour se libérer la somme énorme de mille florins d'or.
C'est à peu près à cette époque que le monastère prit le nom de dômerie.
En 1533 dans ce bâtiment, séjourna trois jours, du 20 au 22 juillet, François Ier qui venait du Puy et se rendait à Toulouse pour visiter la châsse de saint-Sernin.
Il voulut, en passant, rendre une visite aux moines d’Aubrac pour leur témoigner sa gratitude, ceux-ci avaient généreusement participé à la collecte pour la rançon qui servit à sa libération après sa capture à Pavie en 1525.
Trouvant le lieu très agréable en cette saison, il s'attarda pour se livrer aux plaisirs de la chasse aux oiseaux autour du lac des Salhiens. C'est là qu'il devait rencontrer le « plus beau vol de hérons qu'il eut vu de sa vie ».